Olivier Beretta a été annoncé il y a quelques semaines au sein de l’équipe MR Racing afin de disputer la Super Saison 2018 /2019 en LMGTE Am. Le Monégasque compte 21 participations aux 24 Heures du Mans, remportant l’épreuve en GT (1999, 2000, 2004, 2005, 2006 et 2011) à six reprises. Il épaulera Motoaki Ishikawa et Eddie Cheever III en FIA WEC.
Comment s’est fait l’accord entre vous et MR Racing ?
« MR Racing est une équipe japonaise qui s’engage en Championnat du Monde d’Endurance sur la Super Saison 2018 /2019, ce qui inclut deux fois les 24 Heures du Mans. C’est la suite de ce qui s’est passé en Blancpain Endurance Series les années précédentes. Nous avons décidé de nous engager en WEC car c’est la discipline phare de l’endurance et un nouveau challenge. Le Blancpain est une très belle série, peut-être une des meilleures au niveau GT, mais le coté négatif est qu’il y a trop de trafic. De toute façon, l’idée de ce projet est surtout de faire Le Mans. »
Pouvez-vous nous présenter vos deux coéquipiers ?
« Le premier est Motoaki Ishikawa, un pilote japonais Bronze. Il a beaucoup progressé, il a envie de bien faire. Le deuxième est Eddie Cheever III, fils de l’ancien pilote de Formule 1, qui a peu d’expérience au niveau de l’endurance. Il est jeune, va vite et s’apprête à disputer les 24 Heures de Daytona et les 12 Heures de Sebring pour prendre de l’expérience. Il a fait du GT Italien, il a déjà fait pas mal de kilomètres à bord de la voiture. De plus, il fait aussi partie de l’organisation Ferrari. Nous avons une bonne équipe, avec un Bronze, un Silver et un Platinium. Nous avons le soutien technique d’AF Corse qui est un vrai gage de professionnalisme. Tout est réuni, après la course reste la course, nous verrons bien. »
Quels sont les objectifs pour cette Super Saison 2018 / 2019 ?
« Personne ne prend part à un championnat pour dire : « on le fait, voilà tout ! » On ne se dit pas que l’on va tout gagner. Nous allons faire de notre mieux et de bons résultats font évidemment partie des objectifs. Aux 24 Heures du Mans 2018, le but sera déjà de finir et du mieux possible sachant que dans cette épreuve, tout peut arriver. C’est une bonne catégorie LMGTE Am, tout le monde court avec des Bronze, des Silver et des Platinum. La concurrence sera rude, la course ouverte, il va y avoir de bons équipages, de belles voitures, il est donc difficile de dire on va faire tel résultat. »
Que pensez-vous de cette saison sur un an et demi ?
« C’est une bonne idée, déjà par la présence des 24 Heures du Mans à deux reprises. Ca regroupe des courses comme les 12 Heures de Sebring, des épreuves de six heures. C’est nouveau, c’est toujours de l’endurance mais avec un esprit différent. C’est bien de l’avoir mis en place et on fera le bilan à la fin de la première version. Un championnat qui ne se fait que sur un Le Mans c’est un peu la loterie. En mettre deux, c’est bien car si une se passe mal, l’autre peut être meilleure. Il y aura aussi Sebring, c’est un vrai atout. Le point négatif, mais on ne peut pas tout demander d’un coup, est le long break qui se trouve entre fin octobre et mars. »
Quel est votre avis sur les départs d’Audi et Porsche du LMP1 ?
« Je fais de l’endurance depuis 1995, ça a toujours été difficile de ne survivre qu’avec des constructeurs. Ils viennent sur deux, trois ou quatre ans et s’en vont. Ils font donc trouver un compromis entre eux et les privés. Le LMP1 est magnifique mais ça coûte très cher, trop cher. La technologie, c’est bien mais on a besoin de championnats et de règlements qui durent. En tout cas, le Mans et le WEC essaient de satisfaire tout le monde, c’est la clé du succès. Se concentrer que sur les LMP1 et les constructeurs est, à mon avis, une erreur, il n’y a pas d’avenir.»
Vous vous rapprochez de vos 24 participations aux 24 Heures du Mans. Est-ce un objectif ou ça vous est égal ?
« Les records, je m’en « fous » un peu. Je veux juste me faire plaisir, rouler dans de bonnes conditions, et tant que l’envie est là, je continuerai. Les records restent mais ce n’est pas le genre de choses qui m’attire. Certes, si on m’avait dit qu’en 1995, alors que je sortais de Formule 1, quand je suis arrivé au Mans pur la première fois et qu’en 2018 je serai toujours là, j’aurais dit que c’était trop loin. J’y suis, j’ai 48 ans, j’ai roulé dans de bonnes autos, pour des constructeurs, avec de très bons coéquipiers, j’ai eu de la chance que Le Mans se passe bien pour moi à plusieurs reprises. Maintenant, il y a cette aventure GTE-Am qui démarre mais c’est vrai que finir en 2019 sur 24 participations aux 24 Heures du Mans, ça sera pas mal ! »
Aurez-vous un programme complémentaire pour 2018 ? Les 24 Heures de Spa ? Le Blancpain Endurance Series ? Menez-vous toujours des essais F1 pour les clients Ferrari ?
« Je suis toujours chez Ferrari. Je roule dans les événements F1 Client, je fais aussi les évolutions des voitures, je roule avec le Ferrari Corse Clienti et je vais faire le WEC pour MR Racing, avec le soutien de Ferrari. Je ne roulerai pas en Blancpain Endurance Series cette année. J’ai déjà un emploi du temps assez chargé comme ça. A mon âge, j’estime être chanceux d’avoir un programme aussi beau et occupé. »