Maxime Martin (ROWE Racing) : “Le GT reste ma base”

#99 ROWE RACING (DEU) BMW M6 GT3 MAXIME MARTIN (BEL)

Fidèle à la catégorie GT3 depuis maintenant près de dix ans, Maxime Martin fait son retour dans un championnat labellisé SRO cette saison sur une BMW M6 GT3 du ROWE Racing. Le vainqueur des 24 Heures de Spa 2016 partage son année entre DTM et Blancpain GT Series. Absents à Monza pour cause de course qualificative des 24 Heures du Nürburgring, Maxime Martin, Alexander Sims et Philipp Eng comptent bien débuter par un bon résultat en Endurance après la bonne tenue des M6 GT3 le week-end dernier à Brands Hatch en Sprint Cup.

C’est toujours un plaisir de venir rouler sur une course d’endurance ?

“J’arrive à 30 courses de 24 heures dans ma carrière. Cela va du Mans à Daytona en passant par Spa, le Nürburgring, la Fun Cup et les 24H 2 CV. Spa reste quelque chose de particulier pour moi. Je n’ai pas roulé depuis les 24 Heures de Spa 2016 dans la série Endurance. Je découvre ce week-end les nouvelles gommes Pirelli. Arriver dans un championnat aussi relevé en cours de saison n’est pas évident.”

Quel est votre sentiment sur le championnat Blancpain ?

“Aujourd’hui, de plus en plus de constructeurs sont impliqués plus ou moins directement. Cette présence est renforcée avec le développement des 24 Heures de Spa. La classique belge prend de plus en plus d’ampleur dans le paysage GT. Cette course à elle seule renforce le championnat. Le seul point négatif est que le GT3 arrive au même niveau que le GT1 de la grande époque. Tout est une histoire de cycle. Je suis content de revenir rouler dans un championnat SRO où je connais beaucoup de monde. Le GT reste ma base, c’est là où j’ai lancé ma carrière. Tous les championnats deviennent des championnats de spécialistes et la Blancpain GT Series n’échappe pas à la règle. C’est un peu comme le DTM.”

#99 ROWE RACING (DEU) BMW M6 GT3 PHILIPP ENG (AUT) FELIX DA COSTA (PRT)

On est loin de l’époque Morgan Aero8 GT3 de 2008…

“(sourire). L’écart entre les GT3 de 2008 et 2017 est énorme. Je me souviens avoir remporté la catégorie GT3 aux 24 Heures de Spa avec une pole en 2.29 mn. Maintenant, on arrive à 2.17. Tout cela en seulement dix ans. Cependant, on est loin du pilotage d’une GT1. L’esprit général est comparable, pas le pilotage. Il n’y avait pas d’ABS, une boîte de vitesses traditionnelle, des freins en carbone. Un conducteur lambda peut rouler dans une GT3, aller vite est une autre histoire. Conduire une auto DTM est impossible.”

Les GT3 ont passé le cap de la simple course sprint ?

“Cela devient de plus en plus dur de faire la différence en piste. Les GT3 sont faites pour pousser durant 24 heures. En 2009, nous avons remporté la catégorie à Spa sur une Ford GT/Matech avec un rythme de course de 2.28 mn. Ce n’est plus une évolution mais une révolution.”

On retrouve cette même révolution en VLN ?

“En VLN, les GT3 vont toujours très vite même si l’absence des pneus confidentiels avait pour objectif de ralentir les autos. Sans cela, nous allons aussi vite, voire même plus. Nos autos vont plus vite, ce qui n’est pas le cas des petites cylindrées. Il faut donc redoubler d’attention. Peut-être que le futur passe par le GT4 avec des autos plus aseptisées et moins chères. Le produit GT3 est optimisé au maximum. Tout est fait pour que les différences entre les autos soient infimes.”

N’est ce pas le revers de la médaille ?

“Au début du GT3, les différences étaient énormes. La Morgan Aero 8 n’avait ni ABS ni traction control. Lors d’une séance d’essais à Spa avec la Ford GT GT3, nous avons gagné une seconde rien qu’en jouant sur l’ABS. Les autos vont plus vite avec plus d’assistance pour le pilote. Les gentlemen ont eux aussi haussé le niveau. Il y a encore quelques années, un gentleman freinait au panneau 150 mètres contre 100 mètres pour un professionnel. Maintenant, tout le monde freine au panneau 100 mètres. L’écart entre les gentlemen et les professionnels s’est considérablement réduit sans forcément avoir un meilleur niveau de pilotage.”