La catégorie LM P2 fait cette année sa révolution avec la présence de quatre constructeurs, un moteur unique et des autos plus puissantes de 100 chevaux. Si les ORECA 07 sont seules à s’exprimer en FIA WEC, les Ligier JS P217 et Dallara P217 amènent de la diversité en European Le Mans Series. Pour ce qui est des 24 Heures du Mans, une Riley Mk 30 rejoint un plateau global de 25 LM P2. La Journée Test des 24 Heures du Mans a montré une nette domination des châssis ORECA 07 avec 13 autos aux 13 premières places. La première Ligier JS P217 s’est retrouvée reléguée à 3.7s, la Dallara P217 à 4.4s et la Riley à 10.5s.
Contrairement à la catégorie GTE, le LM P2 n’est pas sujet à un équilibre des performances (BOP) même si le Comité Endurance se réserve le droit d’adapter les éléments suivants pour chaque modèle : poids minimum, dimensions des brides d’air, capacité du réservoir de carburant et toute autre restriction technique que le Comité Endurance jugerait nécessaire. Il n’est toutefois pas question d’effectuer des ajustements après chaque course. Si un modèle devait être jugé trop performant, des dispositions immédiates seraient alors prises par le Comité afin de réduire ses performances pour les courses à venir. Le Comité souhaite privilégier la réduction de performance des modèles les plus rapides plutôt que l’augmentation de performance des modèles moins rapides. Les ajustements sont de la seule responsabilité du Comité Endurance.
La période d’homologation des châssis est de quatre ans, soit jusqu’à 2020. Un joker est autorisé pour une évolution durant cette période d’homologation sachant que le kit Le Mans fait partie intégrante du joker.
Les seules raisons qui ouvrent droit aux évolutions sont : sécurité, fiabilité, réduction des coûts, fin de commercialisation d’équipement. Une exception peut être accordée au titre de déficit de performance reconnu par la FIA et l’ACO après consultation des autres constructeurs de châssis.
Onroak Automotive a fait part de son intention de proposer un nouveau kit ‘Le Mans’, ce qui n’a finalement pas été accepté. Si l’accord avait été donné, le constructeur aurait dû reprendre les pièces et en donner de nouvelles à ses clients afin de ne pas impacter le budget des équipes. L’ACO et la FIA peuvent prendre la décision d’accepter un nouveau kit sans l’accord des autres constructeurs mais il faut pour cela que le législateur puisse recueillir des données avant la prise de décision finale. Lors de la Journée Test, deux Ligier JS P217 (United Autosports, Panis-Barthez Compétition) ont roulé avec un kit inédit afin de voir si les changements apportaient un gain intéressant ou pas. Finalement, les Ligier JS P217 devront garder le kit ‘Le Mans’ initial.
Du côté des constructeurs, les avis divergent sur l’acceptation ou le refus du kit. « Nous ne sommes pas en mesure de refuser mais bien de donner un avis » nous a déclaré un des constructeurs. « C’est au législateur de prendre la meilleure décision. C’est uniquement une consultation. »
On a lu ici et là que l’ORECA 07 avait pu bénéficier de l’aide de TMG pour la conception. Renseignement pris auprès du constructeur, la 07 a bien été entièrement développée en interne à Signes.
Nous n’avons aucun don de voyance mais ce que l’on peut dire sans trop se tromper, c’est que la LM P2 qui remportera les 24 Heures du Mans ne sera pas forcément la plus rapide, mais bien celle qui passera le moins de temps à son stand. A ce petit jeu, si les équipages ORECA sont certainement plus homogènes que ceux de la concurrence, qui plus est avec un fort contingent sur la grille, la probabilité qu’un châssis ORECA 07 l’emporte est importante. Cependant, Le Mans reste Le Mans et souvenez-vous du slogan 2016 : mythique, magique, unique. Que le meilleur gagne !