Bien avant la Formula E et l’Electric GT, l’EV Cup devait voir le jour en 2011 après une présentation fin 2009. Trois catégories étaient proposés dans le concept de départ : City EV (petites voitures urbaines THINK City), Sports EV (voitures de sport de production telles que la Ginetta G50 EV ou la Lightning GT), Prototype EV (protos sans limite de poids ou de puissance).
Sylvain Filippi, Managing Director de la EV Cup nous avait à l’époque apporté quelques éclaircissements.
Parlons un peu de la genèse du projet. Qui a eu l’idée de départ de cette EV Cup?
“Avec un de mes amis, Andrew Lee, nous travaillions en tant que consultants dans une société de Conseil, et plus particulièrement dans le secteur de l’automobile. Nous étions donc amenés à avoir des relations suivies avec des constructeurs. Ceux-ci se préoccupant des nouvelles technologies, nous les avons donc apporté notre concours. Dans ce secteur, on commence à faire beaucoup d’investissement, mais le problème qui se pose est la perception du consommateur par rapport à la voiture électrique, et donc la question qui préoccupe un constructeur automobile, c’est “comment vendre ma voiture électrique?”
Avec Graham Butterworth, qui sera notre Directeur de Course et qui est impliqué en sport auto depuis près de 40 ans maintenant en tant que pilote, organisateur et sponsor, nous avons donc estimé que le meilleur moyen de promouvoir un véhicule électrique, c’était la compétition. Nous avons donc fait une étude de faisabilité auprès des constructeurs et ceux-ci, même les généralistes, ont manifesté un grand intérêt. C’est ainsi qu’est née l’idée de l’EV Cup.
Qui dit compétition dit règlement, les fameuses “Rules and Regulations” et c’est le rôle de Graham Butterworth qui les élabore, en partenariat avec la FIA. Les premières courses sont prévues pour 2011, car nous préférons que les choses soient bien faites.
Cela se fera en deux étapes :
– En 2011, nous aurons exclusivement des courses monomarques, pour éviter de trop grandes différences éventuelles entre les voitures. Le règlement sera avant tout axé sur la sécurité. Même si on élimine les risques inhérents à une voiture essence comme l’explosion par exemple, il faut que nous mesurions les risques liées par exemple aux batteries, même si THINK, par exemple, qui a collaboré avec Ford, connaît bien le sujet.
– Après 2011, d’autres constructeurs qui ont déjà des projets en place participeront à l’EV Cup et nous pourrons organiser des courses multimarques.
Dans un premier temps, il est d’abord nécessaire d’assurer une visibilité maximale, qui permette à nos concurrents de trouver des sponsors, tout en sachant que nous-mêmes, nous les aiderons dans leur démarche.”
Une des remarques récurrentes de la part des opposants aux voitures électriques, du tout moins en sport auto, c’est l’absence de bruit. Qu’en est-il?
“En fait, contrairement aux idées reçues, une voiture électrique de compétition, ça fait du bruit. Un peu différent certes, mais ça fait quand même pas mal de bruit, de frottement, des bruits de l’aéro. Avec un groupe propulseur très puissant, c’est un peu le bruit d’une grosse turbine. Tous ceux qui ont vu rouler une voiture de ce type ont été surpris, et encore ils n’en voyaient tourner qu’une. Imaginez un peloton d’une quinzaine de voitures..
Curieusement, depuis que nous avons beaucoup de contacts à propos de notre projet, c’est une remarque qu’on nous a rarement faite. Peut-être aussi qu’ici à Londres, où il y a beaucoup de véhicules électriques qui circulent, les gens sont moins réticents…”
Pour 2010, vous avez prévu trois manifestations, à Monaco, à Londres et à Los Angeles. J’imagine que c’est dans le but d’une exposition maximale?
“Bien sûr, mais cela peut encore changer au niveau des lieux, car nous avons beaucoup de demandes. Londres, cela paraît évident, mais nous sommes vraiment très sollicités. Les deux pays où il y a le plus d’intérêt, ce sont les USA, et notamment la Californie qui est très avancée dans le domaine, et curieusement les Emirats Arabes Unis. Ceux-ci sont assis sur des millions de barils de pétrole, mais quand ils savent que ce ne sera pas éternel, ils investissent massivement dans les technologies nouvelles.
Dans un premier temps, ce sera bien sûr une présentation statique, mais si nous avons la possibilité de faire rouler les voitures, que ce soit en ville ou sur un circuit, nous en serions très heureux.”
La Lightning GT, par exemple, roule-t-elle déjà ou est-elle encore au stade du projet?
“Une Lightning GT a déjà été construite et elle est entièrement roulante. Evidemment, il faut en construire d’autres…C’est pourquoi nous avons prévu notre première saison de course seulement en 2011, pour permettre aux constructeurs de la Lightning, de la Ginetta ou de la Green GT de construire d’autres exemplaires. THINK par exemple développe en ce moment un modèle deux fois plus puissant que la voiture actuelle.
Dans un ordre d’idée différent, pour assurer dans un premier temps la promotion de l’épreuve, nous pensons faire appel à des célébrités, ce qui se fait beaucoup aux USA, qui affronteraient d’autres concurrents.”
Combien de meetings envisagez-vous en 2011?
“Nous sommes partis sur une base de six meetings, deux en Angleterre, deux en France et deux en Allemagne, mais nous avons beaucoup d’autres demandes, entre autres de la part des circuits belges.”
Deux courses en France, sur quels circuits?
“Le choix n’est pas encore fait. Nous ne sommes pas à la recherche de circuits possédant de grandes lignes droites, mais davantage de circuits possédant de nombreux virages, afin de pouvoir démontrer la reprise des voitures en sortie de courbe. Je suis certain que nous pourrons offrir un spectacle très intéressant. Actuellement, les voitures ont une autonomie de 15-18 tours, ce qui correspond pratiquement à ce qui existe en Grande-Bretagne en BTCC.”