Si entre la Porsche 911 GT1 et la 919 Hybrid il s’est passé plus d’une décennie, il n’aura pas fallu attendre aussi longtemps pour voir la marque allemande revenir se battre pour la victoire au général aux 24 Heures du Mans. L’arrivée en LMDh à l’horizon 2023 montre que Porsche a toujours la compétition dans son ADN. Avant cela, la Formula E, le GTE et le GT3 vont bien occuper Porsche en plus du développement du nouveau prototype. Si on ajoute à tout cela un effectif de pilotes officiels revu, les sujets de discussion avec Pascal Zurlinden sont nombreux. Le responsable des programmes officiels Porsche a accordé un entretien à Endurance-Info.
Avant de parler de l’avenir, quel regard portez-vous sur la saison écoulée en WEC ?
“Elle a été ponctuée de hauts et de bas entre la pandémie et les résultats sur la piste. La saison WEC avait bien débuté avec une double victoire à Silverstone, mais nous avons connu des soucis à Bahrain (2019), Fuji et Austin. Il y a bien eu la victoire à Spa, mais Le Mans n’a pas répondu à nos attentes. La copie est à revoir pour l’année prochaine. La finale de Bahrain a permis de finir sur une note positive avec là aussi une double victoire. C’est bon pour le moral et la meilleure des choses pour bien attaquer 2021.”
Le constat est identique en IMSA ?
“Avec deux podiums à Daytona, les débuts de la nouvelle voiture ont été fracassants. Lors de la reprise, nous pouvions nous battre pour de nouvelles victoires, mais là aussi plusieurs faits sont venus enrayer notre marche en avant avec un accrochage dans la voie des stands, une crevaison, deux autos dans le mur à Charlotte et un aquaplaning. On retiendra les belles victoires à Laguna Seca, les 12 Heures de Sebring et Petit Le Mans.”
On peut voir que l’effectif des pilotes officiels a changé. Le public n’a pas trop compris le fait de voir un Michael Christensen qui n’est plus pilote officiel mais qui est déjà confirmé sur une Porsche en GT3. Comment l’expliquez-vous ?
“On pourra voir en 2021 des pilotes détachées dans des équipes clientes. Toutes les équipes présentes en GT3 sont privées et elles peuvent faire appel aux services de pilotes proches de l’usine. On verra des anciens pilotes officiels Porsche sur des 911 GT3 R en 2021.”
On voit ces dernières années de plus en plus de 911 GT3 R. Il faut s’attendre à voir de nouvelles équipes en 2021 ? (Rutronik Racing a déjà annoncé son passage d’Audi à Porsche, ndlr)
“Porsche a vendu 85 exemplaire de la 911 GT3 R en seulement deux ans. On peut voir de nouvelles équipes rouler en Porsche et tout sera fait pour soutenir les équipes sur les grands événements comme par le passé.”
Porsche rempilera en Intercontinental GT Challenge ?
“Nous avons gagné à deux reprises et il y a une couronne à défendre…”
Une photo récente de dix Porsche 911 RSR à livrer a affolé la toile. Toutes ces autos rouleront en 2021 ?
“Elles sont sensées rouler. Si des 911 RSR sont vendues, c’est pour rouler, pas pour mettre dans un garage. Le souci reste les complications de voyage pour les équipes. Comme tout le monde, on espère que ce sera plus facile en 2021 pour que ces autos puissent rouler.”
Avez-vous eu des contacts pour faire rouler une 911 RSR en IMSA ?
“Nous avons eu quelques demandes, mais une fois de plus, les complications de déplacement n’ont pas arrangé la chose. (Proton Competition souhaitait faire rouler une auto à Daytona, ndlr).”
Porsche voit d’un bon oeil le DTM new look ?
“Si des clients sont intéressés, ils auront un soutien identique aux autres championnats.”
La FIA prépare un championnat GT électrique. C’est quelque chose que Porsche regarde ?
“Cela ne fait pas partie de notre stratégie. Pour la partie électrique, tout est concentré sur la Formula E.”
Avec l’arrivée du LMDh, craignez-vous pour le futur du GTE ?
“Je pense que la catégorie GTE a encore quelques belles années devant elle. On a pu voir encore cette année aux 24 Heures du Mans que le plateau était composé de 50% de GTE avec seulement six autos officielles en GTE-Pro. Il y avait 24 GTE privées et Porsche vient de livrer dix 911 RSR. La catégorie GTE est en place pour au moins les trois prochaines années. Pour la suite, tout dépendra du succès du LMDh.”
A suivre…