Le “Super Sebring” a permis à plusieurs pilotes de disputer quasiment l’équivalent d’une course de 24 heures. Matthieu Vaxiviere était de ceux-là. Le Limougeaud a d’abord roulé en FIA WEC sur les 1000 Miles de Sebring sur l’ORECA 07/TDS Racing avant de faire ses premiers pas aux 12 Heures de Sebring sur la Cadillac DPi-V.R/Wayne Taylor Racing. Si la course WEC a été compliquée, celle en IMSA a été plus positive avec une belle 2e place en compagnie de Jordan Taylor et Renger van der Zande. Les Américains ont vite appris à connaître Matthieu Vaxiviere.
Au final, plus de 300 tours ont été bouclés, soit environ 10 heures de piste. Un sacré challenge ! Pas le temps de se reposer puisque c’est maintenant une séance d’essais à Misano qui l’attend sur l’Aston Martin Vantage GT3/R-Motorsport. Nous avons tout de même réussi à l’attraper entre deux vols pour faire le bilan de son expérience sur son “Super Sebring”.
Dans quel état êtes-vous après ce meeting marathon ?
“C’était l’un des week-ends les plus durs de ma carrière. J’ai bu autant de litres d’eau que de minutes passées au volant dans les deux prototypes (rires). Je dois beaucoup à mon entraînement physique chez 3.2.1 Perform. Cela passe par du sport quotidiennement : gainage, cardio, vélo, musculation. On commençait tôt chaque matin pour terminer tard le soir. Je dormais 5 à 6 heures par nuit. Une fois rentré, on revient vite à la réalité et je suis déjà concentré sur la prochaine course.”
Que retenez-vous de votre première expérience chez Wayne Taylor Racing ?
“Nous pouvons être satisfait de cette 2e place car nous n’avions pas la voiture pour gagner. Après les 12 Heures de Bathurst, je termine encore deuxième. L’équipe est une belle rencontre sachant que pour moi c’était un peu stressant au début car je n’avais pas le recul nécessaire pour savoir ce qu’ils voulaient de moi. Le timing était serré avec aucun temps mort à partir du mercredi.”
Passer de l’ORECA à la Cadillac n’a pas été trop compliqué ?
“Le ‘switch’ dans la tête se faisait assez vite. Il fallait se reconcentrer très vite. Lors de la première séance d’essais, il me fallait un tour pour me caler. Par la suite, c’était quasiment instantané.”
Les deux prototypes n’ont rien à voir sur le plan du pilotage ?
“Les deux se pilotent différemment. La LMP2 est très bien en aéro avec un traction control identique pour tout le monde. La DPi est plus confortable car il est possible de développer en profondeur le travail sur les suspensions, ce qui rend l’auto plus facile sur les bosses. On peut aussi jouer sur le traction control. L’attaque du freinage est différent. La Cadillac est vraiment efficace, j’ai pris beaucoup de plaisir à son volant et je suis impatient d’être à Watkins Glen.”
La préparation dans l’équipe est la même ?
“La façon de travailler est différente, notamment dans l’approche du meeting. Il y a beaucoup de travail sur le set-up de la voiture. Le travail réalisé en amont m’a permis de gagner en performance durant la course. J’estime avoir rempli mon contrat. En cinq relais, je n’ai pas raté une seule corde.”
Le physique a été mis à rude épreuve ?
“La Cadillac n’est pas plus physique car elle est plus souple sur les bosses. J’étais un peu sur la défensive au début car tout était nouveau pour moi. La chaleur était bien présente toute la semaine. La Cadillac n’est pas équipée de la climatisation, ce qui permet de gagner 10 kg. J’ai commencé par un double relais puis un triple. Je n’ai rien lâché sur la piste.”
Cap sur le GT ?
“Monza va vite arriver et je m’attends à une belle saison Blancpain GT Series. Nous avons une bonne équipe et un équipage solide. J’entends très bien avec Max (Martin) et Matt (Parry) est une belle découverte. Le trio est costaud. Les premiers roulages ont été positifs sur le sec et sous la pluie. On verra en fonction de la BOP car on sait que c’est toujours un peu compliqué d’étalonner les nouvelles autos vu qu’il n’y a pas de recul. Le championnat est tellement serré.”