Fidèle au Championnat de France FFSA GT depuis 2018, Olivier Estèves est aussi fidèle à Anthony Beltoise, son coéquipier, et Saintéloc Racing, l’équipe pour laquelle il court depuis ses débuts en GT4, toujours sur une Audi R8 LMS GT4.
Chef d’entreprise dans la conception, la fabrication et la distribution d’équipements sportifs pour les professionnels (Abéo), Olivier Estèves a été contraint de mener de front son emploi du temps professionnel et son activité de pilote encore plus cette année.
La saison a été courte et intense ?
“Il faut déjà souligner que la saison a pu se dérouler jusqu’à son terme. J’ai le sentiment que nous sommes passés entre les gouttes. Disputer une saison en moins de trois mois est bien pour un gentleman car le rythme est toujours là. Il n’y avait pas l’étalement habituel. L’entraînement est toujours ce qui manque à un gentleman.”
La gestion du sportif et du professionnel n’a pas été trop compliquée ?
“Il a fallu jongler. Les affaires ne sont pas simples en ce moment et ce même pour ceux qui sont dans des secteurs privilégiés. Les déplacements restent compliqués avec des contraintes supérieures à ce qu’on connaissait jusqu’à présent.”
Et sur le plan sportif ?
“Sur le plan sportif personnel, c’est ma meilleure saison. Je reste un nouveau venu en sport automobile et j’ai le sentiment de progresser. Avec Antho, nous avons terminé à neuf reprises dans les points sur douze courses. La progression est tout de même assez nette, surtout au sein d’un plateau aussi relevé que l’est le FFSA GT. Le niveau est incroyable.”
Rouler avec le même coéquipier et dans la même équipe est un avantage ?
“Antho est fantastique avec moi. Son coup de volant n’est pas émoussé et c’est un coach de grande qualité. Il y a aussi l’environnement Saintéloc Racing qui est parfait pour un gentleman. Je craignais un peu le fait que Saintéloc Racing fasse rouler cinq voitures, mais mes doutes ont été vite dissipés. L’ambiance dans l’équipe est vraiment bonne avec beaucoup d’échange. On doit mettre tout cela au crédit de Sébastien (Chétail) et Fred (Thalamy). Ils ont réussi à conserver tout le professionnalisme de l’équipe. Saintéloc Racing est pour moi comme une vraie famille. Nous sommes tous là pour vivre ensemble les week-ends de la meilleure façon possible, mais toujours dans le but de rechercher la meilleure performance.”
Vous avez roulé il y a peu en Roscar sur une Audi R8 LMS GT3. Une belle découverte avec, en plus, la victoire au bout ?
“C’était le pied intégral avec une météo parfaite au Paul Ricard. Débuter en Endurance sur un format de 4 heures était l’idéal pour moi. Pour cette pige, je partageais mon volant avec Sébastien Baud qui a remporté le titre en Ligier European Series (en Ligier JS P4). Je l’avais croisé lors d’une séance d’essais et nous avions fait connaissance. Tout s’est parfaitement déroulé. Il y avait tout de même quelques grands noms comme Manu Collard, Raymond Narac ou Eric Cayrolle.”
La catégorie GT3 est la prochaine étape ?
“Le Roscar était le bon environnement pour débuter en GT3. Le GT World Challenge Europe est inaccessible pour moi, je ne rêve pas de ce championnat. En 2021, le GT Rebellion Racing et le GT2 Sports Club seront à surveiller. J’ai déjà eu l’occasion de tester l’Audi R8 LMS GT2. Ce concept réservé aux gentlemen est une très bonne idée.”
Le programme 2021 est finalisé ?
“Je remettrai le couvert avec Anthony (Beltoise) en FFSA GT chez Saintéloc Racing. J’ai encore besoin de progresser. En fonction des deux nouveaux championnats SRO, pourquoi pas y faire quelques piges. Cette course d’endurance m’a bien plu car la pression est moins importante sur la qualification et le départ. Avoir de la stratégie est aussi quelque chose de sympa.”
Vous avez trouvé votre place en FFSA GT ?
“Le championnat est de plus en plus relevé, c’est la rançon du succès. Je préfère terminer P11 dans ce championnat que P2 dans un championnat au rabais.”