Vainqueur des 12 Heures de Bathurst en compagnie de Jules Gounon et Jordan Pepper en février dernier, Maxime Soulet est comme ses collègues pilotes, il prend son mal en patience. Le Belge attend la reprise de la saison qui doit passer par le GT World Challenge Europe Powered by AWS sur une Bentley alignée par K-PAX Racing, mais aussi l’Intercontinental GT Challenge chez Bentley Team M-Sport. Rouler pour une équipe américaine par les temps qui courent peut poser des problèmes du fait des conditions de voyage mais le natif de Uccle se veut confiant. Par chance, son programme 2020 ne comprend pas de championnat américain cette année.
Vous êtes prêt à reprendre la compétition ? Pas trop tendu ?
“Le nouveau calendrier SRO a été annoncé et il me semble réaliste. Même si Imola se déroule à huis clos, ce n’est pas très grave. Il faut que les courses reprennent pour la santé des équipes et de tout le paddock. On peut voir que plusieurs équipes ont déjà repris le chemin des circuits, ce qui est un signe positif.”
Rouler pour K-PAX Racing peut poser problème ?
“Pas pour le matériel qui est basé en Allemagne. Le souci est que l’équipe ne peut pas revenir en Europe mais j’espère que nous pourrons boucler quelques journées d’essais avant le début du championnat. Arriver à Imola sans avoir roulé au préalable serait compliqué car on commence la saison par un circuit qu’on ne connaît pas. K-PAX a été contraint de rentrer aux Etats-Unis dès le début des essais GT World Challenge Europe, donc nous n’avons pas pu rouler.”
M-Sport pourrait alors remplacer K-PAX ?
“C’est quelque chose auquel j’ai pensé mais je n’ai pas la réponse de savoir si cela peut se faire. Il faut aussi que l’équipe puisse venir d’Angleterre et repartir. Même si le calendrier a été annoncé, l’incertitude reste présente.”
K-PAX Racing était prêt à relever ce nouveau challenge ?
“Je n’ai pas la moindre crainte sur les capacités de K-PAX Racing à faire les choses bien. L’équipe se donne les moyens de ses ambitions avec l’envie de gagner des courses. Tout le staff est américain, seul mon ingénieur est français mais il habite aux Etats-Unis depuis 20 ans.”
Comment s’est déroulé votre confinement en Belgique ?
“On pouvait faire du sport en extérieur, ce qui m’a permis de faire du vélo et de courir. J’ai aussi un fils de 8 mois qui prend beaucoup d’énergie (rires). L’année passée, je n’étais jamais chez moi et là je passe trois mois à la maison. Il faut rester positif et aller de l’avant.”
Décrocher un volant officiel en GT3 a pris du temps. Avant cela, vous rouliez en GT1. Vous en gardez de bons souvenirs ?
“Niveau pilotage, la GT1 c’était quelque chose. C’était une de mes plus belles périodes sur le plan du pilotage. La Corvette C6.R était une auto de folie. Disputer les 24 Heures de Spa à son volant est quelque chose que tu ne peux pas oublier. J’ai encore en mémoire l’année où je roulais avec Oliver Gavin, Bert Longin et James Ruffier chez SRT. Quand tu descendais la pitlane avec le limiteur, le bruit était incroyable. Les doubles relais contre la Maserati MC12 étaient épiques. On tournait de nuit en 2.15 mn. La Corvette C6.R n’était pas une auto à mettre entre toutes les mains.”
Le GT1 vous a permis de vous faire connaître ?
“J’ai eu la chance de rouler chez SRT, l’équipe de Patrick Selleslagh. Quand il manquait un pilote à la dernière minute, Patrick faisait appel à mes services. Je me rappelle avoir découvert la Corvette C5-R aux 24 Heures de Zolder. Je n’avais jamais fait de monoplace puissante car je venais de la Fun Cup, Formule Renault 1.6 et Mini Cooper Challenge. SRT cherchait un pilote avec un petit budget. Finalement, on gagne la course et par la suite SRT cherchait un pilote pour les 24 Heures de Spa. Le GT1 m’a permis de me montrer.”
Avec le GT3, on est tout de même loin du GT1…
“Il était inconcevable d’avoir autant de GT1 qu’il y a de GT3 maintenant. Au fil des années, les GT3 sont devenues de vraies voitures de course. Personnellement, je prends beaucoup de plaisir à rouler dans la Bentley Continental GT3. Mon seul regret reste la présence de l’ABS même si cela permet aux gentlemen d’être là et je le comprends. Il faut vivre avec son temps.”
Il faut vivre avec son temps mais on ne vous voit pas sur les courses en ligne…
“Selon moi, le virtuel ne reflète pas la réalité. L’année passée, j’ai roulé sur simulateur pour apprendre certains circuits américains. Je faisais une dizaine de tours pour apprendre les virages afin de ne pas arriver dans l’inconnu. Je n’ai jamais roulé plusieurs heures. Rouler sur simulateur ne m’apporte pas un plus en tant que pilote. Quand je discute avec des pilotes qui jouent, ils me disent que le pilotage n’est pas comme dans la réalité. Je ne veux pas prendre de mauvaises habitudes mais je comprends tout à fait les sim racers. Actuellement, j’ai un simulateur au milieu de mon salon et j’aime bien jouer à Dirt Rally 2 où je sue plus que dans une voiture de course (rires). N’ayant jamais fait de rallye, je vois cela différemment et je ne risque pas de prendre la moindre mauvaise habitude…”