L’un des hommes forts du championnat European Le Mans Series est incontestablement Nyck de Vries. La pépite hollandaise était engagée au sein de l’équipe G-Drive Racing sur l’Aurus 01 #26 en compagnie de Roman Rusinov et Mikkel Jensen. Son année a été des plus chargées car, en plus de l’ELMS, il a roulé en WEC, en Formula E pour le compte de Mercedes et est devenu pilote de réserve pour Toyota Gazoo Racing. Nous avons fait le point avec le pilote de 25 ans quelques minutes après sa victoire aux 4 Heures de Portimão dimanche dernier.
Comment s’est passée votre saison ELMS 2020 ?
« Pour commencer, je dois préciser que j’ai manqué quelques manches comme la 2e disputée au Paul Ricard où Jean-Eric Vergne a roulé afin de préparer les 24 Heures du Mans avec G-Drive Racing. J’ai aussi eu un clash de date pour la course de Spa-Francorchamps. J’ai donc pris part à trois épreuves sur cinq. Le package voiture / pilotes / équipe a été très solide tout au long de l’année. Nous avons prouvé que, non pas sur la performance pure sur un seul tour, mais sur des relais complets en conditions de course, nous étions les plus rapides. C’est sur ce point que repose notre plus grande force. Cependant, nous n’avons pu concrétiser tout cela en victoire, ça n’a pas tourné en notre faveur, nous avons parfois pris de mauvaises décisions et nous avons eu aussi eu un peu de malchance comme avec l’accrochage au premier virage à Monza. Nous n’arrivions pas à tout mettre dans l’ordre et cela est arrivé aujourd’hui lors de la finale à Portimão. Nous terminons la saison sur une très bonne note avec cette victoire. C’est une sorte de récompense pour tous les membres de l’équipe, pour tout leur travail, je suis content pour eux ! »
En parallèle, vous êtes impliqué en WEC avec Racing Team Nederland (ORECA 07 #29). Comment se déroule votre saison à une manche de son terme ?
« Nous sommes toujours dans cette longue saison qui a commencé à Silverstone en septembre 2019. Pour nous, la manche de Fuji a été la meilleure épreuve et c’est une sorte de miracle la façon dont nous avons réussi à tirer notre épingle du jeu. J’ai passé trois heures dans la voiture, et je ne comprends toujours pas comment nous avons pu faire cela (rire). Nous avons eu de la pluie et cela a bien aidé car nous avons réussi à combler notre retard pendant ces relais là. Nous sommes toujours 3e au championnat avant Bahreïn et nous allons donner le maximum pour pouvoir conserver cette place finale. Ce serait alors un super résultat pour Jumbo, toute l’équipe Racing Team Nederland et TDS Racing. Il y a toujours des choses que vous auriez faites différemment, certaines auraient pu être meilleures, mais elles ont tourné différemment, c’est comme cela. Troisième en WEC serait déjà un très bon résultat. »
Par contre, vous avez eu des 24 Heures du Mans bien compliquées…
« Ce fut une grosse déception en effet ! Quand au bout de seulement quelques minutes de course, vous avez déjà trois tours de retard, c’est difficile et vous ne pouvez rien y faire (collier de conduite d’eau desserré, ndlr). Tout au long de l’épreuve, nous avons eu différents problèmes et c’est un peu à l’image de la saison en WEC, mais aussi en ELMS. Hier (lire samedi), en qualifications des 4 Heures de Portimão, nous avons eu un petit souci mécanique. A un moment, on se dit : “Quand est ce que cela va s’arrêter ? ” Heureusement, tout s’est bien passé aujourd’hui et nous gagnons au Portugal ! Il faut garder la foi, continuer à y croire tant que le rythme et là ! Les choses vont un jour tourner et c’est ce qu’il s’est passé ce dimanche. »
N’est-ce pas trop difficile de sauter d’une Formule E (il roule chez Mercedes-Benz EQ Formula e Team) à un prototype et vice-versa ?
« Non, et je dirais même que combiner divers championnats et évoluer dans différentes catégories aident énormément. Cela vous maintient affuté, en forme, cela fait de vous un meilleur pilote, vous êtes plus souvent au volant et dans des voitures différentes. Je suis pilote, je veux me retrouver dans un baquet ! »
Vous êtes aussi devenu pilote de réserve Toyota Gazoo Racing. Pouvez-vous nous en dire plus ?
« Début juillet, je suis en effet devenu pilote de réserve Toyota en WEC. C’est une belle opportunité pour moi et je suis très reconnaissant envers Toyota de me donner cette chance. J’ai fait un peu de travail pour eux avant Le Mans et, très bientôt, je vais commencer à développer avec les autres pilotes la nouvelle Le Mans Hypercar. C’est très intéressant d’être impliqué dans ce projet, j’en suis vraiment ravi. En attendant, j’espère pouvoir continuer à rouler en WEC et en ELMS et, un jour, avoir l’opportunité de rouler pour Toyota. »
ELMS, WEC, Toyota Gazoo Racing. Vous semblez apprécier de plus en plus l’Endurance…
« Complétement ! C’est une discipline très intéressante. J’aime vraiment de rouler dans ces deux championnats, TDS Racing est vraiment une super équipe. Je tiens aussi à remercier Jumbo qui m’a permis de démarrer en l’Endurance. Mais au bout du compte, on parle de performance, il faut faire son travail et c’est pour cela que je suis là ! J’aime la dynamique de cette catégorie, le travail d’équipe où il faut partager et bosser avec les autres pilotes à l’intérieur d’une même structure. J’espère que mon futur se trouve là ! »
Justement, quel sera votre programme pour 2021 ?
« Pour être honnête, je ne suis pas encore certain pour le moment. L’ELMS vient à peine de se terminer, le WEC compte encore une course à Bahreïn. Je vais voir quelles opportunités s’offrent à moi. Je pense continuer en Formula E, j’ai mon poste de pilote de réserve chez Toyota. A cela, j’aimerais ajouter un programme ELMS ou WEC et si possible cumuler les deux comme c’était le cas cette saison ! »