Si Mathieu Jaminet a souvent connu le succès avec Porsche sur des courses plutôt typées Sprint, l’année 2021 commence par deux très belles victoires en Endurance. Après les 24 Heures de Dubai sur la Porsche 911 GT3 R/GPX Racing en janvier dernier, le néo-Luxembourgeois s’est adjugé la victoire en GTLM aux 12 Heures de Sebring le week-end dernier.
Le pilote officiel Porsche, âgé de 26 ans, a profité des déboires de la concurrence en Floride dans le final pour s’offrir une grande course d’endurance en compagnie de Matt Campbell et Cooper MacNeil sur la Porsche 911 RSR alignée par WeatherTech Racing qui reçoit le soutien de Proton Competition.
Tout juste descendu de l’avion à Francfort, et alors qu’il partait vers Monza avec Matt Campbell et Earl Bamber pour des essais avec GPX Racing, Mathieu Jaminet est revenu pour Endurance-Info sur ses 12 Heures de Sebring 2021 et ce final très chaud.
Sebring est toujours une course particulière qui cette fois vous a réussi…
“Les courses qui se terminent de nuit ont toujours quelque chose de spécial. C’est le cas au Petit Le Mans et à Sebring où le classement bouge souvent en fin de course. Cette fois, ça a joué en notre faveur. Jusqu’à maintenant, j’étais souvent au mauvais endroit au mauvais moment.”
L’engagement de WeatherTech Racing est privé face aux équipes officielles Corvette et BMW. Vous pensiez tout de même à la victoire ?
“Dès le début, nous savions que nous avions un bon coup à jouer. Nous étions les seuls à pousser durant les essais libres. On sait que tout le monde cache un peu son jeu avant la course, ce qui fait que nous ne savions pas trop où nous en étions face à la concurrence avant le départ. Le rythme en course était élevé et on savait que ce serait dur, mais nous n’avons rien lâché en jouant la victoire jusqu’au bout.”
Le final a été stressant ?
“On manquait clairement de rythme face à la Corvette et la BMW. A 20 minutes du terme, lors du dernier restart, j’ai bien compris que tout pouvait encore se passer. Je suis parvenu à passer la BMW qui a repris l’avantage. Il y a eu ensuite l’incident impliquant la BMW et la Corvette. J’ai évité de très peu la BMW. Cette fois, la chance était de mon côté. On y a toujours cru et c’est ce qui a fait la différence.”
WeatherTech Racing n’a rien d’un team officiel ?
“L’engagement n’est pas officiel. Il y a juste quelques personnes de chez Porsche, notamment pour tous les systèmes de la voiture. Proton Competition fait rouler la voiture de A à Z et Christian Ried était d’ailleurs à Sebring. Cela n’a rien à voir avec ce que nous avions dans le passé avec CORE autosport. Là, le budget est nettement inférieur à la concurrence. Même si nous avions terminé P3, il n’y avait pas à rougir. Toute l’équipe, qui vient d’Europe, n’a pas commis la moindre erreur du week-end. Tout a été fait correctement et la voiture n’a pas une seule égratignure. Le travail et la préparation ont payé.”
Pour vous, 2021 débute plutôt bien…
“Je courais après les courses d’endurance et là, deux victoires en deux courses. Je suis vraiment content de ce succès. Je vais poursuivre avec Cooper aux Etats-Unis où j’espère que nous pourrons rééditer l’exploit.”
Vous avez manqué les 24 Heures de Daytona en LMP2 à cause d’un test COVID-19 positif. Vous regardez toujours du côté du prototype ?
“Je regarde toutes les opportunités possibles. Je suis passé tout près de rouler à Barcelone lors des essais de pneumatiques. Malheureusement, c’était compliqué à mettre en place avec le déplacement à Sebring qui se profilait. Je suis clairement à la recherche d’un volant en LMP2 dès cette année.”
On vous verra aux 24 Heures du Mans en août ?
“Je l’espère bien. La nouvelle date correspond plus à mon calendrier.”
Vous allez attaquer la saison européenne avec le GT World Challenge Europe chez GPX Racing. Vos attentes sont grandes ?
“Avec Matt et Earl, nous avons un trio capable de jouer la victoire sur chaque meeting. Tout est réuni pour bien figurer. L’apport de ART Grand Prix est un plus. Nous sommes allés les visiter et on sent de suite qu’on est dans une équipe top niveau.”