Sur le papier, le principal adversaire du Toyota Gazoo Racing aux 24 Heures du Mans 2018 est lui-même. Battu ces dernières années, le constructeur japonais espère bien ouvrir son compteur dans la Sarthe après les épisodes TS010, TS020, TS030 et TS040. Pascal Vasselon, directeur technique du Toyota Gazoo Racing, admet qu’il y a encore des risques malgré une préparation poussée à l’extrême.
« On appeler cela de la paranoïa », a expliqué Pascal Vasselon. « Les ingénieurs appellent cela de l’analyse de risques. C’est quelque chose que nous devons également expliquer à l’équipe. Que font tous les ingénieurs ? Ils dressent la liste des risques puis ils travaillent autant qu’ils le peuvent pour prévenir des principaux soucis possibles. Bien entendu, depuis l’année passée, nous avons pris en compte certains risques supplémentaires non traités par le passé et cette liste n’est pas terminée. Nous savons qu’il existe encore des risques qui ne sont pas couverts et que nous ne pouvons pas couvrir. Par la force des choses, c’est impossible. »
Plus de 25 scénarios ont été simulés en essais, allant de la panne d’un moteur à combustion interne à la possibilité de rentrer au stand sur trois roues. Le constructeur japonais a tiré des enseignements de ses précédentes défaites au Mans. L’embrayage a été renforcé suite à l’incident rencontré l’année passé par Kamui Kobayashi. Toyota a aussi travaillé pour renforcer l’efficacité du moteur électrique de la TS050 HYBRID, mais aussi sur le moteur V6 pour éviter que la panne de 2016 dans les dernières minutes ne se reproduise.
« Maintenant, quand la même chose arrive, nous sommes en mesure de désactiver un cylindre et nous serions quand même capable de boucler un tour en quatre minutes », souligne Vasselon. « Ce genre de problème est un bon exemple d’un souci que nous pourrions atténuer d’une manière ou d’une autre. Dès que vous rencontrez un tel problème, vous devez faire quelque chose à ce sujet. »
Outre le problème mécanique, Toyota ne peut pas écarter la possibilité d’une sortie de piste : « Nous avons travaillé un peu le sujet pour comprendre quels sont les meilleurs endroits pour éventuellement dépasser avec peu de risques, où il y a un danger lors des dépassements. »
Pascal Vasselon a déclaré que les pilotes ont même quelques degrés de liberté pour neutraliser les coupures de carburant lors des séances de dépassement, bien que cela conduirait à ralentir plus tard pour compenser le carburant supplémentaire utilisé. « Nos pilotes sont bien conscients de la chose et travaillent le sujet », a confié Vasselon. « Nous les avons aidés à se préparer avec des simulations de trafic, comment utiliser le boost, le carburant pour dépasser rapidement mais sans prendre trop de risques. Mais le risque existera toujours. »