Mathias Beche : “Tant qu’il y a quatre roues et un volant, je m’éclate !”

Mathias Beche a enchaîné trois gros événements en un peu plus d’un mois. D’abord les 24 Heures du Mans en LMP2, le Prologue WEC en LMP1 et, pour finir, les Total 24 Heures de Spa avec une GT3. Nous avons rencontré le pilote suisse avant cette dernière épreuve pour faire un bilan avec lui…

Comment se sont déroulées vos dernières 24 Heures du Mans en LMP2 ?

« J’ai eu une opportunité de dernière minute pour rouler chez High Class Racing (avec Dennis Andersen et Anders Fjordbach, ndlr). C’était vraiment sympa avec un challenge différent des autres années. Chaque fois que j’ai fait Le Mans, à sept reprises, j’ai été en mesure de me battre pour un podium. Là, c’était une équipe qui découvrait les 24 Heures du Mans. J‘ai donné la priorité aux gentlemen-drivers qui étaient avec moi, j’ai donc fait peu de tours. Nous avons fait du bon travail, mais malheureusement la course a vite été gâchée par des soucis électroniques indépendants de l’équipe. Ensuite, en termes de rythme, par rapport à leur expérience, c’était très correct. Nous avons plutôt fait une belle course, l’écurie a vraiment pu prendre de l’expérience, c’était le but de ma venue ! »( L’ORECA 07 #20 a terminé 11e des LMP2, ndlr)

On vous a revu depuis lors du Prologue WEC à Barcelone au volant de la Ginetta LMP1. Comment se sont noués les contacts ?

« Depuis les 24 Heures du Mans, j’ai signé avec un manager, Guillaume Le Goff, qui s’occupe aussi de Pierre Gasly et Gabriel Aubry. Ce dernier m’avait dit beaucoup de bien de Guillaume, nous nous sommes rencontrés au Mans, nous avons sympathisé et décidé de travailler ensemble. Désormais, c’est lui qui me représente et je pense que c’est une bonne chose. Je ne suis pas la meilleure des personnes pour prendre des contacts et je veux me concentrer à 100% sur mon pilotage et mes courses. C’est lui qui est entré en contact avec Ginetta, j’ai trouvé que leur programme LMP1 pouvait être intéressant. J’avais aussi l’opportunité de tester une autre LMP1 et, eux, pouvait compter sur mon retour car j’évolue dans cette catégorie depuis 2013. Il avait besoin avec Stéphane Sarrazin et moi d’avoir des gens sur qui s’appuyer au niveau expérience LMP1 et d’avoir un vrai retour technique. »  

Comment se sont déroulés ces essais avec cette Ginetta G60-LT-P1 ?

« J’ai signé le 3e temps au général, mais mon chrono a été malheureusement annulé car j’avais amélioré sous drapeau jaune. C’est dommage car je lève quand même, mais il est vrai que j’améliore le secteur. Positionner cette auto en 3e place devant les deux Rebellion R13 est quelque chose d’encourageant pour toute l’équipe. Après, il reste beaucoup de travail sur cette auto comme les longs runs, la dégradation de pneus, et pas mal de domaines que je ne peux aborder. Il est vrai qu’il y a un gros « chantier », c’est normal car la voiture est vraiment récente et elle a peu roulé. »

Photo : Joao Filipe / AdrenalMedia.com

Y-aura-t-il une suite ?

« L’avenir nous le dira ! Je ne sais pas du tout ! »

Vous venez de disputer les 24 Heures de Spa au sein de Modena Motorsports sur une Porsche 911 GT3-R en compagnie de John Shen, Philippe Descombes et Benny Simonsen. Plutôt une surprise de vous retrouver avec cette équipe de Hong Kong…

« C’est une écurie « amicale », je vais dire, que je connais depuis mes débuts en Formule Renault en Asie. Quand ils m’ont proposé de faire les 24 Heures de Spa, je n’ai pas pu refuser. J’ai fait cette course avec Philippe Descombes, la personne qui m’a appris à piloter à mes débuts quand j’avais 16 / 17 ans. Maintenant, c’est moi qui le conseille et je trouve cela super de faire cela tous les deux. Je n’ai pas fait beaucoup de tours en essais, quatre seulement, avant de passer en qualifications. J’ai pu piloter l’auto à Sepang en Blancpain GT World Challenge Asia. Cela s’est bien passé, j’ai rendu la voiture à la 2e place et j’étais dans les temps des pilotes Porsche usine. C’était encourageant pour l’équipe, mais à Spa, le niveau est juste exceptionnel. Nous n’avons pas fait les essais officiels, il y a 70 voitures sur la piste, c’est même compliqué de voir l’équilibre de la voiture tellement il y a de trafic. L’objectif était de finir la course. L’équipage est bon, mais la préparation nous fait défaut. Nous n’avons aucune ambition, le but est juste de finir.» (Malheureusement pour Mathias Beche, l’un de ses coéquipiers a été surpris par l’astroturf et est parti à la faute, tapant durement les rails de sécurité à moins de 30 minutes du drapeau à damiers. La voiture se battait pour le podium en Pro Am, ndlr)

Après Spa, quelle sera votre fin de saison ?

« Pour être complètement honnête, je n’ai rien du tout. Je travaille en tant que pilote de développement pour Ligier, pour la nouvelle LMP3. J’ai des opportunités qui se créent à la dernière minute, mais pour l’instant, rien n’est défini. J’aimerais vraiment bien préparer l’année prochaine et faire, si c’est possible, quelques piges à droite, à gauche. Pourquoi ne pas disputer le WEC si une opportunité se présente avec Ginetta. Je suis libre pour le moment. Ma force a été de démontrer que je pouvais être rapide dans une GT, comme je l’ai montré au Japon, dans une LMP2, dans une LMP1. J’essaie d’être multicarte. J’aime juste piloter. Tant qu’il y a quatre roues et un volant, je m’éclate et c’est ce que je veux ! Cependant, idéalement, j’aimerais trouver un programme d’usine !»