Pascal Vasselon, directeur technique de Toyota Gazoo Racing, était présent lors de la conférence de presse dévoilant les invités aux prochaines 24 Heures du Mans. Il est revenu sur le travail effectué par son équipe cet hiver et sur Fernando Alonso, double champion du monde de F1, qui intègre l’équipage de la #8.
Qu’avez-vous modifié sur la nouvelle Toyota TS050 HYBRID ?
« La voiture en elle-même a peu changé. Nous avons surtout travaillé sur la partie fiabilité, le système de refroidissement et un tout petit peu l’aérodynamisme, avec des pièces qui ne sont pas forcément très visibles. Nous avons la fiabilité, nous n’avons pas besoin de faire des kilomètres et des kilomètres. Par contre, nous avons changé notre approche au niveau de la préparation. Lors des quatre dernières 24 Heures du Mans, trois fois nous avions la performance pour gagner, nous avions la fiabilité, mais nous avons perdu sur des circonstances exceptionnelles, des choses qui n’arrivent qu’au Mans. »
Si l’intersaison n’a pas été spécialement consacrée à modifier la voiture, qu’avez-vous fait ?
« pour voir comment l’équipe réagit. On débriefe, on met en place des procédures. Le but est d’essayer d’arriver préparés à l’imprévu ! C’est la direction que nous avons prise pendant la trêve hivernale. Par exemple, lors d’un pitstop, on monte une roue qui a seulement un bar de pression. On voit comment le team réagit et, bien sûr, on ne relance pas la voiture tant que le souci n’a pas été trouvé ! Autre exemple : nous venons de casser la transmission arrière droite, la voiture rentre. L’équipe doit réagir et la changer. Ce sont des choses toutes bêtes mais que nous faisons de manière systématique. Nous allons arriver aux 24 Heures du Mans avec une équipe habituée à ce que les choses ne se passent pas toujours comme prévues. »
Comment allez vous gérer la nouvelle règle d’arrêt au stand (pour rappel, il est maintenant autorisé de mettre du carburant en même temps que le changement des pneus).
« C’est le casse tête pour notre équipe stands. Nous pouvons maintenant faire beaucoup de choses pendant le ravitaillement. Nous sommes en train de lister toutes les possibilités et pendant nos séances de roulage, nous déclenchons un de ces scénarios. »
Vous venez d’effectuer des tests. Comment se sont-ils passés ?
« Nous arrivons d’essais à Aragon qui se sont très bien passés. Nous avons fait 36 heures sans problème. Nous avons donné beaucoup de temps de roulage aux pilotes, dont Fernando. Nous avons aussi passé beaucoup de temps à faire des changements de pièces, de la gestion de problèmes particuliers, de safety car, de full course yellow, de slow zone. »
Justement, Fernando Alonso. Comment s’adapte-t-il ? Comment s’implique-t-il dans cette nouvelle aventure ?
« Fernando Alonso est une star, nous le savons, mais lorsqu’il est avec nous, ce n’en est pas une ! Je le connais depuis un moment, nous sommes arrivés en F1 la même année. Il s’est très bien intégré à l’équipe et n’a qu’une envie : rouler dans une auto rapide. Pour le moment, il n’y a aucun souci, il arrive avec une passion fabuleuse. Il a derrière lui un palmarès et une expérience incroyable, mais il est comme un jeune qui débarque du karting ! Il est là tôt le matin et repart tard le soir. Il a une vraie fraîcheur. »
Fernando Alonso a pris la place d’Anthony Davidson. Pourquoi ce choix ?
« Nous avons une gestion des pilotes qui est basée sur un grand nombre de critères. Il était temps de lui proposer un poste différent. Il n’est pas à pied, son contrat reste le même, sa fonction change : il est désormais pilote de réserve et pilote de développement. C’est notre cycle de la gestion des pilotes. »
Quel est votre regard sur la liste qui vient de vous être présentée ?
« Je suis assez surpris du chiffre de LMP1 sur la liste et ça constitue un très beau plateau. Nous aurons huit voitures contre nous, ce qui est une bonne nouvelle. Nous ne connaissons pas du tout le niveau de performance de nos concurrents. Par contre, nous ne nous attendions pas à avoir 30 GTE, nous allons donc modifier nos simulations de trafic. »