Communiqué de Presse : En 2018, les Total 24 Hours of Spa fêtent leur 70ème édition. Au fil des ans, cette classique de l’endurance a été la pierre angulaire de quelques étapes importantes des courses longue distance internationales. Cette rétrospective, en trois parties, revient en détails sur l’histoire de l’épreuve. Les parties 1 et 2 sont à relire ici et là
3ème Période : 2001 – 2017
L’année 2001 marque le début d’une nouvelle ère pour les 24 Heures de Spa. Plus de voitures de tourisme, plus de voitures de Supertourisme ou de voitures de Superproduction, il est temps d’offrir aux GT du championnat FIA GT leur propre course de 24 heures.
Ces voitures spectaculaires, agressives et puissantes impressionnent instantanément les fans, en particulier la monstrueuse Chrysler Viper. La belle américaine, dotée d’un énorme moteur V10, est engagée par des équipes de premier plan comme Larbre Compétition, Belmondo Racing ou Carsport et elle remporte les deux premières éditions version GT des 24 Heures Spa.
Porsche, Lister et Ferrari ne sont jamais bien loin, et en 2003, l’équipe suisse Freisinger Racing crée la surprise en décrochant la victoire avec sa Porsche 996 GT3-RS. La voiture est engagée dans la catégorie N-GT, la moins puissante, mais dans des conditions typiquement « belges », pluie sur la totalité de la course, excepté pendant deux heures, Stéphane Ortelli, Marc Lieb et Romain Dumas réalisent la course parfaite.
La voiture qui termine deuxième derrière la Porsche Freisinger s’impose l’année suivante. Bien que flotte un doux parfum d’Italie autour de cette victoire, une Ferrari engagée par la Scuderia BMS Italia et pilotée par les Italiens Luca Cappellari et Fabrizio Gollin associés au duo italo-suisse Enzo Calderari et Lilian Bryner (la première femme à remporter les 24 Heures de Spa), la victorieuse 550 Maranello a été construite et développée par l’équipe britannique Prodrive.
L’année 2005 voit s’ouvrir un chapitre dominé par la Maserati MC12. Bien que la version route de la voiture présente déjà beaucoup de caractéristiques d’un prototype de course, la MC12 respecte parfaitement le règlement GT1 de l’époque. Entre 2005 et 2008, la marque au Trident est victorieuse à trois reprises sous les couleurs de l’équipe allemande Vitaphone. Le propriétaire de l’équipe, Michael Bartels, et Eric van de Poele étaient au volant lors de ces trois victoires, faisant du Belge le premier pilote à s’être imposé à cinq reprises sur la classique de l’endurance belge. Les deux premières victoires de « Tintin » van de Poele remontent à l’époque des voitures de tourisme, en 1987 (l’année où « vdP » a également remporté le titre DTM) et en 1998, toutes deux sur BMW. Son record de cinq victoires à Spa tient toujours.
Maserati a peut-être remporté le plus grand nombre de victoires au cours de ces premières années GT mais elle n’est pas restée sans concurrence. L’Aston Martin DBR9 manque de remporter l’édition 2006, mais est contrainte de céder la tête à moins d’une heure de l’arrivée. La Corvette C6R se révèle encore plus performante pour battre la MC12. En effet, en 2006 et 2009, l’Américaine franchit la ligne d’arrivée en tête, les deux fois avec le Néerlandais Mike Hezemans parmi les pilotes. Son père, Toine Hezemans, avait remporté les 24 Heures de Spa plus de trois décennies plus tôt, en 1973 pour être précis.
Puisqu’en 2010 la catégorie GT1 se focalise sur les courses sprint du Championnat du Monde FIA GT, les 24 Heures du Spa ne font plus partie du championnat, mais sont labellisées «Coupe d’Europe FIA GT2». Quatre catégories sont présentes : GT2, GT3, GT National et les prémices de la catégorie GT4 qui fait sa première apparition, un premier pas vers l’actuelle popularité du GT. Cette année là, la catégorie GT3 est la mieux représentée avec 21 participants. Parmi eux, l’unique Mosler MT900R et les trois Ford GT sont plebiscitées par le public, d’autant plus que deux de ces dernières sont engagées par l’équipe Marc VDS Racing basée à Charleroi.
En 2010, une heure avant la fin de la course, BMW s’apprête à décrocher une 22ème victoire, mais à quarante minutes de la fin, la M3 connait un problème de bielette de direction et la victoire revient à la Porsche de Bergmeister, Ragginger, Henzler et Dumas. Ce dernier signe alors sa deuxième victoire d’importance en six semaines, après s’être également imposé au Mans.
En 2011, les Total 24 Hours of Spa deviennent l’épreuve phare de la nouvelle Blancpain Endurance Series. Créé par SRO Motorsports Group, ce championnat est réservé aux GT3, une catégorie de plus en plus populaire auprès des pilotes, des équipes et des constructeurs. Pas moins de treize marques sont représentées sur la grille, avec des voitures rares comme l’impressionnante Ford Mustang FR500 ou la Chevrolet Corvette face aux armadas Audi ou Ferrari. Le nombre d’engagés, en moyenne 43 durant la première décennie du 21ème siècle, augmente de manière significative pour atteindre plus de 60 voitures. Ce sera le début de l’ère la plus réussie de la classique d’endurance belge.
L’Audi R8 LMS empoche les deux premières éditions GT3 avec les voitures engagées par les équipes Audi Sport Team WRT (2011) et Audi Sport Team Phoenix (2012). Mais la compétition est de plus en plus serrée et en 2013, un duel entre Porsche Manthey et HTTP Mercedes-AMG décide de l’issue de la course. Finalement, la victoire revient à la Mercedes-AMG pilotée par le trio allemand Maxi Buhk, Maxi Götz et Bernd Schneider. Le pilote de 49 ans fête alors sa deuxième victoire à Spa … 24 ans après son premier succès, en 1989.
En 2014, une Audi R8 du Team WRT signe une nouvelle victoire mais Vanthoor, Winkelhock et Rast ne prennent la tête qu’à seulement 13 minutes du damier. Sur la ligne, ils ne conservent un avantage que de 7,7 secondes sur la BMW Z4 restante de l’équipe Marc VDS. Mais l’équipe BMW belge se venge un an plus tard.
En 2016, les Total 24 Hours of Spa deviennent également une épreuve du nouveau Intercontinental GT Challenge. Alors que BMW passe à la nouvelle M6 GT3, Audi, Mercedes-AMG et Bentley endossent le rôle de favoris. Après 23 heures d’une course difficile, l’écart entre les deux premiers est de seulement 35 secondes, mais une soudaine averse à 30 minutes de la fin, provoque des ravages au classement général. Alex Sims, Philipp Eng et Maxime Martin sur leur BMW Rowe Racing, toujours aux avant-postes, se retrouvent en tête. Une victoire émouvante pour Martin, sur les traces de son père Jean-Michel (vainqueur en 1979, 1980, 1987 et 1982) et de son oncle Philippe (vainqueur en 1979 et 80).
L’édition 2017 se révèle historique : non seulement six voitures terminent dans le tour de tête (un record !) mais le leader change à 58 reprises. Egalement un record. Finalement, la R8 Audi Sport Team Saintéloc de Winkelhock, Haase et Gounon conserve un léger avantage, 11 secondes, sur la Bentley de Soucek, Soulet et Abril.
Qu’en sera t-il demain ? L’édition 2018, du 26 au 29 juillet, est déjà assurée d’aligner onze constructeurs différents au départ. Prometteur…