Matthieu Lahaye : “L’Asian Le Mans Series est un pas de plus vers Le Mans”

#17 ULTIMATE (FRA) NORMA M30 NISSAN LMP3 MATHIEU LAHAYE (FRA) JEAN BAPTISTE LAHAYE (FRA) FRANCOIS HERIAU (FRA)

Matthieu Lahaye dispute cette année l’European Le Mans Series avec son frère, Jean-Baptise, et François Heriau au volant de la Norma M30 #17 d’Ultimate. Les trois hommes sont montés sur leur premier podium cette saison il y a quelques semaines à Silverstone. Depuis, ils ont annoncé leur présence sur la Ligier JS P2 de Panis-Barthez Compétition pour disputer la saison 2018/2019 d’Asian Le Mans Series. Entretien avec Matthieu Lahaye qui compte aussi quatre participations aux 24 Heures du Mans avec une 2e place en LMP2 en 2010 comme meilleur résultat.

Comment se passe la saison ELMS en LMP3 jusqu’à présent ?

« Ca se passe mieux car le début d’année a été compliqué. Nous avons changé de châssis en début de saison passant de la Ligier JS P3 à la Norma M30. Cela nous a handicapés au départ car il a fallu s’habituer à la Norma et à ce changement. Au niveau performance, nous sommes maintenant bien avec deux poles (Red Bull Ring et Monza) et une première ligne (au Paul Ricard) depuis le début d’année. Il nous manque maintenant la réussite car, à Monza et au Red Bull Ring, nous avons été accrochés et au Paul Ricard, un souci de faisceau nous a handicapé. Cependant, nous sommes de mieux en mieux comme on l’a prouvé avec notre premier podium à Silverstone (3e) ! Grâce à cela, nous avons fait une bonne opération au championnat, nous ne sommes qu’à 11 points de la 2e place au niveau des équipes et sommes 7e chez les pilotes. »

Quelles sont les différences entre la Ligier JS P3 et la Norma M30 que vous avez pilotées ?

« La différence est surtout au niveau pilotage car l’une a une direction assistée électrique, l’autre hydraulique. La Ligier est vraiment une super voiture, mais Norma a eu un an de plus pour gommer les petites imperfections. Les deux autos sont très rapides, mais Norma avait besoin de trouver des équipes pour faire rouler ses voitures et obtenir le plus d’informations possible. C’est pour cela que les contacts avec Yann Belhomme se sont créés ! »

Vous venez d’annoncer votre implication en Asian Le Mans Series. Pourquoi ce championnat ? Comment se sont faits les contacts avec Panis-Barthez Compétition ? 

« Nous cherchions à faire quelque chose d’autre, en LMP2, par exemple. Pendant un moment, un “mini” programme 24 Heures de Daytona, 12 Heures de Sebring et Petit Le Mans était envisagé mais ça ne faisait que trois courses. Entre temps, nous avons entendu parler de l’Asian Le Mans Series par plusieurs personnes. C’est un bon championnat, l’ACO y fait du bon travail. Simon (Abadie) m’en a parlé et nous avons entamé les discussions. Il avait l’intention d’engager une LMP2 d’ancienne génération. Je lui ai fait savoir que nous pourrions être intéressés, mais qu’il devait nous laisser le temps de réfléchir. Je le connais bien, depuis l’époque de la Formule Renault. Tech1 Racing est un peu comme une deuxième famille pour moi. Nous avons discuté et avons saisi l’opportunité ! »

Quels sont vos objectifs pour l’Asian Le Mans Series 2018/2019 ?

« Comme je l’ai précisé, je connais bien cette équipe et je sais qu’ils savent faire rouler des autos, surtout des monoplaces, et les régler. Je n’ai pas de doute là-dessus : nous aurons une auto compétitive et rapide. Nous avons un équipage identique à celui d’ELMS, je sais très bien que nous ne serons pas ridicules même s’il s’agit d’une catégorie différente. Nous sommes des compétiteurs, l’équipe Panis-Barthez Compétition aussi. Nous voulons donc gagner ! »

Est-ce une marche supplémentaire vers le LMP2 en 2019 ?

« Oui nous aimerions bien, mais ce programme Asian Le Mans Series empiète bien entendu sur notre budget de l’année prochaine. Donc, le LMP2 en 2019 sera compliqué, mais on regarde ce que l’on va faire. Pourquoi ne pas faire un one shot avec une LMP2 nouvelle génération en Europe ou aux Etats-Unis ? En ce qui concerne l’ELMS 2019 en LMP3, nous ne savons pas encore. Nous attendons, entre autres, le calendrier (qui devrait être dévoilé à Spa lors de la prochaine manche, ndlr) car faire toujours les mêmes circuits est un peu lassant. »

Votre but est-il d’amener votre frère, Jean Baptiste, et François Heriau aux 24 Heures du Mans, épreuve que vous connaissez bien ?

« Tout à fait. Les 24 Heures du Mans sont le but initial et final. Nous avons toujours eu cette course en tête. L’une des conditions était de faire progresser Jean Baptiste et François car Le Mans est une course tellement difficile que l’on peut se faire vite peur si on est mal préparé. Nous voulons y aller et que ce ne soit que du plaisir. C’est aussi pour cela que nous avons démarré par l’ELMS puis maintenant l’Asian Le Mans Series qui est un pas de plus vers Le Mans. Cependant, faire Le Mans signifie aussi une escalade du budget. Nous avons chacun un métier et peu de temps pour rechercher des partenaires. »