Avec seulement deux RC F GT3 en Blancpain GT Series, Lexus n’a pas la tâche facile quand on connaît le niveau de compétitivité du championnat, qu’il soit Sprint ou Endurance. Emil Frey Lexus Racing s’en est pourtant parfaitement accommodé avec un podium à Silverstone pour Stéphane Ortelli, Markus Palttala et Norbert Siedler, et une victoire au Paul Ricard pour Marco Seefried, Albert Costa et Christian Klien. Avant d’aborder les Total 24 Heures de Spa, le team suisse aimerait bien briller en Sprint dès ce week-end à Misano. Le beau début de saison des Lexus a de quoi ravir Loïc David, coordinateur du programme pour l’Europe.
Quel regard portez-vous sur le début de saison ?
“Je ne peux que constater qu’il est positif. L’entame de saison à Zolder n’a pas été facile. La première course a été sévère. Ce fut pour nous comme un rappel à l’ordre mais on peut dire que c’était un mal pour un bien. La Blancpain Sprint a un tel niveau que rien ne peut être laissé au hasard. Même si on arrive parfaitement préparé, les déceptions peuvent être là. Zolder a permis de ressaisir tout le monde. Il aura fallu près de trois courses pour se mettre dans le bain du Sprint. Le travail a payé à Silverstone en Endurance avec un podium puis au Paul Ricard sur une course de six heures avec la victoire. On s’attendait à un bon résultat, mais gagner est la cerise sur le gâteau.”
Emil Frey Racing continue de progresser ?
“Lorenz Frey et son équipe sont impliqués sur le projet depuis le début du programme et ces résultats sont un aboutissement d’années de travail. La force de l’équipe est d’avoir su consolider sa structure. Je pense avoir une bonne vision des choses en disant cela mais le team n’a rien à envier aux meilleurs. Tout est dans le détail. L’équipe est partie avec Lexus en Blancpain GT Series sur une première année pour apprendre des choses. Pour avoir encore plus de reconnaissance, Lexus se doit maintenant de briller en Sprint. L’équipe continue de s’affûter.”
Le gros morceau de la saison n’est pas encore passé avec Spa…
“Spa reste Spa. Ce sera une fois de plus un sprint de 24 heures où on peut vite se retrouver en galère. Il faut parer à tous les imprévus et les incidents de course. Emil Frey Lexus Racing a l’expérience de Spa. On peut clairement dire que Lexus fera partie des outsiders. Un bon résultat est tout à fait envisageable. Le test de 24 heures bouclé cet hiver s’est très bien déroulé. La RC F GT3 a deux 24 Heures de Daytona dans les jambes et une course de 24 heures à Fuji.”
Les bons résultats font que l’intérêt pour la Lexus est grandissant ?
“Il y a des demandes, l’auto plaît aux équipes et aux pilotes. Les taxes d’importation restent le plus gros souci à ce jour.”
La règle FIA, qui impose la construction de 20 autos en deux ans, est un problème ?
“Je ne suis pas inquiet à ce sujet car le règlement stipule qu’il faut construire dix autos la première année et dix la suivante. Je pense même que cette règle peut aider le GT3 en général.”
Vous étiez fortement impliqué dans le programme Toyota GT One il y a 20 ans. En passionné de sport auto que vous êtes, voir un retour de grosses GT en Endurance vous ravit ?
“A ce que j’ai pu lire, cela va dans le bon sens. Les fans veulent s’identifier aux autos. Peut-être faudrait-il demander aux fans s’ils préfèrent voir plus de technologie ou plus de compétition. Les gens rêvent des Hypercars.”
Vous êtes maintenant en GT3. Quel regard portez-vous sur la Blancpain GT Series ?
“Stéphane Ratel a réussi à mettre en place un très beau championnat où l’ambiance entre les différents acteurs est très bonne. La compétition est présente sur la piste, pas dans le paddock. Le public aime les belles voitures, le format des courses est parfait, les compétitions sont belles, le paddock est ouvert. Tous les ingrédients sont donc réunis. Il faut s’assurer de contrôler les coûts pour ne pas que ça devienne un championnat de constructeurs. La Blancpain GT Series arrive à réunir le côté sportif, humain et spectacle. De nos jours, le côté fashion mais aussi ‘influenceur’ ne doit pas être oublié dans le sport automobile actuel. Il y a encore des passionnés qui viennent voir une course mais aussi un événement dans sa globalité. On retrouve ça en Blancpain GT Series. Même si je viens de la Formule 1, l’élitisme n’est pas bon ! La course doit faire partie d’un tout. A l’ère d’Internet, les choses changent vite, tout est plus rapide. Il faut s’occuper des spectateurs, ce que SRO a réussi à mettre en place…”