L’Asian Le Mans Series continue de séduire les écuries françaises. Après Panis-Barthez en 2018/2019, c’est au tour de Graff de rejoindre la série asiatique l’hiver prochain. Deux Norma M30 LMP3 seront de la partie avant la reprise de la saison européenne. 2020/2021 pourrait passer par des débuts en FIA WEC dans la catégorie LMP2. Avant de relever les nouveaux défis, il y a une saison européenne à terminer. En fin de semaine, Graff sera à Barcelone pour l’European Le Mans Series et la Michelin Le Mans Cup. Pascal Rauturier, patron de l’équipe, nous en a dit un peu plus sur l’avenir de son équipe.
Le programme asiatique est bien entamé ?
« Le premier équipage est bien avancé et les discussions pour le second ont débuté. Je ne suis pas trop inquiet car il y a de la demande. Il va y avoir une transition en LMP3 et elle n’est pas encore très claire. Dans l’attente de pouvoir faire débuter les nouvelles LMP3, l’Asian Le Mans Series va nous permettre de faire rouler nos châssis actuels. L’équipe a grandi et on se doit de générer de l’activité toute l’année. Nos pilotes n’avaient pas vraiment envie de disputer à nouveau les 12 Heures d’Abu Dhabi. On espère aussi décrocher une invitation pour les 24 Heures du Mans 2020. Le titre permettrait déjà de sécuriser une invitation. »
L’étape suivante passera par le WEC ?
« On l’avait dans nos plans pour cette année, mais c’était trop tôt. Là, il nous faut deux activités séparées. L’Asian Le Mans Series est la première étape pour la mise en place d‘une structure parallèle. Certains de nos pilotes de l’Asian basculeront vers le WEC. La deuxième structure doit absorber le passage en WEC. On doit avoir quelque chose d’indépendant pour un programme européen. Le matériel est parti quasiment six mois. La première phase était le déménagement dans nos nouveaux locaux, la deuxième est l’Asian Le Mans Series et la troisième le WEC. Pour tout cela, il faut être le mieux structuré possible. Le container va partir le 15 septembre alors qu’il restera cinq courses à disputer en Europe. »
On pourrait voir une LMP2 en Asian Le Mans Series ?
« Cela fait partie des questions que l’on se pose actuellement, mais nous sommes plus avancés sur le LMP3. Pour le LMP2, il faut des garanties très solides car les budgets ne sont pas les mêmes. Si nous faisons rouler une LMP2, ce sera une de la génération actuelle. A nous de tout préparer pour y arriver, mais le plus réalisable est de faire du LMP3. »
Ces changements se feront au détriment d’un programme LMP3 ?
« Nous avons déjà passé commande d’une Ligier JS P320 et d’une nouvelle Norma. Nous aurons quatre journées d’essais en décembre avec les nouvelles autos. Notre métier est de proposer les deux châssis LMP3. Notre relation avec Ligier Automotive est très bonne et je pense que le nouveau modèle sera très compétitif. »
Les contours du programme 2020 sont-ils dessinés ?
« Une LMP2 et une LMP3 en ELMS est dans la logique des choses car nous n’avons pas vocation à faire plus d’une LMP2 dans le championnat. L’idée est de faire rouler en parallèle deux LMP3 en Michelin Le Mans Cup. Pour ce qui est de l’Ultimate Cup Series, il faudra voir si les LMP3 actuelles seront autorisées ou non. Le paysage du LMP3 2020 n’est pas défini à 100%, ce qui fait qu’on doit faire rouler le plus possible les autos actuelles. Il y a une inquiétude entre l’ancien et le nouveau moteur au niveau de l’équilibre entre les deux. Accepter les LMP3 en Ultimate Cup Series serait une bonne chose car cela permettrait d’avoir un championnat d’appel pour ces autos et de remplacer petit à petit le CN. »