La convergence des règlements sur les prototypes intéresse pas mal de monde. Le dernier constructeur a en avoir parlé est Lexus. Le président et directeur général de Toyota Racing Development, David Wilson, a récemment exprimé le désir de voir la marque prendre part aux 24 Heures du Mans. (In English)
Lexus ainsi que près d’une douzaine autres constructeurs ont participé aux réunions du comité du groupe de pilotage de l’IMSA pour élaborer la réglementation dite DPi 2022 qui devrait être finalisée (sous forme de projet) d’ici la fin du mois de mars. L’IMSA et l’ACO étant apparemment proches d’un accord qui verrait les DPi de nouvelle génération et les Hypercars du Mans concourir dans une seule catégorie dès 2022. David Wilson espère que les discussions deviendront réalité et contribueront à raviver le passé où les mêmes spécifications des prototypes les rendaient admissibles aux 24 Heures de Daytona, 12 Heures de Sebring et 24 Heures du Mans.
Il a expliqué que Lexus n’avait pas encore décidé de son avenir sur le long terme en compétition automobile. Les considérations sur la feuille de route des voitures de série du constructeur et la réglementation DPi de la prochaine génération sont deux facteurs d’engagement au-delà de sa participation actuelle à la catégorie GTD.
“Le plus grand point de discussion reste l’ensemble des règlements qui pourraient être communs, à l’échelle mondiale. La marque Lexus est très heureuse des course de GT. Mais encore une fois, cela dépend du produit. Que se passera-t-il après le cycle RC F actuel ? Nous ne le savons pas. Il y a quelques voitures en préparation qui pourraient potentiellement se prêter à une présence continue en GT. S’il arrivait, à un moment donné, où nous pourrions prendre notre voiture des 24 Heures de Daytona et la faire courir aux 24 Heures du Mans, cela changerait la donne.
Je me souviens encore de 1993, lorsque nous avons gagné nos premières 24 Heures de Daytona avec Dan Gurney, puis remporté Sebring et nous ne sommes pas allés au Mans. Je repense à cela et je pense que nous aurions pu… Il a fallu presque 30 ans à notre société pour remporter son premier Le Mans. En tant qu’passionné, en tant qu’ingénieur qui s’est fait les dents en course automobile, je rêve de pouvoir à nouveau tenter ma chance. La bonne nouvelle est que nous avons maintenu une bonne communication avec Jim France et maintenant avec John Doonan. Nous continuons à garder un œil sur la situation. Bien sûr, nos collègues en Europe vont de l’avant avec leurs plans.”
David Wilson a déclaré que Lexus et Toyota Racing Development ont participé “discrètement” aux réunions du groupe directeur, afin de mieux comprendre l’orientation future de la plateforme. “Une partie de notre responsabilité est de conseiller les cadres supérieurs chez Toyota et Lexus sur l’état du sport automobile et sur la direction philosophique que prend DPi” a-t-il déclaré. “Nous soutenons le DPi 2.0 d’un point de vue technologique et stylistique, et je ne sais pas ce qu’ils ont montré en termes de rendu, mais pour les prototypes, l’un des problèmes est l’intérêt stylistique. Pour être honnête, l’un des piliers du succès de DPi 2.0 est une meilleure pertinence du style. Cela, combiné à la pertinence technologique, continue de faire monter la barre de notre potentiel intérêt.”
Si la convergence devenait une réalité, David Wilson a déclaré qu’il n’était pas persuadé que Toyota Racing Development choisisse l’Hypercar Le Mans de Toyota, développée par GR Super Sport, et la fasse courir en IMSA, en grande partie à cause des coûts associés au projet développé par TMG. Le budget du programme du prototype Hypercar de Toyota, qui n’a pas encore été nommé et qui fera ses débuts dans la saison 2020/2021 du WEC, pourrait être de l’ordre de 50 millions de dollars. “Les dépenses liées à une Hypercar, même avec la nouvelle formule, seraient assez prohibitives. Il est évidemment là que se pose la question de la convergence, car on peut dire que le DPi est une excellente formule. Ils ne devraient pas compromettre cela de façon significative rien que pour aller au Mans.”
Toyota et Lexus pourraient donc coexister dans la catégorie reine des 24 Heures du Mans de “manière respectueuse”. Il a aussi déclaré qu’il ne prévoit pas de problèmes majeurs si Lexus donnait son feu vert à un programme DPi et l’emmenait au Mans, même si cela concurrencerait directement la société mère Toyota avec son Hypercar. “Ce serait probablement quelque chose que nous réglerions avec notre direction générale et nous le ferions évidemment de manière appropriée et respectueuse. Le point le plus important dans toute cette considération est d’envisager le potentiel de Lexus à passer au DPi, une convergence dans l’ensemble des règles aurait un impact significatif sur cette réflexion. Ce serait beaucoup plus convaincant, mais je ne dis pas que ce n’est pas possible sans elle.”