Jusqu’à maintenant, l’Allemagne est moins touchée par la pandémie de Covid-19 que d’autres pays européens. Nos voisins d’Outre-Rhin sont mieux préparés que nous avec des tests de dépistage bien plus nombreux qu’en France. Les constructeurs automobiles allemands, qui ont fermé leurs usines, aident du mieux possible en s’inventant de nouveaux métiers comme la confection de masques et de respirateurs pour les différents services médicaux.
« Chacun contribue en fonction de ses forces », a déclaré Oliver Blume, CEO de Porsche. « Personne n’aurait pu prédire une pandémie à cette échelle. Les discussions « Et si… » n’aident pas. Il est important de nous tenir tous ensemble et de nous soutenir mutuellement. La coopération sur nos différents sites avec l’Etat du Bade-Wurtemberg et de l’Etat de Saxe est remarquable. Nous réussirons à surmonter ensemble la crise, aussi bien les hommes politiques que les entreprises et d’une façon plus générale toute la société. »
Michael Kretschmer, Ministre-président de Saxe, tient à souligner l’entente entre les différentes entreprises : « Nous pouvons ressentir un certain patriotisme très sain dans les entreprises, non seulement au niveau de la direction, mais aussi parmi les propriétaires et les employés. Malgré toutes les inquiétudes existentielles que nous avons tous, nous nous attaquons à cela tous ensemble. Nous apprenons également à apprécier les avantages des entreprises mondiales, par exemple, Porsche qui a un réseau très différent en Chine de ce que nous avons en tant que gouvernement d’un Etat. Cela aide énormément à acheminer des fournitures d’aide à l’Allemagne. »
Porsche, qui conçoit habituellement des voitures de sport a réorienté certains de ses services, comme le rappelle Oliver Blume : « Nous avons vérifié dans notre entourage et avec les autorités de l’Etat où les besoins concrets sont les plus importants et quelle aide peut être fournie rapidement. Le programme ‘Porsche helps’ a été créé à la suite de cela. Par exemple, les consultants de Porsche Consulting soutiennent les équipes de gestion de crise des deux états fédéraux, et nos spécialistes informatiques aident également. De plus, nous organisons les chaînes d’approvisionnement de vêtements de protection et donnons une partie du matériel de nos stocks, ainsi que de l’argent pour les hôpitaux et de la nourriture pour les banques alimentaires. Nous avons augmenté le budget des dons de cinq millions d’euros. Nos employés travaillent également comme bénévoles dans le paramédical ainsi que dans l’organisation des différentes aides. Nous avons mis en place une plateforme pour organiser tout cela, pour l’Allemagne, mais aussi pour le monde entier. »
Le Ministre-président de Saxe milite pour un respect des mesures en place : « Je dis à tous ceux qui s’impatientent : nous devons maintenir ces mesures en place aussi longtemps que nécessaire. Si vous regardez la France ou l’Italie, vous pouvez voir que la terrible situation a épargné l’Allemagne. Jusqu’à présent, nous avons évité que des patients se retrouvent impuissants dans les couloirs des hôpitaux. Nous n’avons pas eu à faire appel à l’armée pour récupérer les morts. »
Le sentiment est le même pour Winfried Kretschamann, Ministre-président de Bade-Wurtemberg : « Au fond de nous-mêmes, nous savons que les mesures visant à contenir la pandémie nuisent à l’économie. Mais si la crise devait suivre son cours de manière incontrôlée, cela causerait un préjudice incommensurable aux personnes et aux entreprises. Tout le monde doit être clair à ce sujet. En d’autres termes, nous maintiendrons les restrictions aussi longtemps que nous le devrons. La possibilité d’assouplir les mesures dépend de l’évolution du nombre de personnes infectées, de la capacité à faire des tests et du nombre de lits en soins intensifs. Nous y travaillons dur : les Ministres-présidents se réuniront tout de suite après Pâques et nous verrons alors si nous pouvons commencer à lever les mesures dans un délai prévisible. »
Oliver Blume ne veut pas s’enflammer : « Nous ne devons pas commencer à ouvrir le pays trop rapidement. Nous devons agir ensemble avec circonspection et avancer pas à pas. En même temps, en tant qu’entreprise, nous nous préparons déjà dans les moindres détails. Nous pensons aux journées de travail dans les usines : de la mesure de la température à la maison, des vêtements de protection et de l’hygiène à l’organisation du lieu de travail. La priorité lors du redémarrage de la production est d’assurer la sécurité de tous. »