Week-end après week-end, le problème se répète inlassablement. Avec l’instauration de dégagements asphaltés visant à améliorer la sécurité, les pilotes ont pris l’habitude d’utiliser plus que la largeur officielle de la piste. Et les avertissements tombent, parfois suivis d’une pénalité… Parfois pas. D’où une ambiance qui peut devenir désagréable avec l’impression que ceux qui abusent ne sont pas forcément punis comme il le faudrait.
Aujourd’hui, tout le monde s’accorde pour dire que le non-respect des limites de la piste est un cancer qui gangrène le sport automobile ou, à tout le moins, qui en retire une bonne partie de son sel. Du côté des fédérations, des promoteurs et des circuits, on cherche activement des solutions. A Magny-Cours, où se tient la quatrième épreuve du Championnat de France FFSA GT ce week-end, on propose un système pratiquement automatique.
« Dans les chicanes Nürburgring et Imola de notre circuit, nous avions trop régulièrement des pilotes – auto ou moto – qui utilisaient le dégagement asphalté et qui, en coupant la chicane, gagnaient du temps sans être pénalisés… tout simplement parce qu’on ne les avait pas vus », explique Philippe Decharne, responsable du service piste du circuit nivernais. « Nous avons donc développé un système en utilisant les outils du chronométrage. Concrètement, le transpondeur qui sert à chronométrer la voiture est ici mis à contribution lorsque le bolide passe au-dessus d’une boucle de chronométrage installée le long de la piste, dans le dégagement en vert de ces deux chicanes. Quand la boucle de chronométrage reçoit le signal du transpondeur, deux photos sont prises automatiquement : une de face, qui permet de bien voir la position de la voiture en dehors de la piste, et une de profil, avec laquelle on distingue le numéro de la voiture. Dès lors, le concurrent ne peut plus contester qu’il a coupé la piste puisqu’il y a un rapport automatique avec les deux photos. L’avantage, c’est que c’est immédiat et que, avec la photo, la direction de course peut analyser la situation et éventuellement juger que la position est acceptable et donc de ne pas y donner suite. »
L’idée est finalement assez simple à mettre en place et, du côté du circuit de Magny-Cours, on travaille à l’instauration d’un système similaire à la sortie de la grande courbe d’Estoril, où certains pilotes n’hésitent pas à gagner quelques mètre pour conserver plus de vitesse.
L’idée est louable. Même si on n’en est encore qu’au début du processus et que quelques aménagements devront probablement être effectués. « Bravo au Circuit de Magny-Cours pour cette initiative ! », se réjouit Alain Adam, le directeur de course du Championnat de France FFSA GT. « Mais le système a actuellement un défaut : selon la position du transpondeur sur la voiture, soit plus à gauche soit plus à droite, cela peut déclencher – ou pas – la boucle de chronométrage lorsque la voiture coupe cette chicane. En moto, le problème ne se pose pas vu qu’il n’y a que deux roues… Pour que ce système devienne plus fiable, il faudrait donc que l’on impose la position du transpondeur précisément au milieu de la voiture. Quoi qu’il en soit, croyez-nous : nous continuons à chercher activement des solutions et, au sein de SRO Motorsports Group, nous travaillons sur différents projets pour amener une solution dès 2018. »
Une excellente nouvelle pour que l’on ne parle plus de limites de la piste, mais avant tout de… sport automobile !