Patrick Pilet : “J’ai redécouvert l’essence même du sport automobile”

#17 IDEC SPORT (FRA) ORECA 07 GIBSON LMP2 DWIGHT MERRIMAN (USA) KYLE TILLEY (GBR) JONATHAN KENNARD (GBR)

Il y a tout juste deux semaines, Patrick Pilet s’apprêtait à prendre le départ de ses premières 24 Heures du Mans au volant d’une LMP2 alors qu’il pensait suivre la course depuis chez lui. Le retrait de deux Porsche officielles l’a mis hors du coup alors qu’il n’avait manqué aucune édition depuis 2009.

Son salut est venu de chez IDEC Sport où il a remplacé au pied levé Dwight Merriman, blessé lors des essais libres sur l’ORECA 07 #17. Plusieurs noms ont circulé et voir celui de Patrick Pilet sortir du chapeau a été une surprise pour beaucoup. Sans la moindre expérience en prototype, le parrain de la Porsche Carrera Cup France n’a pas mis longtemps à se mettre dans le rythme avec de très bons chronos à la clé.

Avec seulement 8 tours en essais libres 4 et 3 au warm up, Patrick Pilet s’est élancé depuis la voie des stands avec un tour de retard (la #17 n’avait pas pris part à la qualif’). Kyle Tilley, Jonathan Kennard et Patrick Pilet ont connu une course tranquille pour rallier l’arrivée aux portes du top ten avec à la clé un 7e chrono (LMP2) en course à mettre à l’actif de Patrick Pilet. De quoi lui donner envie de renouveler l’expérience en prototype…

Septième temps en course alors que vous étiez novice en prototype, cela vous a surpris ?

“Je n’avais jamais fait prototype à l’exception de dix tours dans une Porsche 919 Hybrid. J’aime bien les challenges et je n’en retiens que du positif. Cela confirme que je suis fait pour rouler en prototype. J’ai redécouvert l’essence même du sport automobile. Plus tu attaques, plus tu vas vite. Au volant d’un proto, il faut être en mode attaque, pas en mode calcul.”

Arriver au dernier moment n’a donc pas été un handicap ?

“Tout s’est finalisé dans la nuit de jeudi à vendredi. Je devais suivre le meeting Porsche Carrera Cup Le Mans et je me retrouve en LM2 au Mans. La sensation était bizarre et je dois dire que c’était une délivrance. La LMP2 n’a rien de complexe ou de vicieux. C’est une vraie voiture de course. Une GT reste une GT. Pour schématiser, une GT est une auto de route améliorée au maximum pour la compétition. L’objectif de l’équipage était de voir le damier sur une auto plutôt réglée pour des gentlemen.”

Vous n’en retirez donc que du positif ?

“C’était une belle aventure sportive mais aussi humaine. Je n’en retiens que du positif. Commencer au Mans était génial. J’ai senti de suite en quittant les stands que le pilotage était naturel. Je n’ai pas eu à forcer mon pilotage. Mon expérience du GT m’a servi, notamment pour aborder les bordures. C’est l’un de mes meilleurs Le Mans. Je n’ai pas eu une seule frayeur durant la course et à aucun moment, je n’ai senti être hors de contrôle. Je fais du sport auto car c’est ma passion.”

Forcément, cela donne des envies pour le futur…

“J’ai juste envie de remonter dans un prototype. Le pilotage d’un prototype me convient très bien. En 2008, lors de mon premier entretien chez Porsche, j’avais dit que je voulais gagner des courses au général. On entend régulièrement que c’est difficile de passer d’une GT à un proto mais je pense que l’inverse est plus compliqué. J’ai retrouvé les sensations que j’avais connu en monoplace. Après Le Mans, j’en ai discuté avec Simon Pagenaud avec qui j’avais roulé en Formule Renault chez Graff. Lui a aussi connu les deux et le prototype est quelque chose qui nous convient bien.”