Paul IP (KCMG) : “Voir quel constructeur peut soutenir notre objectif en 2020”

Paul Ip, le patron de KCMG, a vécu un week-end chargé à Vallelunga dans le cadre des FIA Motorsport Games. Il a piloté la Honda NSX GT3 #22 de l’équipe de Hong Kong, mais il a aussi surveillé de près ses Formule 4 qui courraient pour la première fois, KCMG étant le fournisseur officiel du meeting F4. Sportscar 365 a rencontré Paul Ip pour faire un point sur ces Jeux, mais aussi sur le futur de l’équipe de course qui engageait des Nissan GT-R GT3 cette année en Intercontinental GT Challenge.

Quels sont les plans pour l’année prochaine ?

” Il est confirmé que nous ferons les 12 Heures de Bathurst, puis aussi du VLN et les Total 24 Heures de Spa. Nous pensons toujours au Super Taikyu et à une nouvelle année complète en TCR.”

Il y aura donc les 24H de Spa et du Nürburgring ?

” L’un de nos souhaits est de participer à de grandes courses de 24 heures. Je ne suis pas en train de dire que nous allons gagner cette année, mais nous voulons continuer à essayer. Mon prochain objectif est le Nürburgring, alors je veux me concentrer sur cela. Puisque j’ai toutes les voitures et tout l’équipement, je ferais aussi bien de faire Spa qui est un autre grand événement.”

Est-ce que ce sera avec Nissan ?

“C’est à décider. Nous sommes toujours en pourparlers avec Nissan. Je n’en connais pas encore l’issue.”

Cela pourrait donc se faire avec un autre constructeur ?

“Nous sommes toujours à la recherche de partenaires différents. C’est à celui qui apporte le meilleur package.”

Continuer avec Nissan, ce sera difficile ?

” Le problème, c’est que la Nissan vieillit. Mercedes arrive avec un nouveau package, Porsche également. Pour nous être au sommet sera difficile. Mercedes est évidemment très forte et Porsche aussi. Tout dépendra de ce qu’ils peuvent nous offrir.”

Bathurst, c’est bon d’y retourner….

” C’est amusant et cela arrive tôt dans l’année, avec le beau temps. Je pourrais passer plusieurs semaines en Australie !

Vous n’y engagerez qu’une seule voiture !?

“Je pense que, pour Bathurst, ce sera certainement avec la Nissan GT-R. Nous l’aurons toujours. Si nous devions changer de constructeur, nous préférerions vraiment étudier la voiture et avoir plus d’entraînement avec pour nous mettre à niveau d’abord. Il serait difficile d’y aller avec un nouveau constructeur.”

Vous avez deux châssis Nissan ?

Trois.

Vous avez eu l’occasion d’essayer d’autres voitures ?…..

“Nous avons fait le tour, donc je pense que nous connaissons plus ou moins bien maintenant les performances de ces constructeurs, nous n’avons donc pas vraiment besoin de tester les voitures. Mais il s’agit en fin de compte de savoir lequel peut soutenir notre objectif en 2020. Il ne s’agit pas d’argent ou de quelque chose du genre, mais plutôt de développement et de soutien technique.”

On a entendu que KCMG pourrait rouler en GT500 au Japon…

” La GT3 a toujours été à l’honneur pour nous, mais pour être honnête, je veux vraiment être en GT500 et non en GT300. Nous discutons avec les trois constructeurs pour obtenir une voiture, mais elles sont très limitées. Si une équipe n’abandonne pas son inscription, cela devient alors très difficile d’entrer dans ce championnat. Mais nous essayons toujours d’obtenir une place en GT500 Avec un peu de chance, un jour…”

Pourquoi le GT500 vous plaît-il ?

“Parce que c’est la classe supérieure. Nous avons déjà fait du GT300, mais c’était il y a longtemps. Peut-être que je choisirais le GT300 en SUPER GT si c’était pour moi, mais si ca devait l’entité KCMG, ce serait bien en GT500.”

Qu’est-ce qui l’a facilité l’expansion de KCMG ?

“J’ai toujours voulu être fabricant ou constructeur. Nous avons envisagé le LMP3 ou le LMP2 au départ, mais nous n’étions pas prêts à l’époque. Puis, une opportunité s’est présentée avec la FIA pour ce concept des Motorsport Games. Je pense que c’est assez bon. C’est pourquoi nous travaillons avec la FIA et SRO sur ce projet de Formule 4 Hybrides. Maintenant, je suis un constructeur officiel, et j’ai ma voiture qui participe aux FIA Motorsport Games, donc ça ne peut pas être mieux.”

Pour les voitures de Formule 4, que va t-il se passer après les FIA Motorsport Games ?

“Elles retournent à l’entrepôt. Nous sommes toujours en pourparlers avec la FIA et SRO s’ils veulent organiser d’autres événements, mais rien n’est confirmé pour le moment. Nous avons un contrat pour les trois premiers FIA Motorsport Games.”

Revenons au GT3, si vous faisiez le programme que vous avez indiqué, dans quelle mesure voudriez-vous être en accord avec un constructeur ?

“Je pense que c’est la partie critique. Au niveau actuel, si vous ne travaillez pas en étroite collaboration avec un constructeur, il n’est pas possible de gagner à haut niveau. Qu’il s’agisse du partage des données entre les équipes, de nouveaux développements, de la gestion des conditions météorologiques ou même de choses simples comme déplacer des interrupteurs à différents endroits, vous avez besoin de l’aide du constructeur pour tout cela. Mais comme tout est homologué, vous ne pouvez même pas bouger l’interrupteur.

Par exemple, Porsche est très expérimentée et active dans le suivi d’équipe. Il y a beaucoup de choses que nous aimons mettre dans la voiture pour faciliter les arrêts aux stands, aider les pilotes, etc. Parfois, cela peut être aussi simple qu’un interrupteur au mauvais endroit, comme dans la Honda NSX GT3 (qu’il pilotait ce week-end aux FIA Motorsport Games, ndlr). Un pilote plus lent comme moi utilise beaucoup le clignotant, mais il est tout à fait à droite. En travaillant avec un constructeur, ils peuvent vraiment s’adapter à vos besoins. Même pour les appels de phares… En LMP2, on pouvait programmer la séquence, généralement une pression équivaut à cinq secondes. Mais maintenant en GT3, tout est homologué, donc quoique le constructeur vous donne, vous devez l’utiliser. Disons que, dans une course de 24 heures, les phares de certaines voitures ne flashent pas automatiquement, c’est donc au pilote de le faire lui même.”

Pour finir, comment s’est passée la GT Cup à Vallelunga ?

“L’équipe de Hong Kong a fait un travail fantastique et nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli à tous les niveaux. Nous avons eu beaucoup de revers en GT Cup, mais nous savions qu’avec le temps, nous avions une chance d’obtenir un bon résultat. Nous avons mené notre propre course et sommes ravis d’avoir terminé sixième, Marchy Lee s’est très bien comporté.”