Nicolas Prost s’est fait un peu plus rare dernièrement en endurance. L’ancien pilote Rebellion Racing en LMP1 et LMP2 n’a pas pu faire les 24 Heures du Mans l’an dernier faute de bonnes propositions. 2019 a démarré sur les chapeaux de roue pour lui avec une saison complète en Trophée Andros et une annonce en Championnat de France FFSA GT avec Alpine au sein de la nouvelle équipe Rédélé Compétition. Présent au Stade de France pour la Super Finale il y a dix jours, nous avons fait le point avec lui !
Votre dernière apparition en Endurance date de 2017 avec l’équipe Vaillante Rebellion. Pourquoi ne vous a-t-on pas vu en 2018 ?
« Tout d’abord, il y a eu un remaniement chez Rebellion Racing. J’ai ensuite pas mal discuté avec Signatech Alpine et Jota Sport, par le biais de Ho-Pin Tung principalement, pour pouvoir rouler chez eux, mais ça n’a pas pu se faire. De plus, j’étais vraiment focalisé sur la Formule E et il n’y avait pas de bonnes opportunités en Endurance qui s’offraient à moi, malheureusement. C’est dommage car j’étais vraiment en forme lors de ma dernière saison d’endurance. Ce n‘était pas ma décision, mais je n’ai pas eu de propositions intéressantes. »
Vous venez d’être confirmé au sein de l’équipe Rédélé Compétition au volant d’une Alpine A110 GT4 sur les manches du Championnat de France FFSA GT. Comment ça s’est fait ?
« Je dois dire, pour commencer, que je suis assez content des retours que suscitent cet engagement. C’est juste une histoire un peu folle que je vais vous raconter (rire). En 2018, je réfléchissais aux diverses options qui pouvaient s’offrir à moi. Je me suis rendu à Lohéac pour la manche française du Championnat du Monde de Rallycross (World RX) au mois de septembre. J’ai toujours aimé cette discipline, tout comme le Trophée Andros d’ailleurs. J’y ai retrouvé mon ami Guerlain Chicherit là-bas. A un moment, je me suis retrouvé à l’arrière du camion de sa structure avec Grégoire Demoustier et son papa. Je les connais depuis très longtemps, d’ailleurs son père m’a aidé il y a très longtemps en Formule 3. A un moment, Grégoire a dit : « de toute façon, nous allons essayer d’avoir une Alpine et l’engager en Championnat de France FFSA GT. » Tout d’un coup, ça a fait tilt dans ma tête et je lui ai répondu : « Si vous faites cela, vous me tenez au courant et on essaie de faire cela ensemble ! » Ils en ont ensuite parlé avec Jean-Charles Rédélé (le fils du fondateur d’Alpine, Jean Rédélé, ndlr) qui était assez intéressé. Tout le monde s’est enthousiasmé autour de cette histoire, nous avons bien bossé tous ensemble et le projet a pu débuter. Je suis très content car je suis fan du mythe Alpine. De plus, je suis ravi de pouvoir revenir courir en France car c’est mon pays, ça fait plus de 10 ans que je n’y ai pas roulé (en fait, 14 ans, la dernière fois, c’était avec une Viper GTS-R avec son père, ndlr) et je suis content de piloter de nouveau sur des tracés comme Nogaro ou Pau. »
« Je vais d’abord faire des essais à Nogaro pour découvrir la voiture et pour définir la répartition des équipages (les autres pilotes sont Grégorie Demoustier, Alain Ferté et Jean-Charles Rédélé, ndlr). Je n’ai jamais décroché de titre en France, ce sera donc un nouveau défi pour moi. Je sais que ce sera difficile car je vais avoir à découvrir un nouveau championnat, une nouvelle auto, un nouvel environnement. »
Cet hiver, vous êtes revenu en Trophée Andros. Qu’est-ce qui vous attire dans ce championnat ?
« Je n’étais pas revenu dans cette série depuis très longtemps, depuis six ans ! Je dis toujours : on ne peut pas comprendre les 24 Heures du Mans sans les avoir faites. Le Trophée Andros, c’est la même chose ! Par exemple, je me suis vraiment rendu compte de ce qu’était Le Mans la première fois que j’ai disputé les 24 Heures (c’était en 2007 sur une Saleen S7-R de Team ORECA, ndlr). En Andros, il y a déjà l’ambiance qui est extrêmement sympa et c’est très compétitif, le niveau est très relevé. Le plaisir de conduite est également là. Quand les conditions sont réunies, les voitures de l’Andros font partie des choses les plus incroyables qui existent. Je pense avoir piloté pas mal de belles autos pour pouvoir l’affirmer (rire) !»
Est-ce que c’est quelque chose qui vous permet de garder la forme ?
« J’ai toujours constaté qu’à l’issue du Trophée Andros, j’étais performant en début de saison sur un autre programme. Il faut de la concentration, du contrôle. Le niveau est tellement difficile, on a peu de roulage. Par exemple, à Super Besse, on a commencé directement par les qualifications, c’est extrêmement dur, il faut donc être dans le rythme tout de suite, toujours s’adapter. Je suis convaincu que c’est quelque chose qui vous rend plus serein lorsque vous arrivez sur un circuit en début de saison. C’est surtout une bonne chose lorsque vous faites un championnat qui ne comporte que six courses et où vous ne pouvez pas vous permettre d’en prendre deux pour trouver le bon rythme. Ça amène vraiment quelque chose au niveau du pilotage. »
En dehors de votre programme GT4, vous reverra-t-on aux 24 Heures du Mans ?
« J’aimerais bien, il faut que je trouve une bonne opportunité. J’ai eu la chance de rouler dans des superbes équipes, je souhaiterais donc les refaire dans des bonnes conditions. Revenir dans un bon équipage en LMP2 serait mon objectif. La saison WEC disputée avec Vaillante Rebellion, avec Bruno (Senna) et Julien (Canal) est celle qui demeure la plus belle pour moi parce que c’est celle, au niveau compétition, qui m’a le plus apporté. J’ai vraiment adoré cette catégorie. »