John Watson : « Je me suis pris d’une folle passion pour la photographie. Si je suis pilote aujourd’hui, c’est pour gagner assez d’argent pour assouvir cette nouvelle passion. Quand j’étais petit, la nuit, je collais à la radio mon oreille et j’écoutais ce qu’on disait de la course. C’était l’époque où Jaguar était au sommet. J’écoutais et je rêvais. »
Eddie Cheever : « Quand j’aurai 70 ans et que je serai vieux, je voudrais pouvoir raconter à mes petits-enfants comment j’ai gagné les 24 Heures du Mans. A mon avis, il n’y a pas une course au monde plus dangereuse. Trop de pilotes et d’écuries ne font que Le Mans. Les différences de vitesse, de concentration, de qualité du pilotage, la fatigue du matériel et des hommes nous font courir des risques insensés. Nous avons une équipe pour gagner. Logiquement, il convient de disputer au moins trois ou quatre fois Le Mans avant de prétendre à la victoire. Mais Jaguar a appris très vite. En cette fin de semaine, nos chances de victoire sont certaines. »
Jürgen Barth : « Le Mans sera toujours un terrain de mise au point de prédilection. Au niveau de l’aérodynamisme, de la mécanique, de l’électronique, les 24 Heures n’ont pas leur pareil. Notre gros problème est de posséder une voiture déjà ancienne par rapport à la concurrence qui a beaucoup travaillé l’effet de sol. L’an prochain, la réglementation sera plus stricte à ce niveau et nous serons moins pénalisés. »
René Metge : « La compétition me permet de garder le contact avec les copains. De plus, ça occupe les week-ends. Et puis je rencontre, un tas de gens, des pilotes. Ce sont eux qui font le Dakar. Il est important de les côtoyer, de savoir ce qu’ils pensent. Si l’invitation n’était pas venue de Porsche, je n’aurais sans doute pas accepté. Mais à des gens comme Falk et Kussmaul, je ne peux rien refuser. Ce sont des personnes avec lesquelles j’adore travailler. Le Mans est une occasion de refaire quelque chose avec eux. Pour moi c’est un grand plaisir. »
Bob Wollek : « Entre une marque qui ne s’occupe que d’endurance comme Jaguar et Porsche qui s’est terriblement diversifié, le jeu n’est plus le même. Le pire, c’est qu’un ingénieur comme Singer sait exactement ce qu’il faut faire pour rivaliser avec les Anglais. Le modèle existe même déjà en maquette. Mais avec la F1 et les USA, comment voulez-vous qu’ils y arrivent ? »
Raul Boesel : « Je ne souhaite pas que les Rothmans Porsche cassent. D’ailleurs, une Porsche, ça ne casse pas. Mais une belle course, ça demande de la bagarre. En tant que pilote, je préfère sentir une pression constante sur mes épaules. Mais, après nos quatre récents succès, l’avantage psychologique est pour nous, même si Le Mans, c’est différent. En fait, Porsche est sur son terrain. L’expérience est à mettre à son compte. C’est important. »
Henri Pescarolo : « On va se fixer un tableau de marche auquel on se tiendra. La pluie peut favoriser nos desseins. Mais, personnellement, je ne me féliciterais pas de conditions météorologiques déplorables. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas compter sur nous pour adopter une tactique suicidaire en jouant les kamikazes en début de course. On est tout de même là pour aller au bout et être le mieux classé possible. Je ne pense pas au record de Jacky Ickx. Ces choses-là, c’est pour la postérité. »
Dereck Bell : « Je suis Anglais, d’accord, mais je serais content de battre Jaguar. Il y a deux ans, Jaguar m’a proposé un volant. J’ai dit non car j’estimais que j’avais passé l’âge de me consacrer à la mise au point d’une nouvelle voiture. J’ai eu raison. Grâce à Porsche, j’ai regagné Le Mans une quatrième fois, j’ai triomphé à Daytona deux fois et décroché deux titres mondiaux. Merci Porsche ! »
Johnny Dumfries : « Non, je n’ai aucun lien de parenté avec la reine d’Angleterre, ni avec la famille royale. Parce que j’ai un titre, depuis 1980 la presse anglaise et internationale ne cesse d’affirmer cette contre vérité. Je ne veux plus en entendre parler. »
Bob Wollek (à propos de la chicane Dunlop) : « C’est bien tous vos investissements mais vous auriez mieux fait d’améliorer la ligne droite. Arrêtez de faire n’importe quoi. Avant de dépenser autant d’argent, consultez-nous. Tout ce que vous faites va contre notre sécurité. C’est une aberration. Ce virage ne posait aucun problème. Maintenant, nous arrivons dans ce ralentisseur à 250 km/h et nous risquons de tomber sur des voitures au ralenti, sortant des stands. De la folie ! Lors des essais, il y avait du sable partout. J’ai même trouvé devant moi une dépanneuse. Et tout cela au nom de la sécurité. C’est exactement comme si on allait pêcher le saumon avec un marteau. Après l’accident mortel de Jo Gartner l’an passé, j’ai saisi Jean-Marie Balestre, président de la FISA, pour lui parler des problèmes de sécurité au Mans. Il ne m’a pas encore reçu. »
François Migault : « Je n’aurai pas dû être au volant. Roger Dorchy était désigné mais il a été retardé dans les embouteillages. C’est fou. Incroyable ! Quelle chance ! Ce record, on l’a fait. Mais il ne peut être officialisé. Le radar de l’ACO était placé après le nôtre, contrairement à ce que nous pensions. Quand Roger est passé, notre cynémomètre afficha 407 km/h. Il a levé le pied, ensuite, ensuite, et est passé devant le radar à 381 km/h. »