Entre l’ORECA 01 et la Rebellion R13, il y a eu la Rebellion R-One. Les trois châssis LMP1 conçus par ORECA Technology ont bien failli être au nombre de quatre puisque la 02 a bien failli voir le jour avec son moteur diesel Peugeot.
En rachetant Courage Compétition, ORECA à la fin des années 2000, un pas supplémentaire a été franchi dans le monde des constructeurs de prototypes. Hugues de Chaunac, jamais à court d’idées, a souhaité aller plus loin en se lançant le défi de construire une LMP1 pour jouer la gagne et succéder à la 01.
“Au cours de la saison 2009, nous avions toujours terminé juste derrière les grands constructeurs,” se souvient Hugues de Chaunac. “Mais sans réel espoir de les inquiéter. Dans mon esprit et dans celui des gars de l’équipe, c’était clair : pour pouvoir espérer gagner, il nous fallait un moteur diesel. Au mois d’août, j’étais donc allé voir le Dr Ullrich, le patron d’Audi Sport, pour lui soumettre l’idée. Il l’avait trouvée très intéressante. J’avais ensuite rencontré Olivier Quesnel, son homologue chez Peugeot. Là, notre discussion avait progressé rapidement. Ce n’était plus le moteur diesel qu’il nous proposait, mais l’ensemble moteur et boîte de vitesses, selon la même philosophie que ce qui se pratique en Formule 1. Nous avions signé un contrat de trois ans. De quoi donner un sérieux coup d’accélérateur au projet très secret d’une LMP1 fermée qui agitait notre bureau d’études. Ce contrat signifiait qu’il fallait maintenant construire l’auto.”
“C’était un pari fou, malgré tout : une écurie privée fabriquant une auto qui ambitionnait de battre les gros bras. Sur le papier, nous avions tout pour y arriver. David Floury et son équipe avaient, eux, réalisé une auto sublime, en CFD. Elle était prête. David voit beaucoup de choses, il est à la fois productif et analytique. Il est très compétent et sa passion est énorme.”
Malheureusement, la situation économique s’est vite dégradée et les investissements des partenaires se sont réduits, ce qui a obligé ORECA a mettre un terme au projet. “Cette décision de tout arrêter a été l’une des plus difficiles à prendre,” explique le patron du Groupe ORECA. “Je stoppais net le rêve de toute l’entreprise. Cela aurait pu avoir des conséquences lourdes pour nous tous. Mais il le fallait. Sous peine de mettre l’avenir d’ORECA en péril. Lorsque je l’ai annoncé, tout le monde a été abattu. De mon côté, j’ai été aussi et surtout affecté par la manière dont ce point d’arrêt a affecté le moral d’ORECA. On a serré les poings, on a cherché comment sortir de là, et très vite, heureusement, Peugeot nous a proposé une 908, prête à courir, avec la mission de gagner l’ELMS.”
Citations extraites du livre ‘ORECA 40 ans’