Martin Hippe est l’un des hommes forts de la catégorie LMP3 en European Le Mans Series. Au volant de la Ligier JS P3 #13 d’Inter Europol Competition qu’il partage avec Nigel Moore, le pilote allemand est en tête du championnat Pilotes avec sept points d’avance sur l’équipage d’EuroInternational. Nous l’avons rencontré au moment de la 4e manche de la saison, disputée à Silverstone…
Vous avez commencé par la Formule 4 puis vous êtes passé au VdeV. Pourquoi avoir choisi la piste de l’endurance ?
« Ces deux périodes sont séparées de 10 ans. J’ai d’abord eu une carrière en monoplace, en Formule 4 puis en Formule 3. Je me suis ensuite arrêté pendant près d’une décennie pour travailler en tant qu’ingénieur. Je suis ensuite revenu pour piloter et j’ai en effet repris par le VdV puis l’European Le Mans Series. Je n’ai pas arrêté mon travail d’ingénieur, j’exerce actuellement en Ultimate Cup Series et les deux dernières années, j’étais en VdeV. Je suis ingénieur de piste sur l’une des deux voitures d’InterEuropol Compétition. »
Gérer le fait d’être pilote tout en étant ingénieur, n’est-ce pas trop dur ?
« Pas du tout et je dirais même que cela m’aide dans beaucoup de situations. Lorsque je sors de la voiture, j’ai un retour technique qui est, évidemment, plus important et plus précis. Cela m’aide aussi du côté ingénieur car je sais ce que peuvent ressentir les pilotes quand ils sont dans la voiture et comment améliorer leur auto pour qu’elle soit encore meilleure pour eux ! »
L’an dernier, pour votre 2e saison en ELMS, vous avez terminé 2e du championnat LMP3. Que gardez vous en tête de cette année 2018 ? Frustré de ne pas être champion ou content de vos résultats ?
« Pour nous, ce fut une belle saison, surtout à la fin. Nous sommes arrivés au Portugal pour la finale ELMS à la 5e place au championnat. Nous avons remporté notre toute première course dans cette série et avons pu ainsi terminé 2e ! Ce fut une belle surprise pour nous et un beau résultat. »
Après quatre manches cette saison, vous êtes actuellement en tête du championnat LMP3 avec une victoire à Barcelone et deux deuxièmes places à Monza et à Silverstone. On imagine facilement que vous rêvez du titre…
« Cette fois-ci, c’est certain ! Nous sommes en tête du championnat et notre objectif est le titre. Nous avons sept points d’avance, c’est important d’être dans cette position, mais rien n’est joué. Il reste encore deux manches et 50 points à distribuer (plus le point des deux pole positions, ndlr). Il ne faudra pas faire d’erreur et surtout marquer de gros points. Spa et Portimão ne sont pas des circuits faciles, ce sont des tracés qui représentent un vrai défi, mais je pense que nous serons bien au niveau rythme de course. »
D’après vous, qu’est ce qui va faire la différence avec vos concurrents, à savoir EuroInternational et Ultimate ?
« L’un des nos points forts est l’homogénéité de notre équipage et notre rythme de course. Certes, sur un tour, nous ne sommes pas toujours les plus rapides, nous n’avons pas encore signé de pole position, par exemple. Nous avons une bonne voiture et, surtout, une excellent stratégie de la part de l’équipe. »
Ensuite, de quoi sera fait 2020 pour vous ?
« Pour être honnête, je ne peux pas vous répondre, cela n’a pas encore été clarifié pour le moment… »
Regardez vous de près la catégorie LMP2 ?
« Il est vrai que l’écurie Inter Europol Competition fait rouler une LMP2 (une Ligier JS P217, ndlr). Je dois évaluer les opportunités et les possibilités qui s’offrent à moi… Pour le moment, le plus important est ce titre en LMP3, nous verrons pour le LMP2 plus tard. »
Avez-vous dans le coin de votre tête une participation aux 24 Heures du Mans un jour ?
« Les 24 Heures du Mans ont toujours fait partie de mes plus grands rêves. J’ai commencé le Karting avec des pilotes tels que Paul Di Resta, Jérôme d’Ambrosio, Giedo van der Garde ou encore Nico Hülkenberg. Pour tous ces pilotes, mais aussi pour moi, le but était de pouvoir accéder à la Formule 1. Cependant, j’ai constamment eu un œil sur les courses d’endurance, j’ai toujours aimé cela. Je me suis dit qu’un jour je ferais Le Mans, j’espère qu’un jour ce sera possible. »