Suite de notre entretien avec Nicolas Jamin. Il nous parle des raisons de son départ de Duqueine Engineering, de sa nouvelle équipe, son nouveau patron, Olivier Panis, et des 24 Heures du Mans décalées au mois de septembre prochain !
Pourquoi avez-vous décidé de changer d’équipe à l’intersaison, passant de Duqueine Team à Panis Racing ?
« Il y a déjà eu le départ de Yann (Belhomme) cet hiver. J’étais très proche de lui, plus proche de Yann que de Gilles (Duqueine) au final. Sans rentrer dans les détails, mais, pour des questions financières, ils avaient besoin d’avoir des pilotes qui ramènent du budget, pas mal d’argent, pour pouvoir être en mesure de continuer. Nous avons donc pris cette décision en commun accord de nous arrêter là. De plus, je venais de passer deux ans chez Duqueine Engineering, je pense que j’avais envie et besoin de voir autre chose. Je voulais aller dans une écurie un peu plus grosse et avec un peu plus de bouteille en Endurance. »
Comment se sont faits les contacts avec Panis Racing ?
« Grâce à mon management Triple A. Quand je suis allé visiter les locaux de l’équipe, j’ai été accueilli à bras ouverts. Simon et Sarah (Abadie) sont vraiment des personnes super avec, là aussi, l’esprit de famille. On s’est tout de suite bien entendu, avec les ingénieurs aussi avec qui on est immédiatement rentré dans le vif du sujet. Ensuite, il y a eu une première journée de roulage au Castellet, avant la crise du Coronavirus. Tout s’est bien passé, la voiture était très bien, j’ai même été agréablement surpris. J’en ai profité pour découvrir les pneumatiques Goodyear. Une chose est certaine : nous avons les armes pour réaliser de belles choses cette année ! »
Vous êtes associé à Julien Canal, double champion du monde WEC LMP2 et triple vainqueur des 24 Heures du Mans en GT, ainsi qu’à l’ancien pilote de Formule 1, Will Stevens. Vous pouvez avoir de gros objectifs cette année !?
« C’est clair ! Les attentes de l’équipe ne sont pas de terminer 2e ou 3e cette année. Nous y allons clairement pour des victoires avec le titre en ligne de mire ! Il y aura certainement des courses que nous serons en mesure de gagner, d’autres où ne nous pourrons finir que 3 ou 4e. On verra ensuite à la fin de l’année où on se trouve au classement général du championnat. Mais je le redis, vous voulons gagner ! »
Vous allez travailler avec un team manager comme Olivier Panis qui possède une énorme expérience en sport automobile. Est-ce particulier ?
« Oui, tout à fait, et Olivier, il fait et il vit les trucs à fond. Quand il est dans le box, c’est comme s’il était dans la voiture. Ça va être top de travailler avec une personne comme Olivier Panis. Nous avons commencé un petit peu au Castellet, mais je ne le connais pas encore très bien en mode “week-end de course”. En tout cas, c’est un privilège de travailler avec lui, mais aussi avec Simon et Sarah Abadie.»
Les 24 Heures du Mans sont décalées en septembre. Comment abordez-vous cela et quel impact va avoir l’absence de la Journée Test ?
« La Journée Test, certes, cela fait une journée de moins pour rouler sur le circuit et régler la voiture, mais des heures de roulage ont été rajoutées en essais libres le mercredi. L’an dernier, j’ai fait plus de 200 tours du circuit donc je commence à bien le connaitre maintenant (rire). Par contre, ce sera un Le Mans un peu spécial sans le Pesage en ville (mais au circuit, ndlr) et avec une Parade en ville. Pour ce qui est de la course, cela ne va pas changer grand-chose pour les pilotes si ce n’est que l’on sera peut être un peu moins fatigué au départ de la course. Que la course se déroule en septembre ne modifie pas grand-chose. Je ne connais pas encore assez bien les pneus Goodyear pour savoir si nous serons avantagés ou pas lorsque les conditions seront plus fraîches qu’en juin. Je suis content, par contre, car la nuit sera plus longue. L’an dernier, j’ai adoré la nuit, j’ai beaucoup roulé pendant cette période ! Sinon, cela ne changera pas beaucoup par rapport à un mois de juin traditionnel ! »
On imagine que vous avez hâte de remonter dans votre LMP2 !
« Je n’attends que cela ! Il y a déjà eu cette période d’attente entre Portimao 2019 (dernière manche ELMS, ndlr) et la première séance d’essais avec Panis Racing au Catellet en mars. Je pensais reprendre la compétition en avril et ce ne sera qu’en juillet au Paul Ricard ! Cela fera donc plus de huit mois sans course, cela commence à faire beaucoup. Une autre chose importante. Les pilotes d’ELMS devaient donc reprendre en avril alors que ceux du WEC ont roulé en décembre (Bahreïn) et février (Austin). Ils avaient donc un avantage car ils étaient déjà dans le rythme. Là, la donne a changé, on va tous reprendre en juillet / août après plusieurs mois de pause et on sera à armes égales aussi pour les 24 Heures du Mans en septembre ! »
Le fait qu’il y ait toutes ces mesures de sécurité, les gestes barrière, la distanciation, des épreuves à huis clos au début, est ce que cela change quelque chose pour vous ou vous restez dans votre bulle sur les circuits ?
« En tant que pilote, cela ne va pas changer grand-chose. Ce sera triste de ne pas voir de fans et de spectateurs dans les paddocks, avoir des tribunes vides. C’est pour le bien de tout le monde. Ces mesures sont mises en place en espérant que le virus ne revienne pas l’année prochaine, que tout cela sera de l’histoire ancienne et que l’on pourra reprendre un rythme de saison normal. »