Des pilotes qui n’ont pas eu la carrière qu’ils méritaient, il y a en des tas. Parmi ceux-ci, on peut certainement citer Milos Pavlović. A 38 ans, le Serbe, né à Belgrade en Yougoslavie, a tutoyé la Formule 1 au début des années 2000. Il décrit lui-même sa carrière en dent de scie. Depuis 2014, Milos Pavlović roule sur une Lamborghini. Il dispute cette saison le Lamborghini Super Trofeo Europe chez Bonaldi Motorsport en compagnie de son compatriote Petar Matić.
La carrière de Milos Pavlović débute le 31 août 1991 dans son pays sur la piste de karting de Kruševac. L’aventure en karting durera six ans. Dès 1992, deux titres nationaux viennent le récompenser. La Yougoslavie ne lui permettant pas de s’exprimer à haut niveau, il décide de partir en Italie. En karting, dès l’âge de 12 ans, Pavlović décroche le titre de champion régional dès 1993 avant une place de vice-champion d’Europe l’année suivante assortie d’une 3e place au Championnat du Monde. A 14 ans, Pavlović est au top de sa forme en étant le plus jeune pilote à rafler le très convoité Ayrton Senna Trophy qui lui ouvre les portes des Masters de Bercy.
« Ma carrière a été une véritable montagne russe depuis le début, mais je suis très heureux de ce que j’ai accompli », a déclaré Milos Pavlović. « J’ai fait le championnat du monde de Karting en 1996 et, à l’époque, ce n’était qu’une seule course. Donc, il fallait y aller et gagner. J’ai probablement mené moins d’un tour, mais c’était ce qu’il fallait faire pour gagner ce genre de courses. J’étais, à mon avis, face à l’un des meilleurs pilotes de ma génération, à savoir Giorgio Pantano. Il y avait aussi Jenson Button, James Courtney et Fernando Alonso. C’était un moment spécial. »
En 95 courses de karting, le Serbe en a remporté 26 ainsi que 15 deuxièmes places et 29 troisièmes places. La suite passera par la monoplace en Angleterre dans le championnat Formula Vauxhall. « Ensuite, avec le passage en monoplace, j’ai dû décider si j’allais faire une carrière hors du sport automobile », explique le Serbe. « Alors, j’ai déménagé à Milton Keynes en Angleterre et j’y suis resté quatre ans. » Une erreur de management en F3 ne lui a pas permis de transformer l’essai.
C’est ensuite un retour en Italie qui l’attend où il rafle le titre F3 chez Target Racing en 2002, ce qui lui donne les points nécessaires de la Super Licence pour la Formule 1. Sans argent pour passer en F3000, Michel Lecomte le fait rouler chez Epsilon by Graff en World Series Light.
Une fois de plus, les finances ne sont pas au rendez-vous même si sa saison en 2007 chez Draco se termine au 3e rang derrière Alvaro Parente et Ben Hanley. Il laisse Filipe Albuquerque et Sebastian Vettel derrière lui.
« Très souvent, je n’avais pas le budget pour faire de la course, mais d’une manière ou d’une autre, j’ai réussi à rouler », précise-t-il. « Quand j’étais en Angleterre, j’avais probablement la moitié du budget dont j’avais besoin et ensuite c’était la même chose quand j’étais en Renault World Series en 2005. Je me demande souvent maintenant : « Comment diable as-tu eu le courage de le faire !? » Quoiqu’on en dise, c’étaient de bonnes années. »
Début 2010, Milos Pavlović pense toucher au but en signant un contrat avec USF1, mais l’équipe sera en proie à des soucis financiers. La F1 se refuse à lui. On le verra en 2011 et 2012 sur une Ford GT en World GT1.
Il faudra attendre 2014 pour le revoir en compétition à haut niveau. Pavlović roule avec Edoardo Piscopo en Lamborghini Super Trofeo Europe où le tandem décroche la couronne. Le constructeur italien le repère et il participe au développement de la Huracan GT3. La marque le fait rouler en ADAC GT Masters dès 2016 chez Bonaldi Motorsport avec Patrick Kujala. Depuis 2014, son destin est lié à Lamborghini.
« Lamborghini m’a pris sous son aile après avoir fait quelques courses en Super Trofeo en 2011, et ils m’ont très bien accueilli dans la famille », souligne le Serbe. « Je travaille pour Lamborghini, ils me donnent un salaire même si le seul regret est de ne jamais être devenu pilote officiel, ce qui est dommage. Mais c’est la configuration chez Lambo et la série Super Trofeo est fantastique car elle offre à de nombreux jeunes pilotes, en particulier venant de la monoplace, la possibilité de tenter une carrière en GT. »