Le directeur technique de Toyota Gazoo Racing était bien entendu satisfait de la performance des Toyota TS050 HYBRID ce week-end avec la victoire, mais aussi de l’utilisation du nouveau package à faible appui pour les 24 Heures du Mans. Pascal Vasselon est revenu sur ce sujet ainsi que sur l’avancée du programme LMh de Toyota.
Parlez nous du package aéro Le Mans que vous utilisez à Spa. Est-ce que ce sera exactement le même au Mans ?
« Le package que nous utilisions à Spa est exactement le même que nous aurons aux 24 Heures du Mans, mais, ici, nous utilisons la partie haute de ce package en termes d’aérodynamique. Nous utilisons à Spa ce que nous utiliserions pour une édition Le Mans entièrement mouillée. Quand vous voyez l’écart dans le secteur 2, qui est à fort appui, la différence est très grande. Nous l’utilisons pour préparer les 24 Heures du Mans et il est toujours très difficile pour les pilotes de se faire à ce package à faible traînée, donc nous préférons leur donner une course avant Le Mans ! En même temps, ce n’est pas une grande innovation, nous l’utilisons chaque année, nous sommes sur un terrain connu. »
Le success handicap va être revu pour Le Mans…
« Depuis le début, nous savons que la règle du success handicap ne s’applique pas aux 24 Heures du Mans mais uniquement sur les autres manches du WEC. Ce sont sur ces courses que les LMP1 non-hybrides n’arrivaient pas à suivre notre rythme même en maximisant les ballasts. En WEC, nous avons le droit d’utiliser nettement plus d’énergie électrique qu’au Mans, 55% de plus, par kilomètre. Aux 24 Heures du Mans, nous allons revenir sur la règle habituelle, c’est à dire une énergie électrique par kilomètre plus faible et on a vu ces deux dernières années, dans ce cadre là, qu’il est possible de balancer les deux technologies sans avoir recours au success handicap. Il a été clair, dès le début, que le success handicap ne s’appliquerait pas au Mans. »
Où en êtes-vous du programme LMh (Le Mans Hypercar) ?
« L’un des rares aspects positifs du confinement et de la crise de la Covid-19 est que nous travaillons sur un emploi du temps plus souple que prévu. Le programme est revenu sur de bons rails si je puis dire. Le déraillement était proche avant la crise, paradoxalement, puisque les réglementations ont été clarifiées tardivement, certaines au premier trimestre 2020. Auparavant, nous devions sortir la voiture en juillet pour la faire rouler en septembre et, entre les deux, il fallait travailler dessus, c’était vraiment très serré, vraiment difficile et on savait qu’il y avait un risque énorme. Maintenant, notre objectif est un début de saison pour mars. Le but est une sortie de la voiture pour octobre. Ce changement nous a donné beaucoup d’air. De plus, nous sommes très proches de valider le design de la voiture ainsi que de la production. »
Quelles ont été les conséquences du confinement et de la crise de la Covid-19 sur la compagnie et sur le programme ?
« Nous avons souffert de quelques retards. Pas forcément sur notre site car nous avons continué à travailler tout au long de la crise, mais plus de la part de nos fournisseurs, principalement ceux d’Italie qui ont souffert de ce confinement. Donc, c’est plus le planning de la LMh qui a été plus affecté que la compagnie elle-même, mais globalement, le planning Le Mans Hypercar est bien plus réaliste et raisonnable maintenant. »
Avec cette crise, mais avant le changement de calendrier, avez-vous pensé garder vos LMP1 actuelles finalement ?
« Je ne pense pas que ce soit au niveau règlement possible et je dois vous avouer que ce ne fut jamais une option pour nous. En termes de production de pièces également, nous avons arrêté de fabriquer des pièces pour les LMP1 actuelles, il serait donc impossible pour nous de faire courir à nouveau les TS050 Hybrid l’année prochaine. »