Nick Tandy a terminé 2e des dernières Total 24 Heures de Spa sur la Porsche 911 GT3-R #998 de ROWE Racing qu’il partageait avec Patrick Pilet et Fred Makowiecki. Il a été l’un des hommes forts de la fin de course avec Kevin Estre sur la Porsche victorieuse. Nous sommes revenus avec lui sur cette course…
Vous avez commencé la course par une pénalité…
« Patrick (Pilet) est sorti des stands chaussé de pneus slicks et il a amélioré le secteur de près d’une seconde alors que la course était sous drapeau jaune. Nous avons pris un drive through, nous avons protesté, mais nous l’avons effectué. Cela a dû nous coûter 75 secondes et, au final, nous étions à un tour et demi ou quelque chose comme cela. Nous avons manqué une opportunité au début de la course. Cependant, ce n’est pas cette pénalité qui nous fait perdre l’épreuve. Nous avons perdu du temps pendant la nuit et nous ne sommes jamais réellement revenus. Je ne sais pas pourquoi ! »
Comment s’est passée votre fin de course ?
« Il apparaît que nous avons été plutôt malchanceux à certains moments, c’était un peu la loterie. Je connaissais la situation lorsque je suis monté dans la voiture à la fin. J’espérais que cela resterait tout le temps au vert dans les dernières heures et qu’il pleuve ou que les conditions soient entre les deux car sur le sec, vous ne pouvez pas récupérer 90 secondes. Par contre, quand il pleut ou que c’est gras, il y a toujours des opportunités pour faire quelque chose. A la radio, on me disait que nous avions de bonnes chances de faire un podium. Il y a eu une belle bataille avec la Mercedes AMG-GT3 #4 (de Black Falcon) et l’Audi R8 LMS #1 (de Team WRT). Ça bruinait, nos temps étaient de cinq à sept secondes moins vite. Je savais que nous avions notre chance, que si j’étais plus rapide, je mettrais la pression sur le pilote devant. Je suis passé de 45 secondes de retard à 22 ! Mais je savais très bien que Kevin (Estre) était averti de l’écart au fil des tours et qu’il gérait son avance. Mais, vous ne savez jamais ce qui peut arriver. Quand les conditions sont comme celles-ci, vous n’abandonnez jamais ! Cependant, dès que le Safety Car est apparu, que j’ai vu le trafic qui était devant moi, j’ai su que les choses étaient faites entre Kevin et moi. »
Étaient-ce les pires conditions que vous n’avez jamais vues en course ?
« Non surtout comparées à celles rencontrées aux 24 Heures du Nürburgring 2018. En même temps, je n’étais pas au volant lorsque les conditions ont été les pires ici à Spa. De toute façon, dès qu’il pleut, qu’il fait nuit et qu’on est sur un circuit rapide, les risques potentiels sont très grands. La visibilité est toujours difficile et il y a des choses que vous ne contrôlez pas. Ce n’était pas pire que d’autres courses que j’ai pu faire dans le passé. C’était dur, sans aucun doute, mais c’est aussi ce que les gens aiment voir car les pilotes doivent faire face à ces conditions ! J’ai vraiment apprécié cette édition qu’elle soit sur le sec, le mouillé ou un peu des deux ! »
Porsche l’emporte, mais avec la #20 de GPX Racing et vous terminez deuxième. Etes-vous plus heureux pour la victoire de votre constructeur ou déçu par cette 2e place ?
« Quel résultat fantastique pour Porsche, c’est vraiment super d’avoir un doublé ici aux 24 Heures de Spa et, en plus, il y a cinq 911 GT3-R dans les dix premiers ! C’est l’aboutissement d’un travail acharné et constant de chacun des membres de notre équipe jour après jour. Nous avons tout donné et nous avions une bonne tactique. A la fin, nous n’avons raté que de peu la victoire. La voiture était vraiment bien, mais il a fallu se battre face à un adversaire qui avait les mêmes armes que nous ! De plus, les gars qui gagnent sont nos coéquipiers le reste de l’année, nous nous voyons tout le temps ! Par exemple, j’ai fait équipe avec Richard Lietz aux 24 Heures du Nürburgring, et j’ai déjà aussi roulé avec Kevin et Michael (Christensen). Je suis ravi pour l’équipe ROWE qui signe un podium. Nous étions venus pour gagner, c’est l’autre écurie qui l’emporte, c’est la course, mais vous êtes toujours content de voir que c’est votre marque qui gagne plutôt qu’une autre. Cela rend tous les gens, restés à l’usine, contents et motivés pour la suite de l’année. Je suis juste fier de faire partie de cette écurie et de ce programme avec cette voiture. »
Porsche a signé cinq victoires de suite et mène au championnat en IMSA. Vous en avez remporté deux et êtes 2e au championnat à huit points de vos coéquipiers et leaders (Earl Bamber / Laurens Vanthoor). Quel est votre état d’esprit avant les quatre dernières manches ?
« C’est une superbe saison, nous ne pouvons pas le cacher. Porsche est en tête du classement des constructeurs, des équipes et les deux équipages ont toutes leurs chances pour le titre. Je pense que les nouveaux pneus nous ont bien aidés et nous marquons des points à chaque fois. Ce fut une année pleine de succès, c’est incroyable et la fin de la saison devrait être intense. Les pistes qui arrivent devraient nous convenir et nous allons terminer par l’une des courses préférées, Petit Le Mans ! Je suis vraiment impatient d’y être ! »
Vous êtes associé à Fred Makowiecki et Patrick Pilet depuis pas mal de courses maintenant et vous avez gagné notamment deux fois les 12 Heures de Sebring ensemble. Quel est le secret de votre association ?
« Nous avons appris à nous connaitre tous les trois dans un monde d’endurance et je pense qu’entre nous, il n’y a pas de problème d’égo. Nous n’avons pas à nous prouver à nos coéquipiers, mais aussi aux équipes et à nos patrons à quel point nous sommes de bons pilotes individuellement. Nous travaillons super bien entre nous, ce sont de super mecs qui sont devenus de vrais amis. Nous avons une confiance absolue les uns envers les autres. Il n’y a pas de pression. Si, sur un relais la voiture n’est pas bien, que vous passez de la 2e à la 20e place, ce n’est pas un problème. Nous en parlons tous les trois et c’est tout, aucun souci ! Nous continuons à nous battre et parfois nous gagnons la course quand même. Nous avons vraiment eu de mauvaises courses, nous ne gagnons pas tout le temps, mais nous avons toujours été en mesure de le faire ! »