Loïc Duval (Peugeot) : “Il est important d’être impliqué dans ce projet dès le départ !”

L’un des pilotes de l’effectif Peugeot ayant le plus d’expérience en Endurance et aux 24 Heures du Mans (neuf participations) est incontestablement Loïc Duval. Le vainqueur de la classique mancelle en 2013 est revenu sur ce qu’il va apporter à l’équipe française et sur ce qu’il l’a motivé à intégrer les rangs de Peugeot pour 2022.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre Peugeot pour son retour en endurance ?

Depuis 2008, lorsque je suis allé au Mans pour la première fois, je suis devenu un grand fan de cette course et de l’endurance. J’ai eu la chance de rouler avec une Peugeot au Mans en 2010 et 2011 avec les 908. Quand j’ai découvert la nouvelle du retour de Peugeot, j’ai su que c’était quelque chose que je voulais faire avec ce constructeur.

Au cours de votre carrière avez-vous partagé une anecdote avec l’un de vos équipiers ?

Jean-Eric Vergne est celui que je connais le plus. Je me souviens de l’époque où il était encore en Formule 1 et où il vivait en Suisse. Il venait chez moi et nous passions donc beaucoup de temps ensemble. Nous nous entraînions pendant l’hiver à Chamonix. Lorsqu’il court en Formule E, mes enfants crient son nom quand ils le voient à la TV.

Que représentent pour vous l’endurance et les 24 Heures du Mans ?

Cela représente tout pour moi. J’ai toujours été un grand fan des sports d’équipe. En monoplace, on n’a jamais le sentiment de pouvoir partager avec ses coéquipiers. L’endurance coche toutes les cases de ce que j’attends du sport auto : l’atmosphère, l’émotion et l’esprit d’équipe. Le Mans est un course incroyable, iconique et impitoyable.

En quoi votre expérience en LMP1 chez Audi Sport Team Joest de 2012 à 2016, et en Formule E va vous aider dans le programme Hypercar de Peugeot ?

” Il est vrai que l’expérience que j’ai pu acquérir en LMP1 et en Formule E, tout comme Jean-Eric (Vergne), nous aidera. Au début, nous allons partager un maximum de choses avec le département technique, nos ingénieurs, afin de préparer la voiture pour Le Mans. Ce sera obligatoirement positif principalement au début du projet. Ensuite, nous aurons au fur et à mesure notre propre façon de travailler en tant que Peugeot Team. Mais il ne faut pas non plus oublier les pilotes plus “jeunes” vont aussi amener et proposer des choses comme ceux qui arrivent de Formule 1. Donc toute l’expérience, de n’importe quel championnat, sera bonne à prendre et bénéfique. ”

Le Mans 2016

A quel point est-ce important de démarrer le projet de zéro pour un pilote plutôt que de le rejoindre en cours de route ?

“La différence est vraiment énorme car l’impact que l’on peut avoir dès le départ est vital. Il est important de démarrer de zéro et d’être impliqué avec le département technique et les décideurs. Cela donne encore plus de satisfaction quand vous gagnez. Je pense que remporter un championnat ou les 24 Heures du Mans quand vous êtes investi dans un projet depuis le début rend les choses totalement différentes que lorsque vous intégrez l’équipe en cours de route !”

Comment voyez vous la catégorie Hypercar en termes de performance et de sécurité ?

“Techniquement, je ne suis pas assez au courant pour vous parler de sécurité. Je pense qu’elles seront aussi sûres que les LMP1 que j’ai connues. Au niveau performance, on a pu voir les LMP1 aller de plus en plus vite année après année et, en plus, pour de gros budgets à la fin. Mais je ne suis pas certain que cela ait amélioré le spectacle pour les fans ni même que cela ait apporté quelque chose techniquement aux constructeurs qui étaient impliqués. Je suis assez satisfait de la performance que nous aurons avec les Hypercar. Quand on voit autant de constructeurs intéressés par la série, quand on voit ceux déjà annoncés pour 2023, tout le monde ne peut être que heureux et fier de la période vers laquelle nous allons !”

Si on vous dit 24 Heures du Mans, vous dites ?

Le graal ! En sport automobile, il y a peu de courses que tout le monde connaît : Monaco en F1, l’Indy 500 mais Le Mans est le top du top. Peut-être parce que je suis français ! Le défi des voitures et des équipes d’atteindre de si grandes vitesses avec une telle fiabilité est incroyable ! Piloter de nuit et de jour est quelque chose d’extraordinaire.

Quelle Peugeot de compétition rêveriez-vous de piloter ?

La 905 est une magnifique voiture, j’adorerais l’essayer sur le circuit du Mans. Je suis un grand fan des courses historiques comme le Mans Classic.

Dans l’histoire de Peugeot, quel moment en compétition vous a le plus marqué ?

“Je dois dire que ce n’est peut-être pas le plus positif, mais je me souviens de ma participation au Mans avec la 908 en 2010. Deux heures avant la fin de la course, mes coéquipiers et moi roulions vers notre premier podium et malheureusement, nous avons subi une défaillance technique. Cela m’a vraiment brisé le cœur et a été très difficile à avaler. D’un autre côté, c’est là que tout à commencer. Ensemble, nous avons des affaires à régler au Mans et il est grand temps de gagner cette course !”

Quelle est votre principale qualité ?

“Je me remets toujours en question. Quand je fais quelque chose, j’analyse comment je peux mieux le faire.”