Louis Deletraz (WRT) : “L’Endurance est là où il faut être”

La Formule 1 s’est refusée à lui autrement que dans un rôle de suppléant chez Haas F1. C’est maintenant l’Endurance qui s’ouvre à Louis Deletraz. Le Suisse s’est imposé aux 24 Heures du Mans Virtuelles avant de découvrir la classique mancelle en septembre dernier chez Rebellion Racing. On l’a vu aussi en GT World Challenge Europe chez GPX Racing.

La saison 2021 va passer par l’European Le Mans Series sur l’Oreca 07/Team WRT en compagnie de Robert Kubica et Yifei Ye. Le Mans sera aussi au menu. Contrairement à 2020, le fils de Jean-Denis Deletraz va disputer un programme complet.

La page monoplace est tournée ?

“Rouler en LMP2 était à l’étude depuis un moment. Fin 2020, j’ai compris que je n’allais pas rempiler en Formule 2 pour une cinquième saison à moins de rouler pour une équipe de pointe. J’avais deux bonnes offres, mais quand on roule en F2, c’est pour aller en F1, ce qui de toute façon n’était pas possible sans amener de solides partenaires.”

L’Endurance est une issue de secours ?

“Pas du tout ! Pour moi, l’Endurance n’a jamais été un plan B. Je suis très heureux de rouler dans cette discipline. Le Mans a toujours été un objectif. J’étais en contact avec des équipes LMP2 depuis un certain temps, mais je voulais un programme compétitif. Je connaissais déjà Vincent Vosse avec qui j’ai beaucoup échangé cet hiver.”

Vous venez de rouler à Barcelone. Comment s’est passé le roulage ?

“La voiture était arrivée depuis peu dans l’écurie sachant que l’équipe technique est différente de celle du WEC. Le premier jour s’est déroulé sous la pluie. Il a fallu découvrir les nouvelles gommes Goodyear sur une LMP2 qui va moins vite que les années précédentes. En Formule 2, la compréhension du pneumatique est essentielle. C’est très important de bien comprendre les nouvelles gommes LMP2. WRT était à Barcelone toute la semaine. Pour ma part, j’ai roulé deux jours avant de rejoindre le Paul Ricard pour le déverminage du châssis qui va rouler en ELMS.”

Quel est votre regard sur l’équipage ?

“Robert (Kubica) est vraiment quelqu’un de bien, un vrai passionné qui connaît tout le sport automobile. Avec lui, tu peux échanger sur tous les championnats. Robert est hyper motivé et facile à travailler. Techniquement, il est très fort. Quant à Yifei, c’est un top Silver. Notre équipage est solide avec un très bel échange entre nous trois sans le moindre ego. Finalement, avec une participation, je suis celui qui connaît le plus Le Mans (rire).”

Vous arrivez au bon moment en Endurance ?

“Le timing est parfait car l’Endurance est là où il faut être maintenant et là où il faudra être dans les prochaines années. Mon objectif est de performer pour viser le LMDh ou le LMH. J’ai beaucoup appris l’année passée avec Romain Dumas. J’espère transmettre la même chose à mes coéquipiers sachant que nous partons pour jouer le titre.”

C’est un programme unique ?

“Oui même si rouler aux Etats-Unis me plairait bien. Si j’ai une bonne opportunité en GT, pourquoi pas la saisir…”

Aucun regret à quitter la monoplace ?

“Je ne suis pas du tout amer. J’ai fait beaucoup de monoplace et mon seul regret est de ne pas avoir pu gagner en Formule 2. C’est la seule catégorie où je ne suis pas monté sur la plus haute marche du podium. Bien entendu, j’ai toujours visé la Formule 1, mais l’argent a manqué pour y arriver. En F2, j’ai beaucoup appris en management des pneumatiques. Je me sens bien mieux qu’il y a quelques années. Maintenant, mon focus est mis sur l’Endurance, c’est là où j’ai grandi…”