La Sprint Cup by Funyo intègre les rangs du Championnat de France FFSA GT cette saison avec un plateau à guichets fermés. Le succès du prototype créé par Yves Orhant laisse présager d’une très belle saison. Le concepteur breton a passé la main à Romain Angebeau qui met un point d’honneur à perpétuer le travail du créateur de la formule d’appel prototype.
Avant le lancement de la saison à Nogaro dans le cadre des Coupes de Pâques, nous avons répondu positivement à l’appel de Funyo pour tester la SP05 sur le Circuit Bugatti du Mans lors d’une séance de roulage collective. Pour ceux qui ne sont pas familiers de la Funyo SP05, sachez que le prototype développe 270 chevaux pour un poids de 670 kg et une vitesse maximale supérieure à 250 km/h, le tout pour un prix de 45 000 euros. Pas facile de faire meilleur rapport prix/performance.
Le peloton de la Funyo Sprint Cup compte de vrais spécialistes qui arpentent les grilles depuis des années. Avant de rouler en LMP2, Jean-Baptiste Lahaye et François Heriau sont passés par l’école Funyo. Avec la Funyo, on est loin d’une CN et de son aéro qui vous bouscule le cerveau quand vous n’êtes pas un vrai pilote à part entière.
Rouler sur le Circuit Bugatti représente toujours quelque chose de particulier. Pour ma part, mon dernier roulage sur le tracé remontait à un test en Formule Renault il y a quelques années. Là on parle d’un roulage collectif parmi une vingtaine d’autres Funyo mais aussi de deux prototypes qui ont pris part aux 24 Heures du Mans. Ma mission du jour : découvrir le prototype en toute sécurité, prendre du plaisir mais aussi et surtout bien gérer le pilotage en peloton, chose nouvelle pour moi.
Yves Orhant, le géniteur de la Funyo, m’a gentiment prêté son prototype au dossard #35 (département de l’Ille-et-Vilaine). Vu sa couleur verte, j’ai eu l’impression d’être pilote Pescarolo Sport durant un moment. Le gros avantage de la Funyo SP05 reste la facilité d’accès et une compréhension rapide de son tableau de bord. Après quelques conseils de Romain Angebeau et Yves Orhant, il faut bien se jeter à l’eau. Un journaliste peut être pilote mais ça c’est uniquement en théorie.
Rouler sur le circuit du Mans, même le Bugatti long de 4.1 km, représente tout de même quelque chose d’assez excitant car comme les grands il faut sortir de cette voie des stands et arriver à la chicane Dunlop. S’élancer en Funyo n’a rien de sportif tant le démarrage se fait en souplesse. Pas de calage, pas d’à-coups et c’est parti pour un premier run.
Dès les premiers mètres, on sent la facilité au volant d’une Funyo qui se pilote mais qui peut aussi se conduire. Pas de boîte au volant pour notre modèle mais un bon levier. La boîte encaisse le passage des vitesses sans débrayer mais un petit coup de pédale est plutôt bien vu.
Il n’est pas question de jouer au pilote professionnel mais bien de dompter cette Funyo SP05, d’autant plus qu’une vingtaine d’autos sont en piste au même moment. Il faut donc regarder devant mais aussi (et surtout) derrière. Le freinage se veut mordant et le couple très bon. La Funyo ne demande pas longtemps pour bien comprendre son fonctionnement même s’il faut forcément en garder sous le pied. L’idée est bien de rester sur la piste. L’enchaînement du Chemin aux Boeufs est très grisant.
Les feux s’allument au rouge après un accrochage juste devant moi et une SP05 est plantée dans le bac. Il faut donc revenir dans la voie des stands et attendre le drapeau vert pour reprendre la piste. C’est parti pour un deuxième run en compagnie de Funyo, mais aussi de la Lucchini SP91 qui a pris part aux 24 Heures du Mans 1993 et l’Ecosse C286 de Ray Mallock, David Leslie et Mike Wilds (Le Mans 1986). Je ne serai jamais pilote mais j’aurais roulé au moins une fois dans ma vie sur le circuit du Mans au volant d’un proto avec deux autres prototypes, qui eux ont participé à la grande course.
A force d’enchaîner les boucles, on comprend mieux pourquoi la Funyo est la première étape dans la vie d’un pilote de prototype. Pour un budget raisonnable d’environ 30 000 euros (l’engagement à la saison est de 6900 euros), vous disputez une saison complète de 24 courses à travers 6 meetings. Pour ceux qui en veulent plus, le championnat Endurance (au sein du TTE) permet de varier les plaisirs…