Nicolas Jamin évoluait pour la deuxième saison consécutive en European Le Mans Series au sein de l’équipe Duqueine Engineering (ORECA 07 #30). Le pilote français a aussi disputé les 24 Heures du Mans pour la première fois de sa carrière et développe actuellement la Duqueine D08, la nouvelle LMP3. Nous avons fait un point avec lui à Portimão…
Comment s’est passée votre dernière course de la saison à Portimão ?
« Nous avions à cœur de finir cette saison d’une belle façon. Premièrement pour montrer notre vrai potentiel, mais également pour donner de l’énergie à Yann (Belhomme, atteint d’une méningite, ndlr) ! La qualification était plutôt bonne avec le 7ème chrono, en utilisant un seul train de pneus alors que les autres en ont utilisé deux. Cela nous donnait un bel avantage pour la course. Malheureusement nous avons été touchés par la malchance une nouvelle fois avec la rupture du disque qui a provoqué le crash de Richard (Bradley). Le chat noir nous aura suivis dans le cockpit toute la saison, mais on compte le trouver et s’en débarrasser pendant l’hiver. »
Quel bilan tirez-vous de votre saison 2019 ?
« Je trouve que l’on a bien travaillé et bien progressé tout au long de la saison. Nous avons commencé un peu en dessous des autres en termes de perfo pure car nous n’avons pas fait d’essais cet hiver. Les équipes qui sont devant nous ont fait des milliers de kilomètres en passant plusieurs trains de pneus neufs par jour. Ils ont obligatoirement une connaissance des gommes et de développement sur la voiture que nous n’avons pas eus. Quand on regarde les chronos par rapport à 2018, nous avons progressé d’environ 0.5 seconde alors qu’eux, on parle d’une seconde ! Nous avons manqué un petit peu de performance en qualification, mais toujours été bien en course. En rythme pur, nous étions toujours en mesure de nous battre pour le podium. En fin d’année, nous étions mieux au niveau des chronos avec un 3e temps à Spa. Je suis globalement content, nous avons montré une progression constante tout au long de la saison. Il va falloir qu’on réussisse à concrétiser à l’avenir, mais nous avons fait du bon boulot cette année. »
Il y avait un gros événement pour vous cette année, vos premières 24 Heures du Mans…
« Le Mans a été le temps fort de ma saison, c’est certain. Ce fut un moment à part, non seulement la meilleure expérience de sport auto de ma vie, mais humainement aussi. L’équipe a fait du super travail, nous étions rapides en course. Malheureusement, on a eu une crevaison très rapidement qui nous a retardés de deux tours. Nous sommes restés dans le rythme des leaders tout au long de la course, on a fait une belle épreuve surtout pour une écurie débutante et moi en tant que rookie également. »
Vous avez aussi roulé avec la toute nouvelle LMP3 Duqueine D08 récemment. Comment est cette auto ?
«C’est une belle évolution par rapport à la Norma M30. Il y a plus de chevaux, plus d’aérodynamique globale, elle est plus facile à piloter. C’est une voiture efficace, ils ont bien bossé dessus. Je devais rouler avec hier lundi et ce mardi pour continuer le développement, mais au final ils ont eu beaucoup de demandes de la part de clients pour la tester et c’est tant mieux ! Plus de 20 pilotes l’auront essayée sur les deux jours de roulage ! Je la repiloterai en tout cas plus tard sur d’autres séances d’essais…»
Que ferez-vous l’année prochaine ?
« Je ne sais pas encore ! Normalement je vais continuer avec Duqueine Engineering en ELMS car nous avons de très bonnes relations. Il faudrait néanmoins que l’on trouve des solutions pour faire plus de séances d’essais si on veut réussir à se battre pour le championnat. J’aimerais bien retrouver un programme en parallèle car, en 2018, j’ai eu 18 courses alors que cette année seulement sept ! Idéalement, je voudrais rouler en IMSA sur les courses longues de la Michelin Endurance Cup. Cependant, les équipes ont déjà leur pilote, je pense cependant que cela sera difficile. J’ai roulé aux Etats-Unis, j’ai pas mal de contacts que je sollicite, mais cela ne se fait pas comme ça. Pourquoi ne pas essayer aussi de refaire un programme en GT World Challenge car il n’y a aucun clash de date avec l’ELMS. »