Les organisateurs du Championnat d’Endurance de la FIA n’ont pas tranché sur l’éventuelle arrivée d’une course qualificative GTE la veille des manches FIA WEC. L’idée est de mettre les GTE sur la piste sur une course sprint, le résultat donnant la grille de départ de la course du lendemain. Les protagonistes ont des avis différents sur le sujet même si le sentiment général est plutôt positif.
« Tout ce qui rend un week-end de course plus attrayant est d’une façon générale quelque chose de positif » a déclaré le Dr Frank-Steffen Walliser, patron de Porsche Motorsport. « Tout ce qui peut donner un plus au GT est positif. Si une course qualificative est une bonne chose, alors ce n’est pas une simple idée. Nous devons travailler dans les détails, la gestion des pneus, le parc fermé. Y aura-t-il une équipe invitée ? Tout est ouvert. J’apprécie vraiment que nous cherchions à comment développer la série et avoir de nouvelles idées. »
Le sentiment est aussi positif chez George Howard-Chappell, à la tête de Ford Chip Ganassi Racing : « C’est quelque chose où il faut bien voir les détails. Nous avons l’esprit ouvert sur le sujet et soumis notre point de vue à la FIA. »
Du côté des pilotes, l’avis est plus partagé. « Je pense que personne ne veut attaquer dans une course de qualification car nous avons besoin d’une bonne voiture pour la course d’endurance » a indiqué Davide Rigon, pilote d’une des deux Ferrari 488 GTE/AF Corse. « Si vous dites à un pilote que vous avez une course de 15 minutes, il y aura des accidents partout. Même maintenant, nous sommes trop agressifs, certains pilotes sont très agressifs. »
Kévin Estre fait partie des pilotes qui connaissent bien le Sprint et l’Endurance : « Au final, ces autos sont faites pour les courses d’endurance. Six heures, c’est en quelque sorte une course courte pour ces autos. Que voulez vous comme format et quel risque prendriez-vous pour la course du lendemain ? C’est l’esprit du GT3 comme en ADAC GT Masters ou Blancpain GT Series, ce que j’apprécie. Mais quel effet aura une course sprint sur un week-end d’endurance ?
« En Blancpain GT Series, vous savez que la course est courte, tout comme la seconde. Cela signifie que si avez un mauvais résultat dans la première, vous ne pouvez pas obtenir un bon résultat dans la seconde. Ici ce serait différent. Vous auriez une course plus courte mais aussi une plus longue. La qualification n’est pas aussi importante qu’en Blancpain GT Series. »
Darren Turner, pilote Aston Martin Racing, soutient l’initiative : « Ce serait bien. Nous avons plus de constructeurs à venir, donc il y aura plus d’autos sur la grille. Ce serait positif d’avoir un peu plus de temps de piste. D’un point de vue pilotage, nous voulons juste faire des courses. Donc, s’il y a un supplément, alors c’est fantastique. »
Il reste encore quelques incertitudes : le format, un changement de pilote, quid des GTE-Am. Compte tenu d’un risque plus élevé, le Dr Frank-Steffen Walliser a soulevé la question de savoir si les constructeurs devraient amener des châssis de rechange, ce qui pourrait engendrer des coûts plus importants : « Si on parle d’une course sans incident, on parle de deux trains de pneumatiques et un peu d’essence. Vous êtes sur place, donc il n’y a pas de coût en sus pour l’équipe et la mécanique. L’exploitation sur une heure n’est pas très importante. Cependant, si vous avez un accident, cela peut être plus compliqué. Si vous devez faire une deuxième voiture, alors il faut des pièces de rechange au cas où. »
« Bien sûr, le challenge reste un coût plus élevé et qu’il augmente le coût du championnat » a précisé John Gaw, directeur général d’Aston Martin Racing. « Je pense que c’est possible de le faire si c’est contrôlé. » John Gaw souhaite voir les GTE-Am faire partie du format.
La FIA, l’ACO et les différents protagonistes vont continuer à travailler pour voir comment faire évoluer les choses en GTE afin de rendre la catégorie plus attrayante.