Il y a tout juste un an, Olivier Pla était sur le départ pour la Floride où il comptait bien réaliser son rêve américain en IMSA chez Mazda Racing devenu Multimatic Motorsports en cours de saison. La pandémie est passée par là et son programme a quelque peu changé. Deuxième des 24 Heures de Daytona, le Toulousain tenait les 12 Heures de Sebring, mais une crevaison dans la dernière demi-heure l’a repoussé sur la dernière marche du podium sur la Mazda #55 partagée avec Tristan Nunez et Oliver Jarvis.
Changement de cap en 2021 pour l’un des meilleurs pilotes de la planète prototype avec un programme complet sur l’Acura DPi/Meyer Shank Racing, le team de Michael Shank pour qui il a remporté Petit Le Mans 2016 sur une Ligier JS P2. L’emblématique patron de Meyer Shank Racing a toujours voulu faire à nouveau rouler Olivier Pla et c’est désormais chose faite. Le Français partagera son baquet avec Dane Cameron sur l’ensemble de la saison.
Avant de parler de 2021, quel bilan tirez-vous de 2020 ?
“La saison avait plutôt bien débuté avec la 2e place décrochée aux 24 Heures de Daytona. Toute l’équipe était satisfaite car on savait que c’était la course la plus compliquée sur le plan moteur. Ensuite, la situation de la Covid-19 a fait que les choses ne se sont pas déroulées comme prévues. Je n’ai fait que quatre courses (24 Heures de Daytona, Road Atlanta x2, 12 Heures de Sebring, ndlr), mais nous étions en mesure de nous imposer à chaque fois. A Road Atlanta, une durit de frein a cassé, à Petit Le Mans il y a eu une touchette en sortant des stands et la crevaison à Sebring. Cette dernière course a certainement été le podium le plus amer. Nous avions dominé jusqu’à cette crevaison. L’auto était top et il restait moins de 30 minutes de course. J’aurais vraiment aimé mettre les 12 Heures de Sebring sur mon CV cette année. En sport automobile, il y a des joies et des déceptions.”
Vous retenez une aventure positive avec Mazda ?
“C’était clairement une belle aventure. Bien entendu, il y a eu ce premier succès à Watkins Glen en 2019. Je me suis vraiment régalé avec cette voiture où j’ai bouclé beaucoup de kilomètres en essais car je n’avais pas un programme complet.”
Place maintenant à un retour dans la structure de Michael Shank. Vous êtes gonflé à bloc ?
“C’est une belle opportunité pour moi de retrouver Meyer Shank Racing. Cela fait un petit moment que Mike travaillait sur ce programme DPi et qu’il me tenait au courant de l’avancée des discussions. Mike est quelqu’un de loyal qui tient ses promesses. J’ai conscience du travail qu’il a fourni pour mettre en place ce programme en DPi. C’est un vrai passionné qui met toute son énergie dans la course automobile. Je souhaite à tous les pilotes d’avoir un patron comme Mike. Il vit pour son équipe et ce n’est pas un hasard s’il a des personnes qui sont avec lui depuis 15 ans. Liberty Media a investi dans l’équipe qui a de beaux projets.”
Avec l’arrivée du LMDh dans deux ans, le timing est parfait pour vous ?
“Cela me tenait à coeur de poursuivre en DPi. C’est le moment parfait car mon futur est aux Etats-Unis. C’est pour moi le moment parfait et je ne pouvais pas rêver meilleure opportunité. J’aime courir aux Etats-Unis. Courir en Europe devient de plus en plus compliqué pour les pilotes qui veulent en faire un métier. Je ne fais pas ce métier pour amener de l’argent.”
Vous visez le LMDh ?
“Pour tout pilote qui roule en prototype, le LMDh a du sens, beaucoup de sens. L’IMSA fait les choses bien, ce qui renforce mon choix d’aller aux Etats-Unis. La catégorie attire beaucoup de nouveaux constructeurs. C’est un gros coup de boost pour la discipline, les pilotes et les équipes. Cela va permettre d’avoir des championnats avec six ou huit autos dans la catégorie reine. En attendant, j’ai deux ans en DPi.”
Vous roulez avec Dane Cameron qui n’est pas le pilote le plus connu. Il y a quelques années, Simon Pagenaud nous confiait qu’il était le coéquipier idéal. Vos premiers essais en sa compagnie se sont bien déroulés ?
“Dane n’est pas quelqu’un qui fait du bruit. On ne se connaissait pas, j’ai découvert quelqu’un de réservé. Dane veut juste faire son travail du mieux possible, ce qu’il fait. Il va vite et il est très talentueux. Le test bouclé à Daytona a été très positif. L’objectif était que tout le monde puisse prendre ses marques avec l’Acura.”
Meyer Shank Racing vise le LMDh ?
“Ce n’est pas un secret de dire que Mike aimerait être présent en LMDh.”
Comment allez-vous gérer vos déplacements entre l’Europe et les Etats-Unis ?
“En 2020, l’IMSA a fait le travail pour que les acteurs européens puissent venir aux Etats-Unis. Tout a été fait comme il fallait. Après les 12 Heures de Sebring, je suis resté aux Etats-Unis dans l’attente des essais avec l’Acura à Daytona. Finalement, c’est plus facile d’aller aux Etats-Unis que de rentrer en France.”