Nico Jamin était débutant l’année dernière en European Le Mans Series. Il a disputé sa première saison en LMP2 au sein de Duqueine Engineering sur l’ORECA 07 #29 qu’il partageait avec Nelson Panciatici et Pierre Ragues. En parallèle, il a aussi roulé en GT3 sur une Mercedes de AKKA-ASP Team. Nous avons fait le point avec lui à quelques mois de sa première participation aux 24 Heures du Mans.
Cet apprentissage du LMP2 s’est bien déroulé avec, à la clé, une pole position à Portimão. « Ça s’est super bien passé l’an dernier. Je pense que je ne pouvais pas trouver mieux que Duqueine Engineering, une équipe très familiale et avec des bons coéquipiers, pour débuter. De plus, j’étais dans le même état d’esprit que l’écurie qui débutait en LMP2 également, nous avons appris ensemble. Nous avions le rythme pour gagner sur chaque course, après ça ne s’est pas concrétisé car nous avons eu quelques soucis. Des choses qui peuvent arriver quand on est rookie… J’ai pour ma part beaucoup appris et nous revenons cette année avec la victoire comme objectif.»
Un nouveau chapitre s’ouvre pour lui en 2019. Certes, il est resté en ELMS, toujours au sein de la même équipe, mais ce sera son unique programme. En effet, plus de Blancpain GT Series comme l’an dernier chez AKKA-ASP Team de Jérôme Policand où il pilotait une Mercedes AMG GT3. « Dès fin 2018, j’ai été clair avec Duqueine, je voulais continuer avec l’équipe. Par contre, j’aurais bien aimé poursuivre en GT3. J’ai été en contact avec Jérôme cet hiver, nous avons essayé de trouver des solutions. Je voulais poursuivre avec AKKA-ASP Team, lui voulait me garder, mais là, il y a trop de clashs de dates entre la Blancpain GT Series et l’ELMS. Cependant, il sait que, sur certaines courses, je suis dispo et que s’il a besoin d’un remplaçant, je suis là, nous restons en contact. Par contre, je sais que le rythme va être plus lent cette année, je passe en effet de 16 meetings de course à 7 seulement en incluant les 24 Heures du Mans. J’ai quelques contacts aux Etats-Unis, j’aimerais bien aller faire quelques courses en IMSA ou autres. Je discute avec des équipes, mais ce ne sera peut être pas pour cette année. Un double programme Europe / USA ne me déplairait pas. »
Nico Jamin se concentre donc exclusivement sur son programme proto en ELMS. A cet effet, il a disputé les deux jours de Prologue avec l’ORECA 07 qui a changé de numéro, #30… « Pas mal d’équipes ont beaucoup roulé cet hiver, nous étions donc en retard sur elles. De notre côté, nous n’avons pas fait de tests hivernaux, juste un shakedown à Alès. Nous ne pouvions pas repartir des bases de l’an dernier car, entre temps, la piste a été resurfacée. Elle est plus rapide et plus abrasive. Nous avons donc un peu cherché nos réglages, mais je pense que nous avons eu les réponses à nos questions. »
La « seule » nouveauté au sein de l’équipe est un coéquipier différent pour Nico Jamin. Certes, Pierre Ragues, solide pilote Silver, est toujours à ses côtés, mais Nelson Panciatici a été remplacé par Richard Bradley, ancien vainqueur des 24 Heures du Mans en LMP2 en 2015 pour le compte de KCMG. « Richard est un mec hyper cool, il ne se prend pas la « tête », ça se passe super bien. Il a l’esprit d’équipe et lorsqu’il monte dans la voiture, il est vraiment très rapide. Il est très intelligent et a beaucoup d’expérience en Endurance. »
Après une année de découverte de l’ELMS et du LMP2, Duqueine Engineering se fixe de nouveaux objectifs. « Il faut toujours viser haut pour obtenir le meilleur résultat possible, donc nous, nous voulons le titre. Avec notre équipage et l’équipe, c’est faisable. Cependant, pour obtenir un titre, il faut toujours un peu de réussite aussi. Il faudra faire des courses propres, avoir le même rythme qu’en 2018 si ce n’est mieux car le niveau est toujours plus élevé. En tout cas, nous avons toutes les cartes en mains. »
L’un des grands rendez vous de l’équipe et de Nicolas Jamin va être Le Mans. Cependant, pour accéder à la grille de départ, ce ne fut pas un long fleuve tranquille. D’abord première suppléante, l’ORECA 07 a finalement été admise aux 24 Heures du Mans suite au retrait d’une Ferrari Spirit of Race. « Ce fut une période difficile. Quand nous avons commencé notre projet Le Mans, Yann (Belhomme, le team manager, ndlr) était confiant. Il avait eu des retours, de façon privée, plutôt positifs. Nous étions optimistes, mais quand la liste est sortie, ce fut la désillusion. Nous étions très déçus, mais nous nous sommes faits à cette idée, repoussant le projet en 2020. Le fait d’être repêché a été la grosse surprise, pleine d’émotion. »
L’effet de la bonne nouvelle étant passé, Nicolas Jamin se projette déjà sur les 24 Heures du Mans, épreuve qu’il va découvrir. « Maintenant, il faut se concentrer. Je suis confiant, toute l’équipe travaille déjà pour ce rendez vous. Nous sommes outsiders car c’est notre première participation. Avoir quelqu’un comme Romain (Dumas) qui a fait les 24 Heures du Mans à 18 reprises, qui les a remportées à deux reprises (2010 et 2016) est très important. Il va nous amener toute son expérience. Il nous a déjà fait une « check list » afin d’anticiper les possibles problèmes que nous pourrions rencontrer. J’ai hâte de travailler avec lui ! Pour ma part je vais essayer d’être le plus propre possible et ne pas faire d’erreur même si je suis rookie. De plus, il y a Pierre (Ragues) qui compte 11 participations. Il est pour moi le meilleur Silver du plateau. Il ne fait pas d’erreur en piste, il est intelligent dans le trafic, il sait économiser de l’essence. Nous avons un super package. Si nous faisons du bon boulot, nous pouvons viser une belle place. »