Après l’annonce de la prise d’indépendance de Cool Racing il y a maintenant une dizaine de jours, Endurance Info a tenu à prendre des nouvelles de Patrick Barbier et de sa structure et aussi lui donner la parole. Après ce « coup dur », nous avons voulu savoir comment il allait au niveau moral : « Ca va parce que nous sommes opiniâtres… Certes, la situation est difficile, on ne peut pas le cacher, mais on ne va pas se laisser abattre et nous faisons tout pour rebondir ! »
En tout cas, l’aventure ELMS et FIA WEC avec les ORECA 07 LMP2 en compagnie d’Alexandre Coigny et Nicolas Lapierre (ainsi qu’Antonin Borga comme pilote, ndlr) , c’est bel et bien terminé. Patrick Barbier revient sur les circonstances. « Je ne suis pas le premier surpris de cette décision car j’ai senti des prémices quelques jours après l’arrivée des 24 Heures du Mans. Nous avons eu alors des divergences avec N. Lapierre. Nous avons essayé de trouver des solutions, mais rien ne s’est fait, la séparation était inévitable. Il a depuis monté sa propre structure et Alex (Coigny) a suivi. »
Néanmoins, pas d’amertume sur le programme Cool Racing qui s’est étalé sur cinq saisons. Il s’est achevé sur une 7e place en ELMS et une 6e en WEC avec une victoire aux 4 Heures de Silverstone WEC en 2019, une 2e place aux 6 Heures de Spa-Francorchamps 2020 et deux pole positions. « Il n’y a aucun souci avec Alex, je lui souhaite d’avoir de la réussite dans son nouvel environnement et dans ses futures expériences. Nous avons vécu une superbe aventure avec de très beaux moments du côté sportif, nous avons réussi à construire quelque chose de grand. Nous avons commencé l’aventure en 2016 pour la terminer en 2020. Tout ne s’est ensuite pas passé comme nous l’aurions souhaité, surtout à la fin. Nous avons aussi fait des erreurs, certainement, mais ce qui est fait est fait ! Voilà ! »
Patrick Barbier n’est pas le style d’homme à ruminer dans son coin, il veut déjà passer à autre chose, histoire de tourner en quelque sorte la page « On essaie de rebondir. Nous ne repartons pas de zéro, la structure existe. Nous avons plus porté le nom de Cool Racing que celui de RSL (Racing Spirit of Léman, ndlr). On nous connait physiquement, mais pas forcément sous cette appellation là, nous devons nous faire un nom maintenant (rire). C’est ce que l’on va faire !»
Les ambitions ne manquent pas et certains championnats sont privilégiés. « Le but est de rouler en LMP3, en Ligier JS2R et de reconstruire une nouvelle histoire. Pour préparer au mieux cette nouvelle saison, nous venons de rentrer dans nos ateliers une Ligier JS P320. Nous restons fidèles à ce constructeur car nous avons eu de bons résultats avec cette auto l’an dernier et avons une très bonne relation avec l’équipe Ligier. Nous allons aussi “upgrader” une seconde LMP3 pour la mettre en version JS P320, ce qui nous fera deux autos pour 2021. »
Il ne faut pas perdre de temps car cela file. Nous sommes déjà fin janvier et il a fallu à Patrick Barbier un moment pour se retourner et se projeter sur la saison 2021 dont les contours commencent à se dessiner. « Nous aimerions à nouveau disputer la Michelin Le Mans Cup et, pour le moment, c’est bien parti. Nous pourrions aussi potentiellement rouler en Ultimate Series. Nous regardons également pour un programme ELMS, mais je suis moins confiant de ce côté-là. Nous discutons aussi avec des pilotes pour aligner notre JS 2R » (l’équipe est championne en Ligier European Series JS 2R avec Sébastien Baud, ndlr).
Engagé pendant un temps en Championnat de France FFSA GT, l’écurie ne veut pas se disperser pour le moment même si Patrick Barber garde cette option en tête. « Nous n’allons pas rouvrir ce chapitre tout de suite même si nous en gardons un bon souvenir. Pour le moment, on va monter des programmes que l’on sait pouvoir assumer et que l’on pourra faire dans de bonnes conditions. »
Nous reverrons très certainement Racing Spirit of Léman dans les paddocks et on ne peut que s’en réjouir, mais ce sera sous quel nom. Très certainement le sien… « Nous pouvons travailler pour un autre nom d’équipe, mais je pense que les termes de l’accord serait certainement différents de ce que nous avons fait avec Cool ! »
Du côté des satisfactions, Patrick Barbier a appris le passage de l’un de ses anciens poulains en European Le Mans Series. En effet, Edouard Cauhaupé, qui partageait son baquet avec Nicolas Maulini en Michelin Le Mans Cup avec une place de vice-champion à la clé, a une belle promotion. « Je me réjouis du passage d’Edouard chez United Autosports en LMP3 European Le Mans Series. Je suis vraiment ravi pour lui, il le mérite. Il a très bien travaillé l’an dernier et être dans une équipe comme United va l’aider. Nous sommes heureux d’avoir contribué à son évolution et sommes fiers qu’il ait été repéré par une grande écurie.
Il y a aussi Sébastien Baud, Il m’a dit récemment qu’il se dirigerait plus vers le GT avec une très belle équipe. Si cela se concrétise, je serai très content pour lui également ! Il ne faut pas non plus oublier qu’a une époque pas si lointaine, nous avions dans nos rangs, mais toujours pour le compte d’autres structures, des pilotes comme Antoine Yung, Romain Carton, Natan Bihel, Victor Blugeon, mais également Yann Ehrlacher (nouveau champion du monde WTCR, ndlr), Victor Weyrich (pilote Porsche Carrera Cup France 2020), ou encore Antonin Borga qui est maintenant en LMP2. Nous avons plusieurs belles satisfaction ! »
Endurance Info ne manquera pas de vous donner des nouvelles « fraîches » en provenance de Haute-Savoie dans les semaines à venir…