Avec trois autos au départ des Total 24 Heures de Spa, Emil Frey Racing passe à la vitesse supérieure cette année. Si les Lexus RC F GT3 vont débuter sur un double tour d’horloge en Europe, la Jaguar va disputer son jubilé sur une course de 24 heures. Lorenz Frey, patron de l’équipe, a mis de côté ses ambitions de pilote pour diriger une équipe qui a su rester familiale malgré son développement. Emil Frey Lexus Racing arrive aux commandes du championnat Blancpain GT Series Endurance après sa victoire au Paul Ricard. Lorenz Frey a fait le point avec nous à quelques heures du départ de la plus grande course GT au monde.
Prêt pour ces Total 24 Heures de Spa ?
“L’équipe a beaucoup travaillé, on peut donc prétendre à dire qu’elle est prête. Jusqu’à maintenant, on ne connaît pas vraiment les courses d’endurance avec la Lexus puisque nous avons bouclé deux courses de trois heures et une de six heures. Notre test d’endurance sur 24 heures s’est parfaitement déroulé mais cela reste un test. L’auto s’est montrée fiable même si une seule Lexus a roulé. Nous amenons à Spa notre expérience de l’année passée sachant que le modèle n’était pas le même. Il faut mettre ensemble chaque petit détail. On a fait tout ce qui était possible pour être prêt.”
Jamais facile de faire débuter une nouvelle auto sur 24 heures…
“On le savait dès le début. Les premières courses ont été compliquées car il a fallu s’accommoder des pneus Pirelli qui ont remplacé les Michelin de 2017 (International GT Open, ndlr). On ne savait pas trop où nous en étions. Silverstone a permis de voir qu’on était de mieux en mieux et la victoire du Paul Ricard a confirmé la chose malgré un brin de chance suite aux soucis de la McLaren et de la Ferrari. La course de 6 heures a bien aidé à préparer l’échéance spadoise. On a dépensé beaucoup d’énergie ces dernières années. On sait qu’il faudra rester en dehors des soucis pour jouer devant.”
Votre objectif est double ? Les points et la victoire ?
“Il est clair que nous avons besoin de points dans l’optique du championnat. L’équipe a beaucoup travaillé le sujet. La stratégie à l’approche des 6e et 12e heures sera primordiale. Pour la victoire, on verra où nous en serons dimanche matin.”
Pourquoi avoir choisi les stands Endurance et non F1 ?
“L’espace pour travailler est plus important, la position pour partir en piste est meilleure. Nous avons tout à proximité. C’est aussi important pour le confort des pilotes.”
Difficile pour vous de ne pas piloter cette année ?
“(rires). C’est un peu frustrant de ne pas être dans l’auto mais il faut savoir faire des choix même si Spa reste mon circuit favori. J’ai bouclé le track walk avec les pilotes et c’est là où je me suis dit que je n’ai peut-être pas pris la bonne décision (rires). Ma position est clairement de soutenir l’équipe à plein temps. L’équipe a beaucoup grossi en passant de une à trois autos. Notre gros avantage est d’avoir su retenir notre équipe technique et le noyau dur de pilotes.”
Êtes-vous surpris par les bons résultats aussi tôt dans la saison ?
“Après Zolder, je pensais que les résultats arriveraient bien plus tard. L’équipe n’a pas brûlé les étapes en y allant pas à pas. On travaille énormément les données et tout va dans la bonne direction.”
On verra d’autres Lexus en Europe sous peu ?
“Des teams veulent rouler en Lexus en 2019 et nos résultats ne peuvent qu’aider.”
La Jaguar dispute sa dernière course de 24 heures. Le projet Spa s’est bouclé tardivement ?
“On a vu en début de saison qu’elle était encore compétitive, donc ce serait dommage de s’en passer à Spa. Elle était homologuée jusqu’à mi-saison et nous eu l’autorisation de l’étendre. Le potentiel pour briller en Silver Cup est clairement là. Notre équipage a la possibilité de bien figurer. Jaguar fait partie de notre famille et on croit dans le produit.”
A quand une nouvelle GT3 chez Jaguar ?
“La marque est focalisée pour le moment en Formula E et on doit respecter cet engagement. Ce qui est sûr, c’est que sans le soutien appuyé du constructeur, on ne peut pas rééditer ce qu’on a fait avec le modèle actuel. Pour le moment, il n’y a pas de plan prévu.”
Votre structure interne a grandi ?
“Lorsque nous avons débuté le projet Jaguar, nous étions 4, contre 26 actuellement. Nous utilisons sur les meetings les mêmes personnes en free lance. Tout s’est développé. Nous avons les capacités à faire du design en interne, un simulateur, une salle de fitness.”
La Lexus RC F GT3 de Klien/Seefried/Costa s’élancera depuis la 19e place, la Jaguar de Fontana/Zaugg/Grenier depuis la 23e place et la Lexus de Siedler/Ortelli/Palttala depuis la 25e place.