A tout juste 28 ans, Mirko Bortolotti fait partie des ténors de la catégorie GT3. Promis à un bel avenir en monoplace, sa carrière s’est arrêtée à un test en Formule 1 sur une Ferrari en 2008 où il a étonné tous les observateurs. Williams, Ferrari, Toro Rosso l’ont pourtant fait rouler en essais sans lui faire confiance en course. Après un titre en FIA Formule 2 (2011), Mirko Bortolotti a fait connaissance avec le GT en 2012 en disputant quatre courses ADAC GT Masters sur une BMW Z4 GT3/Schubert Motorsport. Le passage en Renault Megane Eurocup Trophy l’année suivante s’est traduit par un titre. L’Italien fait dans la foulée ses classes chez Lamborghini en Super Trofeo avant de faire partie du programme GT3 dès l’origine.
Soutenu par Lamborghini Squadra Corse, Mirko Bortolotti reste sur un titre en Blancpain GT Series Endurance, sans oublier une victoire de catégorie aux 24 Heures de Daytona en janvier dernier. 2018 passera par une nouvelle saison sur une Lamborghini Huracan GT3 du Grasser Racing dans trois championnats. Entretien avec un pilote heureux…
Troisième à Dubai, vainqueur à Daytona, 2018 commence de la meilleure des façons…
« Cette victoire à Daytona représente beaucoup pour moi. Nous sommes partis en fond de grille, ce qui rend ce succès encore plus sensationnel et spécial. Décrocher la première victoire de Lamborghini sur une course de 24 heures en étant italien est forcément très émouvant. Je suis très fier de tout le travail accompli et du résultat final. La Rolex était la cerise sur le gâteau. »
Place maintenant à la Blancpain GT Series. Limiter le nombre de GT3 en Pro est une bonne idée ?
« Pour être tout à fait honnête, le niveau de la compétition de la Blancpain GT Series est extrêmement relevé. Avoir 26 ou 30 autos en Pro ne fait pas vraiment la différence. Cela fait une différence pour les engagements Pro-Am et Am, et nous devons respecter cette décision. Il est important de garder un œil sur les gentlemen en leur donnant l’espace qu’ils méritent mais aussi un certain respect. »
Vous roulerez toujours avec Andrea (Caldarelli) et Christian (Engelhart). C’est un avantage de reconduire le même trio ?
« Nous sommes une équipe solide avec un objectif commun, tout le monde met beaucoup de cœur à l’ouvrage pour connaître le succès. Nous avons fait beaucoup de choses l’année passée mais nous pouvons toujours nous améliorer dans certains domaines. Nous ferons tout pour garder les points positifs et travaillerons sur les domaines qui peuvent nous amener encore plus loin. »
Il manquait une victoire sur 24 heures à la Lamborghini Huracan GT3. C’est chose faite à Daytona. Les Total 24 Heures de Spa sont maintenant l’objectif majeur ?
« L’accent est toujours mis sur la prochaine course. Spa est une course importante et, personnellement, une de mes préférées. Cependant, elle est trop loin dans le temps pour y penser maintenant. Pour le moment, le but est de bien nous préparer pour la saison qui arrive et d’être là quand il faut. »
Que pouvez-vous dire du Grasser Racing Team ?
« Le team est comme une famille, et ce depuis le premier jour. J’ai commencé à travailler avec GRT fin 2014 lors du développement de la Huracan GT3 et je me suis immédiatement senti à l’aise avec Gottfried (le patron de GRT, ndlr) et l’équipe. La même chose peut être dite pour l’usine Lamborghini avec qui ma relation a débuté avant même ma collaboration avec GRT. Je me sens ici comme chez moi et j’aime travailler dans un environnement très professionnel. »
La Lamborghini Huracan GT3 n’est plus la voiture la plus récente du plateau. Est-ce un handicap ?
« Disons que ça ne sera pas plus facile mais rien n’est impossible. Nos adversaires apportent des mises à niveau voire mêmes des autos complètement neuves. Je ne pense pas que les constructeurs feront un pas en arrière avec toutes ces nouveautés. Il sera donc encore plus important pour nous de maximiser notre potentiel et de nous concentrer sur nous-mêmes. Nous travaillons constamment sur les domaines liés à l’amélioration de la fiabilité et les très bons et récents résultats montrent que ça va dans le bon sens. »
Vous appréciez de rouler en GT3 ?
« Oui… J’adore être au maximum du feu vert au drapeau à damier. C’est ainsi que j’ai grandi et j’ai toujours interprété le sport comme cela. Je pense qu’en regardant les grands championnats comme la Blancpain GT Series ou l’ADAC GT Masters, des courses si proches et si compétitives, c’est très intéressant pour les fans. J’aime aussi le fait que dix constructeurs peuvent se battre pour des victoires au général. C’est quelque chose de vraiment unique. »
Avez-vous un rêve en sport automobile ? Les 24 Heures du Mans par exemple…
« En tant que pilote officiel Lamborghini, je vis un rêve chaque jour. La vie peut vraiment être pire. C’est un travail difficile et cela demande un dévouement maximal. Le Mans est une course spéciale et j’adorerais y courir un jour. On verra ce que l’avenir nous réserve… »