Compte tenu de la période actuelle, les gentlemen auraient pu tirer un trait sur la compétition afin de se recentrer sur leurs activités professionnelles. Par chance, beaucoup ont décidé de lier les deux et de ne pas quitter le navire en pleine tempête. Michaël Blanchemain fait partie de ceux-là. Après une reprise en douceur en 24H Series avec son pote Christophe Hamon, c’est le GT World Challenge Europe Powered by AWS qui l’attendait à Imola sur une Audi R8 LMS/Saintéloc Racing, avec Clément Seyler et Arthur Rougier, alignée en Pro-Am. Pour ce premier run de la saison, le trio est reparti avec la 3e place de la catégorie Pro-Am. De quoi rassurer Michaël Blanchemain…
On vous avait quitté au Paul Ricard en mars dernier lors des essais GT World Challenge Europe. Vos plans ont changé depuis mars ?
“Déjà en mars, la situation était étrange. J’étais parti sur un programme GT World Challenge Europe en Pro-Am avec Steven Palette et le FFSA GT, toujours chez Saintéloc Racing, avec Franck Leherpeur. Tout cela pour bénéficier d’un budget global dans la même équipe. J’ai roulé le jeudi au Paul Ricard où tout s’est très bien passé. On sentait que quelque chose allait arriver et j’ai passé mon vendredi au téléphone pour mon travail (Michaël dirige BLB, entreprise de déménagement d’entreprise, ndlr). J’étais trop préoccupé pour rouler. J’ai été contraint par la suite de revoir mon programme.”
Vous avez repris la compétition par une course de 24 heures. Plutôt étonnant…
“Il a déjà fallu gérer le confinement et la reprise. J’ai eu l’opportunité de disputer les 24 Heures de Portimao en juin sur une Audi RS 3 LMS TCR avec mon ami Christophe Hamon. C’était un super week-end car cela a permis de reprendre la compétition sans stress car il y avait peu d’autos en piste.”
Tout l’inverse d’Imola…
“Le GT World Challenge Europe est un championnat magnifique avec beaucoup de monde en piste et du très haut niveau. J’ai la chance de rouler pour Saintéloc Racing qui sait mettre en confiance ses pilotes. On sent tout de suite tout le professionnalisme de tous les mécaniciens et des ingénieurs. Il n’y a pas le moindre jugement alors que tu es le pilote Am.”
Vous trouvez cela intéressant que le Am puisse disputer sa propre qualification ?
“La qualification n’est pas quelque chose de simple car c’est très court. Le travail du Bronze fait que tu peux gagner ou perdre six ou sept places. Le trafic est important, alors tu as tendance à laisser passer. Dans le tour suivant, tu penses pouvoir te lâcher et tu laisses passer pour ne pas gêner. Ensuite, on te dit que la séance est terminée. Je reste déçu de ma qualification (42e au temps moyen des trois pilotes, ndlr).“
Le résultat prouve que la qualification n’a pas vraiment d’importance sur une course de 3 heures…
“C’est ce que dit Fred Thalamy. Terminer 3e en Pro-Am est très satisfaisant pour moi. J’ai découvert deux très bons coéquipiers très jeunes et très sympas. Arthur et Clément ne m’ont pas mis la pression. Je ne connaissais pas Imola qui reste un circuit à l’ancienne. Durant mon relais, j’ai pris le départ et connu plusieurs relances après les neutralisations.”
Compte tenu de la situation actuelle, on pouvait craindre sur l’avenir des pilotes Am. Être présent est important pour vous ?
“C’est vital que les Am soient présents. La situation que nous traversons pourrait bien diminuer l’implication des constructeurs et donc des voitures Pro. Il ne faut pas perdre les Am. SRO Motorsports Group ne met pas de pression sur les gentlemen. On le voit quand il y a un incident en piste où le pilote professionnel est le plus souvent pénalisé.”
Vous conservez le même équipage toute la saison ?
“Cela devrait bouger car Steven (Palette) ne pouvait pas être à Imola et il ne sera pas au Nürburgring. En Allemagne, Pierre-Yves Paque et Clément Seyler seront à mes côtés. Au Paul Ricard, je serai avec Pierre-Yves et Steven. On regarde aussi pour faire les Total 24 Heures de Spa en Am, ce qui n’était pas prévu initialement.”
On ne vous verra donc pas en GT4 cette saison ?
“Pas sur un programme complet. Je dois juste rouler en fin de semaine en GT Cup Open sur le Hungaroring au volant d’une Aston Martin Vantage GT4/Team Virage avec mon ami Stéphane Adler.”