Mathias Beche vient d’être reconduit au sein de Rebellion Racing dans le projet de retour en LMP1. Le pilote suisse nourrit de grandes ambitions pour la Super Saison 2018/2019 en WEC mais vise surtout les 24 Heures du Mans qu’il souhaite accrocher à son palmarès.
Quel est votre bilan personnel de votre saison WEC écoulée ?
« C’est un bilan plutôt positif même si ça a été un peu frustrant à certains moments de la saison. Le début de la saison a été assez bon mais le fait d’être disqualifié aux 24 Heures du Mans a pesé lourd au niveau du championnat. Sans cela, nous aurions été dans le coup pour la lutte au championnat et ça aurait amené une autre dynamique à notre équipage. Pour ma part, je suis fier d’avoir pu répondre présent au moment des qualifications et des départs que j’ai pu prendre au Nürburgring et à Austin. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même tout au long de l’année et j’en suis satisfait ! »
Vous faites aussi partie d’un collectif au sein de Rebellion Racing. Quel bilan d’ensemble tirez-vous ?
« Le bilan est bien entendu bon avec ce Trophée Endurance des Equipes LMP2, un titre de champion du monde en somme. C’est génial pour l’équipe. Cela aurait été encore mieux si nous avions pu faire 1 et 2 (rires). Nous sommes tous perfectionnistes, nous voulons toujours ce qu’il y a de mieux. Néanmoins l’objectif de l’écurie était de gagner le championnat et il a été réalisé. C’est le plus important ! L’autre objectif était de gagner les 24 Heures du Mans. Celui là n’a pas été concrétisé mais nous espérons faire mieux l’année prochaine. »
Rebellion Racing vient d’annoncer son retour en LMP1 pour la Super Saison 2018 / 2019. On vous imagine ravi…
« Tout à fait surtout de la façon dont ça se fait. J’étais déjà très content de revenir en LMP2 car nous savions que la compétition y serait féroce. En 2018, il y aura plus de voitures que lorsque nous sommes arrivés en LMP1 en 2014. De plus, l’équipe se professionnalise, se donne les moyens de ses ambitions en mettant les meilleurs moyens techniques et humains autour d’elle afin d’atteindre un objectif très élevé. C’est super motivant et très excitant pour un pilote d’être intégré dans ce type de projet. L’équipe a fait le choix de son châssis et de son moteur mais je ne peux plus en dire plus pour le moment. »
L’équivalence entre les LMP1 Hybrides et non Hybrides vous fait-elle peur ?
« Clairement oui ! Lorsque Rebellion Racing était en LMP1, nous étions à 5 secondes, voire plus, des voitures hybrides. Ces voitures annoncent des puissances de 1000 chevaux et aujourd’hui je ne vois pas comment on pourrait atteindre ça avec un moteur conventionnel. Les LMP1 Hybrides ont aussi un gros avantage avec leurs quatre roues motrices. Je suis, il est vrai, un peu inquiet mais je fais confiance à notre équipe technique qui a conçu ce projet. Ils ont exploité au maximum la réglementation qui leur a été donnée. Nous espérons être dans le coup pour nous battre avec Toyota car c’est vraiment le but de l’opération. Il en va aussi de l’intérêt du spectacle. S’il y a Toyota devant au Mans et que les autres sont inexistants, ça n’a aucun sens. »
Deux anciens vainqueurs des 24 Heures du Mans vont venir renforcer l’équipe. Neel Jani, qui revient dans une structure qu’il connaît bien, et André Lotterer, triple lauréat. Qu’est ce que ces deux hommes vont vous amener ?
« C’est important d’avoir deux pilotes de talent et de renom comme Neel et André. Ils font parmi des tout meilleurs pilotes d’endurance au monde donc les avoir avec nous est juste fantastique. Ils ont tous les deux une grosse expérience du LMP1 et techniquement, ils vont nous apporter beaucoup. »
L’objectif sera de remporter le titre de Champion du Monde et les 24 Heures du Mans ?
« C’est surtout les 24 Heures du Mans ! Le championnat est certes important mais gagner les 24 Heures du Mans, c’est un rêve pour Alexandre Pesci (le patron de Rebellion Racing). Il a plutôt tendance à les concrétiser ! C’est clairement aussi le rêve des pilotes et avec l’année qui arrive, tous les moyens vont être mis en oeuvre pour essayer d’avoir une chance de jouer la gagne au Mans et jouer les trouble-fêtes avec Toyota. »
Avez-vous une appréhension sur le fait que, comme en 2017, une LMP2 pourrait être en mesure de remporter les 24 Heures du Mans ou venir “titiller” les LMP1 ?
« Je pense que, si nous avons une voiture fiable, nous serons plus rapides que les LMP2. Nous avons vu en 2017 que la fiabilité était quelque chose d’important. A mon avis, Toyota aura rectifié le tir dès l’année prochaine et ça m’étonnerait qu’ils connaissent les mêmes soucis. En performance, il faudra avoir une voiture au niveau pour jouer la gagne. »
Quel sera votre programme 2018 ? Uniquement le WEC ou vous regardez d’autres championnats également ?
« Il est vrai que l’année 2018 comprendra moins de courses WEC. Je vais déjà faire les 24 Heures du Dubai début janvier avec l’équipe Modena Motorsports. Il se peut que je refasse une apparition aux Etats-Unis et pourquoi pas aussi en Asie. J’aimerais, si le projet est intéressant, avoir un programme compétitif en European Le Mans Series. J’ai des idées, je ne veux pas faire les choses à n’importe quel prix mais dans de bonnes conditions. »