Paul Lafargue va attaquer sa 6e saison en European Le Mans Series. Le champion 2019 va chercher à récupérer sa couronne et sera aidé dans sa quête par Paul-Loup Chatin et Patrick Pilet. Nous avons pu faire le point avec lui un peu avant la première manche de la saison, les 4 Heures de Barcelone.
Il y a eu pas mal de polémiques sur les derniers changements de règlement LMP2, le poids, la perte de puissance, le Kit Le Mans (que les équipes n’auront qu’au Red Bull Ring). Quel est votre sentiment ?
« Je suis honnêtement plutôt pour, de toute façon nous sommes tous logés à la même enseigne. Le poids en plus, c’est pour tout le monde, le kit Le Mans c’est pour tout le monde. J’émets juste des doutes sur l’association du Kit Le Mans avec des pneus différents car il faut faire fonctionner tout cela en toute sécurité. Ce sera compliqué sur certains endroits. Ce qui me gène le plus dans tout cela, c’est cette histoire de changement de pilotes où ils doivent s’attacher eux-mêmes (plus de mécanicien pour faire cette tâche lors des changements, les pilotes doivent se sangler entre eux, ndlr). Dans notre équipage, cela va encore, on va réussir à se débrouiller. Je trouve cela un peu bizarre : on crée une catégorie Pro Am et on doit faire le même travail qu’un professionnel pour attacher les pilotes. J’avoue que je n’ai pas très bien compris, le règlement est comme cela, mais ce n’est pas forcément pas très logique. »
Avec ces différents changements, comment est la voiture à piloter ?
« C’est comme une auto de 2016 car on est revenu à la même puissance qu’à ce moment là. On a même des pneus qui sont un peu plus durs. Cela reste une LMP2, cela est agréable à piloter, mais on est revenu en arrière quand même. »
Comment se passe le travail avec votre nouveau coéquipier, Patrick Pilet ?
« Il pousse (rire) ! Il fallait que nous changions des choses. Nous avons vécu une saison 2020 plutôt compliquée suite à notre titre de 2019. Patrick nous a poussés à changer des choses, il a mis un coup de pied dans la fourmilière et c’est bien. Cela nous force à faire plus de choses. A l’issue des Essais Officiels du début de semaine, nous sommes satisfaits, nous avons retrouvé un feeling avec la voiture que nous n’avions plus l’an dernier.»
Son passé au sein de l’usine Porsche vous apporte donc beaucoup de choses…
« Oui, il joue sur tous les petits détails, tout ce qui peut faire la différence. On ne va pas dire que nous sommes sur une catégorie monotype, mais pas loin et cela veut dire que chaque détail compte, c’est ce que Patrick nous apporte. »
L’une des grosses courses cette année seront les 24 Heures du Mans. Toujours de grosses ambitions en particulier avec quelqu’un comme Patrick Pilet…
« Oui, ce serait bien que cela nous sourit. Nous sommes passés plusieurs fois à côté d’un bon résultat, nous aimerions vraiment faire quelque chose de bien au Mans. Au moins un podium car la victoire sera dure, le niveau des équipages des LMP2 est tellement relevé. C’est même étrange car cela n’ignore pas la crise ! On mériterait de monter sur le podium.»
Dur de choisir, mais un titre ELMS ou une victoire aux 24 Heures du Mans ?
«Honnêtement, une victoire aux 24 Heures du Mans serait juste géniale et le titre ELMS serait un plus. Là, vous me posez une question de « riche » (rire). Le Mans est tellement emblématique, c’est comme lorsque vous posez la question à une pilote de F1 qui doit choisir entre un succès au Grand Prix de Monaco et un titre de champion du monde. Notre Monaco, c’est Le Mans. »
Aurez-vous d’autres courses en parallèle de l’ELMS ? Du Classic aussi ?
« Difficile de répondre car à chaque fois que je cherche à m’engager, la course est annulée (rire). J’aimerais bien disputer une ou deux courses historiques cette année. Je souhaiterais aussi revenir à des choses que l’on faisait avant et que l’on a délaissées, ce sont des courses de 24H Series comme les 24 Heures de Barcelone. C’est très sympa, c’est toujours plus détendu. Nous avons toujours notre Mercedes-AMG GT3. On va regarder si c’est faisable, c’est au mois de septembre. »