Nyck de Vries est l’un des jeunes pilotes les plus en vue en sport automobile actuellement. Fort d’un titre de Champion d’Europe de Formule Renault 2014, d’une 3e place en Formule Renault 3.5 l’année suivante, il évolue en Formule 2 au sein de Art Grand Prix et est proche de McLaren. Le voir bientôt dans une Formule 1 n’aurait rien de surprenant. En attendant, il roule également en LMP2 en Endurance chez Racing Team Nederland sur la Dallara P217 #29 en compagnie de Frits van Eerd et Giedo van der Garde.
Le pilote de 24 ans a presque toujours roulé en monoplace et se fait repérer à l’age de 15 ans par McLaren qui l’intègre dans son programme des jeunes pilotes. Pourtant, il découvre depuis Silverstone 2018 (en remplacement de Jan Lammers) une nouvelle discipline. « J’ai pris beaucoup de plaisir tout au long de la saison WEC car c’est un environnement complètement différent de celui que je fréquente habituellement. L’endurance est une discipline nouvelle pour moi, qui est une très bonne combinaison avec que je fais en dehors du WEC, mais il a fallu que j’apprenne quelques rudiments même si les bases restent les mêmes et que la voiture n’est pas si différente. Le gros changement réside dans le fait que vous partagez la voiture avec deux autres pilotes et qu’il faut trouver le bon compromis. C’est vraiment un travail d’équipe. Il faut aussi gérer le trafic, les LMP1 qui vous dépassent et les GTE qui sont plus lentes. Cependant, pour nous, c’est un peu plus faciles que pour les GTE qui doivent tout le temps regarder dans leurs rétros. De manière générale, il est assez facile pour moi de passer de l’un à l’autre. Tout se passe bien dans l’équipe qui me donne du temps de conduite pour que je puisse m’adapter le plus vite possible. De plus, c’est une structure hollandaise, c’est vraiment sympa. Il y a une autre chose que j’apprécie, c’est que le WEC c’est plus décontracté et que je sens moins de pression sur mes épaules. »
Même s’il a réalisé quelques coups d’éclats et de jolis chronos tout au long de la saison, les résultats tardent à venir pour l’équipe. « Nous sommes plutôt compétitifs, rapides et avons été en position à plusieurs reprises de marquer de gros points, mais nous avons eu des soucis techniques. Ce fut le cas, entre autres, à Shanghai, à Sebring et à Spa où j’avais d’ailleurs l’un des meilleurs rythmes en course. Nous avons vraiment manqué de chance, mais je prends du plaisir dans ce championnat. »
Lui qui a gravi les échelons de la monoplace les uns après les autres, la Formule Renault, la 3.5, le GP3 et maintenant la F2, piloter une LMP2 ne le change pas vraiment. « C’est une voiture de course, elle a de l’appui aérodynamique même si elle est plus lourde, un peu plus lente que la F2 et que l’approche est légèrement différente, mais cela reste néanmoins une auto de course ! Ce qui change plus, c’est la gestion des pneus. Certes, on fait deux relais avec le même train, mais généralement vous poussez plus. Les gens regardent ces courses comme de l’endurance, mais en réalité, ce sont des véritables sprint. Dès que vous montez dans la voiture, vous devez pousser pendant deux ou trois relais. On est à la limite à chaque tour et la dégradation est plus faible, rien à voir avec celle que vous pouvez avoir en monoplace. »
Une manche reste à disputer dans cette Super Saison 2018/2019 du WEC. Les 24 Heures du Mans seront une grande nouveauté pour ce jeune pilote, mais cela ne semble pas l’effrayer… « Je suis venu en 2018 en tant que spectateur pour m’imprégner de cette course. Cette année, ce sera ma première participation. Je sais que ce sera une expérience unique pour moi. J’ai déjà fait la partie simulateur avec AOTech et je suis impatient de pouvoir rouler sur le circuit dans quelques jours. Depuis un moment, mon emploi du temps est plus que chargé, 10 week-ends de suite ! J’ai fait Spa en WEC où nous avons eu de la neige, je suis ensuite allé à Barcelone en Formule 2. Je prends donc les choses comme elles viennent, étape après étape, mais j’ai clairement les 24 Heures du Mans dans un coin de ma tête. Je sais que Le Mans sera aussi un moment très fort.”
Après cette saison de découverte pour Nyck de Vries, le Hollandais continuera en endurance la saison prochaine, toujours au sein de Racing Team Nederland, mais à bord d’une ORECA 07 soutenue techniquement par TDS Racing. “Le fait de poursuivre en FIA WEC en 2019/2020 est fantastique car, en tant qu’équipe, nous sommes toujours de plus en plus forts. »