Pascal Couasnon dresse le bilan de saison Endurance de Michelin Motorsport

MICHELIN

Michelin a profité de la finale FIA WEC de Bahrain pour annoncer le prolongement de son partenariat avec le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA et les 24 Heures du Mans. La firme clermontoise est repartie sans la moindre surprise avec le titre LMP1, sans oublier la reprise de la couronne mondiale en GTE-Pro grâce à Ferrari et AF Corse. Cette année, Bibendum a dû faire face aux nouvelles gommes LMP2 ainsi qu’à la diminution de l’allocation des pneumatiques en GTE-Pro.

Michelin Motorsport ne va pas manquer de travail durant l’hiver avec le développement des pneus LMP1 pour les prototypes non hybrides, les évolutions apportées en LMP2 et la préparation de l’entrée en IMSA dans un an. Pour le reste, Michelin et l’international GT Open devraient prolonger leur association, de même qu’en VdeV Endurance Series et Asian Le Mans Series. Pascal Couasnon, directeur de Michelin Motorsport, a dressé le bilan de la saison écoulée.

Le bilan est positif ?

« Une fois de plus, les partenaires de Michelin ont été mis à l’honneur en remportant plusieurs titres mondiaux. Ferrari et Porsche, qui figurent parmi les marques les plus prestigieuses, sont partenaires de Michelin sur la piste comme sur la route. Il faut maintenant se pencher vers la Super Saison qui débutera en avril prochain sur le Circuit Paul Ricard. Michelin vient de confirmer sa présence aux côtés de l’ACO et du FIA WEC en signant pour trois saisons supplémentaires. Cette décision est issue de l’importance que notre Groupe attache à l’Endurance et aux retombées technologiques que Michelin peut en tirer. »

Réduire l’allocation des pneus en GTE-Pro était une bonne idée avec le recul ?

« Cette réduction va dans le bon sens sachant que le but est d’avoir une osmose entre le défi technologique et la stratégie mise en place. Les GTE vont toujours aussi vite avec plus de contraintes. Nos ingénieurs ont fourni un gros travail. Si nous voulons faire vivre cette stratégie de la piste à la route, nous sommes obligés de relever ce type de challenge. Nous avons réussi ce défi dès la première année. »

Le nouveau règlement LMP2 a lui aussi obligé les manufacturiers pneumatiques à revoir leur copie. Là aussi, le bilan est positif ?

« Nous sommes montés d’un cran avec des autos nettement plus rapides. Nous sommes maintenant au niveau de Dunlop même si nous n’avons pas eu la possibilité de le montrer en FIA WEC. On comprend que des équipes peuvent réfléchir avant de changer. On continue de travailler en espérant séduire de nouvelles équipes aussi bien en FIA WEC qu’en ELMS. Le challenge est différent du LMP1 car là nous avons des pneus non confidentiels. Il faut juste voir jusqu’où on va sans prendre le risque de se faire copier (les manufacturiers doivent mettre à disposition des pneus à leurs concurrents, ndlr). La philosophie est différente. Nous avons fait face à ce même challenge en VLN. L’optimisme est de rigueur pour la saison à venir. Il n’y a pas le moindre doute, on veut être compétitif. »

Les LMP1 non hybrides vont vous donner du travail de fond ?

« On maîtrise bien la catégorie et on saura s’adapter. Il faudra avoir une gamme assez large pour que les équipes disposent d’un panel suffisant. »

Michelin Motorsport va développer ses activités dans les championnats IMSA. Vous y réfléchissiez depuis longtemps ?

« Il y a deux raisons principales à cela. La première est que le motorsport fait partie des éléments clés de la stratégie du Groupe Michelin. Il faut voir ce qui va bien et ce qui peut être amélioré. On estime que notre présence est insuffisante en Amérique du Nord. Les championnats IMSA sont le plus en adéquation avec ce que souhaite Michelin en Endurance. La seconde raison est qu’il y a beaucoup de constructeurs en GT3 et il y a une forte demande de ces constructeurs pour avoir des pneus Michelin. Cela nous a donné une raison supplémentaire de relever ce nouveau défi. »

Michelin proposera des gommes spécifiques au marché américain ?

« Je tiens à rappeler que le GTLM restera en compétition ouverte à notre demande. C’est dans l’esprit de la discipline. Nous allons adapter notre gamme aux spécificités du marché américain. Le but est que les gommes puissent être utilisées dans le monde entier. »