Nicolas Jamin attaque sa 4e saison en European Le Mans Series. 2021 marque un changement, le Français a changé d’équipe, il évolue désormais au sein de l’équipe championne ELMS en titre, United Autosports. Peu en veine en ce début d’année, nous avons fait le point avec le sympathique pilote français au Red Bull Ring…
Pourquoi avez-vous décidé de quitter Panis Racing pour aller chez United Autosports ?
« Je n’ai pas décidé de quitter l’équipe. Je me plaisais beaucoup chez Panis Racing, on a fait une belle saison ELMS 2020 et un très beau Le Mans. J’y ai vécu une superbe aventure humaine et je m’y sentais très bien avec les ingénieurs et mes coéquipiers. Je n’ai jamais rien eu à reprocher à l’équipe. Ce que nous avons fait avec les Goodyear l’année dernière était bien avec une 4e place au championnat et une 3e aux 24 Heures du Mans. Cependant, j’ai eu l’opportunité de rejoindre United Autosports. Je suis à un moment charnière de ma carrière avec tout ce qui va arriver en Endurance derrière. Donc avoir l’occasion de rejoindre United qui a remporté le WEC, les 24 Heures du Mans et l’ELMS en LMP2 l’année dernière, était difficile à refuser ! J’ai pris le temps d’y réfléchir, j’étais bien chez Panis Racing, mais être dans la top équipe en Endurance, la référence, ce n’était pas possible de laisser passer cela à ce moment de ma carrière. »
Ce choix est-il aussi lié à l’Hypercar et le LMDh ?
« Rouler pour une grand équipe comme United Autosports, cela aide ! Cela me donne une expérience différente, je bosse avec des ingénieurs étrangers et je vois leur façon de travailler. Comme je l’ai dit, c’est la plus grosse écurie en Endurance en LMP2, il y aura peut être une possibilité qu’un grand constructeur les contacte pour un programme en catégorie reine. Si je suis déjà dans l’équipe, que je fais du bon boulot à ce moment là, j’aurai peut être toutes mes chances d’obtenir un volant. Il y a donc une pensée derrière tout cela ! »
Comment se passent vos premiers pas ? C’est certainement différent de ce que vous avez connu avant…
« C’est clairement différent, c’est un très grosse écurie, plus importante que ce que j’ai connu en endurance auparavant. Au sein de cette grosse structure, il y a une petite équipe par voiture. Je m’entends très bien avec mes coéquipiers et mon ingénieur. Il est vrai que le niveau de professionnalisme et de standing est extrêmement haut. La voiture fonctionne très bien, on l’a vu à Barcelone même si on sait ce qui s’est passé malheureusement. En tout cas, nous avions la performance pour jouer devant et monter sur le podium. Après, on a aussi vu qu’à Spa, l’équipe gagnait encore en WEC. »
Oui car l’Autriche n’a pas non plus tourné en votre faveur..
« Je suis un peu déçu du résultat final, ce n’est pas ce que nous voulions ou ce que nous méritions. Nous avons prouvé tout au long du week-end que nous étions vraiment forts en termes de rythme. Les qualifications étaient vraiment bonnes (3e temps, ndlr). Nous avions la voiture pour gagner et, une fois de plus, nous avons montré que nous avions le rythme, la performance pour nous battre pour le championnat, mais il faut mettre toutes les pièces du puzzle ensemble. Toute l’équipe a fait un excellent travail et je veux donner un coup de chapeau à tous les mécaniciens pour avoir remis la voiture en état après l’incident de Job pour nous remettre sur la piste, ils ont fait un excellent travail. On baisse la tête et on se concentre sur la prochaine course au Castellet »
Un petit mot sur vos deux coéquipiers, Job van Uitert et Manuel Maldonado…
« Cela se passe très bien avec les deux. Job est très bien intégré dans l’équipe car il y a déjà fait une saison ELMS et une édition des 24 Heures du Mans où il a été très bon. C’est un super pilote. Manuel est un jeune pilote qui sort de la monoplace, donc il n’est pas complètement perdu en LMP2. Il est performant et a envie d’apprendre. A chaque début de meeting, il lui manque un peu de performance, on travaille et il assimile assez vite pour être dans le bon rythme. Je suis content du travail qu’il fait. »
Comment cela se passe avec la #22, la voiture championne ? Vous avez des briefings commun ou travaillez-vous chacun de son côté ?
« Nous faisons un débriefing par voiture, mais nous avons aussi des briefings course ou analyse du week-end précédent en commun. Mais, sur les week-ends de course, on bosse entre pilotes (de la #32). La #22 est au courant de ce que nous faisons, nous sommes aussi tenus au courant de leur avancée comme sur leur set-up par exemple. C’est transparent. »
Vous allez aborder vos 3e 24 Heures du Mans (ses coéquipiers n’ont pas été annoncés) dans une troisième équipe différente. Ce n’est pas un souci de changer ?
« Les deux premières fois, c’était assez facile car je suis passé d’une écurie française à une autre. Pour moi, être dans une structure anglaise ne me pose aucun souci, il y a que la langue qui change, mais j’y suis habitué car j’ai roulé pendant des années aux Etats-Unis. La transition a donc été assez aisée. Au Mans, ce sera la grosse armada chez United Autosports car nous aurons trois Oreca 07 avec beaucoup de monde au niveau du staff, mais cela annonce de belles choses. L’un des mes objectifs reste cette course, c’est mon rêve ! Comme je l’ai dit, nous aurons trois autos, mais il y aura aussi beaucoup d’équipes et d’équipages très solides au Mans. La bagarre devrait être incroyable en piste. On le sait, ce n’est pas toujours le trio de pilotes auquel on pense qui l’emporte à la fin. Il faudra faire une course super solide, être rapide, ne pas faire d’erreur et voir où on est à la fin. »
Vous êtes en Lamborghini Super Trofeo North America ce week-end aux Etats-Unis (à COTA, Austin) avec Scott Andrews chez ANSA Motorsports. Êtes-vous toujours en contact avec des équipes pour rouler là bas comme en IMSA par exemple ?
« J’essaie d’en garder ! Cette course me permet de remettre un pied aux USA, de montrer que je suis toujours là et capable de faire de belles choses. Cela va être intéressant car, dans l’autre voiture de l’équipe il y aura Nelson Piquet Junior. Ce sera un autre bel objectif, celui de le battre. C’est super positif et je vais pouvoir reprendre quelques contacts. »