Sitôt le Petit Le Mans terminé, Patrick Pilet a pris la direction du Circuit Paul Ricard pour suivre le Porsche Scholarship français et la finale de la Porsche Carrera Cup France. Le Français, accompagné de Dirk Werner, a permis à la marque allemande de décrocher la Tequila Patron North American Endurance Cup dès la première année de la Porsche 911 RSR nouvelle génération.
Quel est le bilan de la campagne américaine ?
« Il est mitigé. Le bilan est positif sur la performance de la nouvelle voiture. Nous avions une chance de nous imposer sur toutes les courses, hormis sur le Virginia International Raceway. La victoire en NAEC prouve la fiabilité de l’auto. On était là à chaque fois même si nous n’avons pas été épargnés par la malchance. Il y a eu la crevaison à Sebring et le problème moteur à Mosport. Nous avons décroché une seule victoire alors qu’on pouvait en ramener trois ou quatre. Cependant, toute l’équipe a bien appris. »
Les pneumatiques ont joué un rôle important ?
« L’équipe va travailler sur le choix des pneumatiques pour 2018. Porsche doit se satisfaire des gommes développées pour les autres constructeurs et les pneus de 2016 ne correspondent pas au nouveau modèle. On ne savait pas comment allait réagir la nouvelle 911 RSR sur les circuits. En FIA WEC, on cherche la meilleure efficacité sur de longs relais, tandis qu’aux Etats-Unis, il faut de la longévité sur des relais assez courts. Porsche travaille en étroite collaboration avec Michelin. Des tests sont prévus sous peu. »
La Porsche 911 RSR Spec-2017 est meilleure que sa devancière ?
« J’ai pris beaucoup de plaisir à son volant. La voiture est très agréable à piloter et plus facile que l’ancienne, même si comme pour toute voiture de course, aller très vite reste compliqué. Cette 911 RSR est clairement la Porsche GT la plus aboutie à ce jour. »
C’est toujours un plaisir de rouler aux Etats-Unis ?
« Ce serait difficile de ne plus y rouler. Je prends tellement de plaisir à rouler là-bas et je compte bien y rester. Le championnat permet de s’exprimer en tant que pilote. Il faut être le plus complet possible, ce qui est valorisant pour nous. Il faut être agressif quand il le faut, conservateur par moment et toujours faire le bon choix de pneumatiques. Le changement de pilote est aussi un paramètre important dans le résultat final. Si vous oubliez un paramètre, tout bon résultat s’envole. »
Le travail fourni par l’IMSA va dans le bon sens ?
« Tout est fait pour que les autos soient proches. L’IMSA fait du très bon travail. A titre d’exemple, VIR a été difficile pour nous et il y a eu une vraie discussion. Le dialogue est permanent, ce qui permet une relation saine. Tout le monde veut avoir une chance de se battre pour la tête, chacun avec ses armes. Au Mans, on ne pouvait rien espérer car on rendait 10 km/h. Le Mans reste ma course préférée avec des différences par rapport aux autres manches FIA WEC, comme l’absence de quota de pneumatiques. »
Votre programme 2018 est connu ?
« Poursuivre aux Etats-Unis me plairait beaucoup. Je suis habitué aux déplacements et cela fait partie de mon équilibre (rires). L’IMSA va dans le bon sens en diminuant les drapeaux jaunes. Ils sont arrivés à un bon mix, le tout avec des formats différents. »
Vous avez suivi le programme de détection de jeunes pour la Porsche Carrera Cup France. Quel est votre impression sur ce cru 2017 ?
« Le programme est maintenant bien installé car nous en sommes déjà à la 5e année. Tous les profils étaient intéressants et le cru 2017 était certainement le plus homogène. Ils sont âgés de 16 à 21 ans et j’espère en voir le plus possible en Cup. Il va maintenant falloir analyser chaque pilote avant de rendre le verdict et ça ne va pas être simple… »