Memo Rojas est le champion ELMS Pilotes en titre. Cette saison, il a décidé de ne pas aller en WEC et de remettre son titre en jeu. Le Mexicain prend beaucoup de risques car le plateau LMP2 n’a jamais été aussi fourni et relevé. Il place beaucoup d’espoir dans sa nouvelle équipe IDEC Sport et garde dans le coin de sa tête une épreuve qu’il aime par dessus tout : les 24 Heures du Mans.
Quand on mentionne l’expression « titre Pilote ELMS 2017 », Memo Rojas affiche immédiatement un large sourire et rétorque : « mon plus beau succès ! Quand je suis arrivé en Europe, j’avais deux objectifs en tête : le titre Pilotes en ELMS et remporter les 24 Heures du Mans. J’ai été titré en Rolex Sports Car Series à quatre reprises et gagné les 24 Heures de Daytona trois fois. A l’époque, on m’avait dit que c’était trop risqué de venir en Europe car je ne connaissais pas les circuits, l’ambiance. Ce fut difficile, c’est vrai, en 2016 lors de ma première saison, mais j’ai démontré, dès ma seconde année, que je pouvais remporter le titre. »
On sent que lorsque l’on évoque ELMS avec lui, ses yeux s’allument. « J’adore ce championnat déjà parce que les LMP2 actuelles sont très sympas à piloter. Ensuite, le format de course y est différent. La vitesse est plus importante en Europe que la stratégie. Aux USA, vous avez les « full course yellow », les safety cars. Ici vous devez donc pousser et être rapide tout le temps et j’adore ça. »
Cependant, l’ELMS n’a pas été son premier choix pendant l’intersaison. « Mon but était de faire le WEC, mais, malheureusement, ce fut difficile de trouver un bonne option qui me permettait de me battre pour le championnat et le remporter. Cette année, avec la Super Saison, les budgets sont plus importants et il est difficile de trouver des partenaires. Au final, j’ai préféré repartir en ELMS pour défendre mon titre. Cependant, le WEC reste dans un coin de ma tête ! »
Après avoir été titré avec G-Drive Racing l’an dernier, il a intégré une nouvelle structure en 2018. « Je suis ravi d’intégrer une équipe comme IDEC Sport et je tiens à remercier Patrice Lafargue et Nicolas Minassian d’avoir cru en moi. Lors de cette semaine passée au Paul Ricard, j’ai appris quelques mots en Français et tout le monde a vraiment été gentil avec moi. Quand j’ai des difficultés, ils me parlent anglais et, de mon côté, j’essaie d’apprendre le Français. Nous avons plusieurs nationalités au sein de l’équipe dont un ingénieur anglais. En tout cas, je suis très content d’être dans ce team qui a réuni une excellente équipe.»
Avec ses deux coéquipiers, il fonde beaucoup d’espoir dans la conservation de son sacre. « Avec Paul Loup (Chatin), nous sommes deux anciens champions ELMS. Pour être titré, il faut certes être rapide mais surtout être régulier. Il faut savoir garder la tête froide. Pour ce qui est de Paul (Lafargue), il fait un travail incroyable. Nous voulons gagner des courses et nous battre pour le championnat. Certes, ce sera plus difficile cette année car L’ELMS est incroyable. C’est l’une des grilles les plus compétitives que j’ai connue ces dix dernières années. Sur les 20 voitures, 10 peuvent gagner. Il n’y a pas de favori, ce sera très dur mais aussi très excitant. »
Comme il l’a mentionné, son deuxième rêve n’a pas encore été accompli : remporter les 24 Heures du Mans. « Je vais faire Le Mans pour la 3e fois de ma carrière et consécutivement. Il s’agit de la course la plus dure à gagner. L’année dernière, la voiture était bien mais malheureusement, on a connu un souci technique très tôt. Ce fut l’une des épreuves les plus difficiles de ma carrière car faire 23 heures en queue de peloton, c’est douloureux. J’espère que cette année, avec le travail que nous fournissons, nous pourrons avoir une bonne chance de gagner Le Mans. »