Nick Cassidy a la trajectoire d’un grand pilote. Il a presque gagné tout ce qu’il a touché : près de dix titres en karting, champion en Formule 3 Asie, doublement couronné en Toyota Racing Series Nouvelle Zélande, champion SUPER GT 2017 et un titre en Super Formula en 2019. Depuis The Bend, le talentueux Néo-Zélandais de 25 ans roule en Asian Le Mans Series et nous avons profité du meeting de Sepang pour mieux le connaitre !
Vous avez fait pas mal de monoplace dans votre carrière, de la Formule 3, vous êtes champion Super Formula 2019 et vous faites aussi du SUPER GT. Est-ce par opportunité ou par vraie volonté de faire tant de choses différentes ?
« C’est volontaire. Je suis en contrat avec Toyota et pas mal de pilotes disputent les deux championnats pour ce constructeur. Après, le SUPER GT, ce n’est pas comme du GT comme on peut l’entendre en Europe. Ces voitures ont un appui aérodynamique de fou et pas mal d’adhérence. Je trouve d’ailleurs qu’elles se rapprochent beaucoup des monoplaces, je n’ai pas l’impression d’être un pilote de GT. Donc, je ne fais pas tant de choses si différentes entre la Super Formula et le Super GT. »
Vous avez pris part à la « Dream Race » entre le SUPER GT et le DTM. Qu’avez-vous pensé de cet événement à Fuji ?
« Ce fut quelque chose de très spécial, non pas à cause du résultat (il a remporté une des deux manches disputées, ndlr), mais parce que je me suis toujours intéressé au DTM. Je trouve que c’est un championnat incroyable. Je connais cette série, j’ai roulé en F3 Europe qui était en support de certaines manches. Le SUPER GT et le DTM sont de très beaux championnat et c’était vraiment une bonne chose de pouvoir les rassembler. J’aime aussi cette mise en avant d’un seul pilote, il peut plus se mettre en valeur car en endurance, je trouve que cela a tendance à être caché au profit de l’équipage. »
Pensez-vous qu’il faudrait trouver une plateforme commune entre ces deux championnats ?
« Ce n’est pas à moi de donner mon opinion sur ce sujet, je suis pilote, pas responsable de championnat. Cependant, je trouve que le SUPER GT se dirige plus vers des règlements mondiaux. Les choses changent et je trouve que c’est une bonne chose. Si les règlements entre chaque se rapprochent de plus en plus, cela ne peut aller que dans le bon sens et encourager de nouveaux pilotes, équipes à venir. »
Vous avez disputé quelques manches d’Intercontinental GT Challenge l’an dernier. Allez-vous faire d’autres courses cette année ?
« J’ai disputé les Total 24 Heures de Spa et les 10 Heures de Suzuka en 2019. Cependant, je ne pense pas en refaire cette année. Je me suis fait un nom depuis que j’ai remporté le titre de Super Formula et je voudrais désormais être impliqué en Le Mans Hypercar, le top niveau du prototype. Je regarde toujours ce qui se passe aussi du côté de la Formule 1. Attention, il ne faut pas se méprendre. Je n’ai absolument rien contre le GT, le niveau est super relevé et les championnats sont intéressants. Cependant, j’ai l’impression d’avoir coché la case “expérience en GT”. Je veux vraiment me concentrer sur ma carrière. »
Donc pas de Total 24 Heures de Spa 2020 ?
« Ce n’est pas prévu pour le moment, non ! »
Justement, du prototype, vous en faites en Asian Le Mans Series via le LMP2 sur la Ligier JS P217 #1 d’Eurasia Motorsport (avec Masataka Yanagida et Daniel Gaunt). Comment s’est passé votre saison jusqu’à maintenant ?
« Je n’ai fait que deux courses, celle de The Bend et la manche de Sepang. Je découvre cette catégorie, je n’ai pas beaucoup roulé dans une LMP2. Pour le moment, cela se passe pas mal (il a décroché une belle pole position à Sepang le week-end dernier, ndlr), je suis plus là pour prendre de l’expérience et apprendre les prototypes. J’essaie de prendre du plaisir et de bien travailler avec l’équipe. J’aime bien l’ambiance, c’est plus relax que dans d’autres championnats.»
Nous avons cité le SUPER GT, la Super Formula. Est que ce qu’une LMP2 est différente à piloter ?
« Oui, c’est un peu différent. La voiture est un peu plus “paresseuse” dans les virages à faible vitesse. Lorsque l’on est dans des virages rapides, l’équilibre de la voiture est bon. Par rapport à ce que j’ai vécu en GT3, le LMP2 se rapproche plus du SUPER GT et de la Super Formula. C’est donc un peu plus facile pour moi. Cependant, il y a pas mal de petites choses différentes, j’ai vraiment besoin d’apprendre ! »
Si l’équipe obtient une invitation aux 24 Heures du Mans en juin, serez-vous là ?
« Non, malheureusement. J’adorerais disputer les 24 Heures du Mans surtout que j’aimerais rouler en LMP1 ou en Hypercar dans un avenir très proche. Cependant, il y a un clash de date au niveau de la Journée Test. Cela fait mal, cela me bloque car, pour la course, je suis libre ! »
Comme on l’a dit, vous êtes plus typé « sprint ». Vous découvrez l’endurance. Qu’aimez-vous dans cette discipline ?
« Ce que j’aime déjà, c’est que le niveau y est très relevé et vous roulez avec de super voitures comme ces LMPP2 ou encore les LMP1 qui sont très rapides. L’aspect compétition est bien présent et ce sont des autos qui demandent que vous poussiez tout le temps. C’est vraiment sympa. »
Après l’Asian Le Mans Series, quel sera le reste de votre programme 2020 ?
« Je suis confirmé pour rouler à nouveau en SUPER GT. Je vais donner tout mon possible car cela fait deux ans de suite que je finis deuxième. Au niveau de la Super Formula, je ne suis pas encore à 100% certain pour le moment, mais j’aimerais vraiment être en mesure de défendre mon titre. Je dois soigneusement choisir ma prochaine équipe »
Dans quelle direction souhaitez-vous évoluer dans le futur ?
« La Formule E est un championnat qui grandit. L’IMSA, l’ACO et le WEC se sont rapprochés et ont créé une plateforme commune avec le LMDh. Je trouve ces deux directions intéressantes, je veux me laisser toutes les chances de les disputer. Mon contrat avec Toyota n’est que d’un an pour le moment. »