Patrice Lafargue arborait un sourire qui en disait long ce samedi soir. Le patron d’IDEC Sport était tout simplement aux anges après la première victoire de son équipe en ELMS (4 Heures de Silverstone) grâce au trio Paul-Loup Chatin, Memo Rojas et, son propre fils, Paul Lafargue sur leur ORECA 07 #28.
Quel est votre sentiment quelques minutes après l’arrivée ?
« Ce n’est que du bonheur. On a déjà passé un certain temps à essayer de faire ce type de bons résultats donc la joie est là aussi bien pour les pilotes que l’ensemble de l’écurie. Cela me fait vraiment plaisir. Les mécaniciens se donnent à fond, avec beaucoup de courage, sur chaque meeting et cela me fait chaud au cœur pour eux de les voir comme cela avec la banane après l’arrivée. »
Quand est-ce que votre projet a réellement commencé ?
« On va dire que cela fait vraiment un an et demi. En 2017, nous nous cherchions un peu, c’était notre première année. En 2018, nous avons commencé à prendre les choses plus sérieusement et avons manqué de chance aux 24 Heures du Mans alors que nous étions bien placés. Cependant, cette course nous a donné beaucoup d’envie et d’espoir. Cette année, j’avoue que nous sommes arrivés avec d’autres ambitions, l’expérience acquise aidant aussi. Cependant, depuis le début, il y a à chaque fois un petit truc qui nous a empêché de gagner. Nous n’avons jamais eu ce petit coup de chance. Après plusieurs courses où nous n’étions pas loin du but, cela s’est enfin concrétisé. C’est bien, on a vaincu le chat noir et avons maintenant en tête le fait que nous pouvons enfin gagner ! »
Cette victoire représente-elle l’aboutissement ou le départ de quelque chose ?
« Un peu des deux, je dirais ! L’aboutissement, c’est certain, par rapport à tout ce que je viens d’évoquer. Un départ aussi car nous avons un peu d’ambition car nous sommes tous des compétiteurs dans notre équipe. Cela peut être aussi un déclic, on s’est prouvé que nous pouvions le faire. Nous ne nous enflammons pas, il y a de belles écuries en face, mais nous avons des ambitions. »
Cela vous permet aussi de vous relancer au niveau du championnat…
« Nous avons repris sept points à G-Drive Racing ce qui nous permet de n’en compter plus que neuf de retard sur eux au championnat. C’est bien, cela veut dire que les deux prochaines manches vont être intéressantes et animées. Cela nous donne encore plus de motivation, les autres équipes vont être sur les dents et nous allons mettre la pression sur les leaders. La manche de Spa va donc être importante et on fera les comptes à ce moment-là, avant de nous rendre à Portimão. On va y aller étape par étape aussi sérieusement que d’habitude, voire un peu plus car les ambitions sont revues à la hausse. »
Ce succès a-t-il plus de valeur car Paul, votre fils, est dans la voiture ?
« Bien sûr. Je roulais sur la voiture des amateurs, la Ligier JS P217 #27. J’ai décalé mon relais pour pouvoir suivre et vivre le début de course de Paul dans la voiture et, en plus, dans des conditions particuliéres avec la pluie. Il y a toujours de l’angoisse mais c’est juste génial de voir son fils gagner. »
Nous savons que Patrice Lafargue, qui a effectué le dernier relais sur la #27, demandait tout le temps à la radio le classement de la #28. Quand il a appris qu’elle était en tête, un grand cri de joie a été entendu…
Comment s’est passée votre course sur la #27 ?
« Nous sommes une auto composée uniquement de gentlemen drivers et notre course dépend surtout de celle des autres. On termine 13e, soit le meilleur résultat de l’année. Nous avons fait avec nos moyens, nous nous sommes faits plaisir en piste. Nous sommes plutôt satisfaits car le rythme était bon et la voiture agréable à piloter. C’était du bonheur. Mes deux coéquipiers sont contents et s’ils le sont, moi je le suis aussi ! »